17 mécréants tués à Tunis : lettre aux frères Ramadan

ramadan-diableCher Tarik, cher Hani,
C’est aux savants de l’Islam que je m’adresse tandis que l’on ramasse des morts et des blessés dans la banlieue de Tunis. Vous êtes donc en tant que tels (bien vivants quant à vous, Allah soit loué au plus haut des Cieux), les égaux de Pasteur, de Fleming, de Bell, de Volta, d’Edison et de quelques centaines d’autres, tous bienfaiteurs de l’humanité.
J’ai, pour votre caste voulue par Dieu afin de soulager nos misères, le respect le plus absolu. Ce préalable étant posé sur le verre brisé d’un musée tunisien, j’en viens à la question qui, depuis cet après-midi du 18 Mars 2015, me taraude.
Dix-sept mécréants ont été sommairement abattus au Bardo ce jour. Une pensée pour les deux malheureuses victimes tunisiennes, que j’extrais cependant de cette comptabilité, comment dire… spirituellement orientée. Dix-sept touristes non musulmans donc, dix-sept proies exécutées de sans-froid, exactement comme lors de l’attaque contre Charlie et la supérette Cacher. Si j’étais journaliste sportif, je dirais qu’il s’agit là d’un match nul 17 à 17, sous haute tension (comme on dit dans L’Équipe), gâché par trop de vilains gestes et faussé par un arbitrage des autorités que les spectateurs unanimes ont jugé éminemment laxiste.
Ma question aux savants est la suivante : cher Tarik, cher Hanni, le nombre 17, étonnamment répété de part et d’autre de la mer, à quelques semaines d’intervalle, signifie-t-il quelque chose dans les textes qui fondent votre magnifique Constitution trans-frontières, trans-États, trans-peuples, trans-nations, trans-gènes et transes tout-cours, en parlant de transes, je pense notamment aux derviches ottomans qui tournent sur eux-mêmes pendant des heures à seule fin de reproduire le mouvement de la toupie ?
De la même manière que nous avons, jusqu’aux plus hauts sommets de la pyramide française, intégré des mots comme fatwa, burqa, Plenel, Daesch, Aïd, Ramadan, Attali, sourate, hadith, Chevénement, et d’autres, devons-nous désormais considérer le nombre 17 comme l’un des piliers de notre ralliement prochain à la sagesse de votre pensée directrice, laquelle nous ouvre en grand les portes de la rédemption ?
Auquel cas vous êtes peut-être d’ores et déjà en mesure, en tant qu’initiés aux mystères qui tant nous dépassent (si, si, ne faites pas les modestes, vous savez, puisque vous êtes savants), de prévoir une ascension exponentielle des masses hébétées vers notre commun Créateur par des multiples de ce signe divin, le tout dans les mares de sang réglementaires dont il conviendra, soyez rassurés, qu’on en protège le bas de vos impeccables robes blanches.
J’attends une réponse que j’exige non dilatoire, sans cette taqqia dont vous usez si brillamment devant les cénacles ignorants. Nous sommes, vous l’avez bien compris, entre gens de même intelligence. Ce qui nous distingue du vulgaire.
Recevez, deux ans avant les futurs événements de 2017, mon cordial rappel d’un léger accident de l’Histoire qui eut lieu en Russie en 1917, quand un peuple excédé par les manipulations dont il était l’objet, décida que la plaisanterie avait assez duré. Et s’il vous plait, pas de recours à la 17è Chambre Correctionnelle de Paris. Nous n’avons vous comme moi pas de temps à perdre en jérémiades publiques.
Jean Sobieski 

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