A Charlie Hebdo, pour sa manière de relativiser la mort de Michel Germaneau

CHARLIE HEBDO N° 945

Votre, trop brève, allusion à « l’otage français retraité exécuté par AL-QAEDA » est absolument dégradante et pour vous et pour vos lecteurs.
En effet, non seulement vous ne citez pas son nom « MICHEL GERMANEAU » mais de plus vous mêlez son assassinat par des charognards à une situation typiquement franco-française sans aucun rapport avec cette lamentable affaire.
Il est vrai que les scandales du gavage des oies et de la tauromachie vous passionnent bien plus que la vie d’un être humain qui, tout au long de sa vie, s’est dévoué au bien commun. C’était un humanitaire engagé dans une association pour le développement et l’aide aux défavorisés au Niger. Fallait pas qu’y aille !
Par contre, pas un mot sur ses tortionnaires et assassins, surtout pas de bavures, cela n’intéresse personne surtout quand on est bien assis au chaud sur son petit cul dans un bureau confortable et bien payé. Ne nous fâchons pas, on va pouvoir casser du sucre sur le dos de ceux qui se sont dévoués afin d’essayer de sauver MICHEL GERMANEAU de son enfer et d’une chronique d’une mort annoncée. Auriez-vous froid aux yeux, peur de « déraper » en dénonçant l’abomination que constitue AL-QAEDA et ses sbires sans foi ni loi, bandits de grands chemins, voleurs, trafiquants de drogue, corrompus jusqu’à la moelle ? Vous nous avez habitué à autre chose, à plus de courage dans la dénonciation des travers de nos sociétés de par le MONDE. Il est vrai que MICHEL GERMANEAU avait 78 ans, il était seul, malade et sans défense face à une meute enragée, assoiffée de sang. Bien fait pour lui !
A bon entendeur, salut.
Mireille Casset-Fabbri (le 29 juillet 2010)

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