L’islam dans les universités : une pomme de discorde

niqabdessin    « C’est moi, là ! »

La loi votée en 2004 interdit « le port de signes ou tenues par lesquels les élèves manifestent ostensiblement une appartenance religieuse dans les écoles, les collèges et les lycées publics ». L’université n’a pas été incluse dans le champ d’application de cette loi, (ni dans l’enseignement privé), pour la raison que les étudiants sont majeurs et adultes.

En 2013, le Haut Conseil à l’intégration a émis douze propositions parmi lesquelles figurait celle d’élargir la loi de 2004 à l’université. Elle est en sommeil dans les tiroirs de l’administration car il ne faut surtout pas faire de vagues.

En 2003, fréquentant alors l’université Paris III, j’avais senti l’agression de l’islam conquérant sur l’université et, connaissant les pratiques de l’islam, qui avance pion par pion, j’avais adressé un courrier au président de l’université La Sorbonne-Nouvelle afin de susciter une réaction puis une action de l’université. Je pensais fermement que l’université devait se prémunir de toute agression contre la laïcité dans l’enseignement supérieur.

La réponse du président de l’université fut laconique : Nous n’avons pas de problèmes à Paris III.

Onze ans se sont écoulés depuis ce courrier prémonitoire. Rien n’a été fait ni résolu dans l’université française. Le feu couvait et maintenant 11 ans après, il a franchi la porte de tous les établissements qui doivent ou devront faire face aux demandes des étudiants musulmans que j’avais prévues en 2003. A quand l’explosion ?

Voici le texte de ma lettre, adressée au président de l’université Paris III – La Sorbonne nouvelle :

Le 15/10/2003

M. *** Président

Université Paris III

13, rue de Santeuil

75231 PARIS cedex 05

Monsieur le Président,

Après deux années universitaires (DEUG 2 et Licence) à l’U.F.R.- O.M.A. (Orient-Monde Arabe) de Paris III, je commence actuellement ma Maîtrise. J’ai effectué mes études médicales à l’Université  de Lyon et aux Etats Unis et exercé toute ma carrière de gynécologue-obstétricien en France.

Je mesure depuis deux ans l’évolution négative de l’affirmation identitaire islamique en France et particulièrement à Paris III, où,  pourtant,  de multiples affiches affirment la laïcité de l’université française.

A l’heure de la rentrée, je tiens absolument à vous faire part de mes observations et des réflexions que j’en tire.

* A la bibliothèque O.M.A. du 4e étage existe dans les faits un quasi « carré » d’étudiantes voilées, au grand dam des bibliothécaires.

* Au cours d’islamologie, pourtant très ouvert, on constate la présence d’étudiantes voilées, certaines de la tête aux pieds… Nous n’en sommes pas encore arrivés, comme ailleurs (à l’INALCO), à ce que des étudiants musulmans refusent la présence d’un professeur femme…

* Au cours de littérature arabe classique, un étudiant a accompagné le nom d’un dignitaire musulman  d’une expression en arabe purement religieuse, du type : « Que Dieu soit satisfait de lui », ce qui a fait l’objet d’un net et juste rappel à l’ordre par le professeur.

* Interrogeant le syndicat étudiant, dont le bureau est au 3e étage, sur le sens qu’il donne à l’expression   « Université laïque » sur ses affiches, je n’ai eu qu’une vague réponse  désemparée et laxiste. Ce qui est inquiétant.

Si l’université, et donc vous, ne réagissez pas à cette fâcheuse tournure,  voici ce à quoi vous devez vous attendre :

Le voile deviendra (il l’est déjà pour certaines) une tenue noire de camouflage général du corps et de l’esprit, une prison ambulante, de pied en cap, des étudiantes musulmanes.

Si l’on considère le voile comme une « prescription religieuse », il sera alors tout à fait logique  :

qu’il y ait, dans l’enceinte de l’université, un lieu de prières (masdjid) pour les musulmans, qui sera suivi d’une réclamation d’une chapelle pour les catholiques, d’une autre pour les orthodoxes, d’autres lieux pour les cultes juif,  bouddhique et autres…

que les étudiants fassent leurs prières aux heures prescrites par le Coran et forcément durant les heures de cours,

qu’avant ces prières, il y ait des lieux séparés (hommes/femmes) pour les ablutions islamiques,

que le vendredi soit un jour consacré à la prière,  que les absences ce jour-là, soient tolérées,

que, durant le mois du ramadan, les heures de cours soient allégées,

que les professeurs hommes ne puissent donner des cours aux étudiantes musulmanes,

qu’une photographie de  femme voilée soit autorisée sur la carte d’étudiant,

qu’il y ait des  locaux  pour les syndicats des étudiants musulmans, juifs, bouddhistes, témoins de Jéhovah etc…

que la cafétéria et le restaurant universitaire servent de la viande halal et que le cuisinier qui découpe la viande de porc ne touche pas de la viande halal de  bœuf ou de mouton. Etc. etc.

Pourrez-vous gérer ce micmac ?

Bref, si l’université veut la paix universitaire, qu’elle ne se laisse pas prendre sur le chapitre  de la tolérance. Quand l’islam devient conquérant comme il le devient en Europe (et vous savez bien que c’est une stratégie politique),  il faut savoir défendre les valeurs que nous avons mis des siècles à conquérir, à savoir : égalité des citoyens, égalité homme/femme, neutralité de l’école laïque… Quand il y a une discrimination religieuse et sexiste,  il n’y a plus ni liberté, ni égalité, ni fraternité. Ce n’est pas à la République de s’adapter à l’islam. C’est à l’islam de s’adapter à la République et à la modernité.

J’espère très vivement que l’université Paris III saura prendre des mesures justes, claires et fermes  pour assurer la paix étudiante en cette année 2003-2004 et surtout dans l’avenir.

Je suis tout à fait à votre disposition si vous souhaitez me rencontrer.

Veuillez agréer, Monsieur le Président, mes sincères et respectueuses salutations.

P.S. Je souhaiterais que vous transmettiez une copie de ce courrier Mme *** directrice de l’U.F.R. Orient Monde Arabe.

Bernard DICK

Au 23/10/2014,

Nombre d’attaques terroristes islamiques mortelles

assassinatsislam

 

 

 

image_pdfimage_print