La gendarmerie nationale accueille en son sein l'islam militant

Depuis mai 2009, la gendarmerie nationale a son capitaine-imam. Cela se passe au fort militaire de Charenton, à Maisons-Alfort, où Mohamed-Ali Bouharb dispose, pour assurer ses fonctions, d’un bureau classique, orné des drapeaux français et européen, avec, accrochés au mur, le portrait officiel du chef de l’Etat, et même l’Appel du général de Gaulle.
A se voir ainsi dans ce cabinet, le général en aurait-il ressenti de la fierté ? Aurait-il apprécié les deux divans orientaux installés sous le tableau blanc ? Se serait-il félicité de remarquer, à côté de l’ordinateur, un exemplaire du Coran, et, sur le devant du képi de l’intéressé, l’image brodée du croissant islamique ?
Il est vrai que les gendarmes sont des militaires, et que tous les aumôniers militaires portent le symbole de leur religion sur leur képi. Il n’y a donc là rien à dire, pas plus qu’il n’y a à dire quoi que ce soit en ce qui concerne l’exemplaire du Coran présent sur le bureau d’un ministre du culte musulman. Après tout, s’il s’était agi d’un aumônier catholique, nous n’aurions pas été choqués que la Bible figurât sur sa table de travail.
Pourtant, un grain de sable demeure, qui enraye à lui seul ce noble parallèle. Une chose, en effet, de voir dans le Coran le livre de la religion musulmane ; autre chose de voir en cette religion une «arme» : «Mon épouse, qui est agent de la brigade des douanes – déclare Mohamed-Ali Bouharb – possède un pistolet, mais son arme, instrument de coercition, est moins puissante que la mienne, qui offre le soutien de la religion» ! Langage figuré ? Glissement sémantique ? Expression anodine ? Maladresse verbale ? Aveu involontaire ? Avertissement général ?
Qu’importe, puisque personne n’entend ! Qu’importe, puisque tout le monde préfère complimenter ce jeune aumônier de 32 ans, sorti major de la première promotion du cursus «Religion, laïcité et interculturalité» de l’Institut catholique de Paris, où ont déjà été formés vingt imams «à la française» ! Qu’importe, puisque chacun s’entête à croire en la réalité d’un islam «à la française», comme si les religions se souciaient des nationalités, et comme si l’islam n’avait pas pour ambition de conduire la France vers le pire des mariages forcés !
Car enfin, qu’est-ce qu’un islam «à la française» sinon une France «à l’islamique», c’est-à-dire de moins en moins française ? Quels sont les projets auxquels travaillent, depuis sa nomination, Mohamed-Ali Bouharb, sinon ceux d’un homme qui ne voit que par la religion musulmane ? Ne veut-il pas «intégrer l’islam au sein d’une grande institution régalienne» (sic) ? Ne fournit-il pas l’adresse de tel cabinet médical à des musulmans désireux de faire circoncire leur enfant ? Ne rappelle-t-il pas que la viande doit être halal pour les gendarmes musulmans, qu’ils soient à la caserne ou en mission commandée ? Ne veille-t-il pas à ce qu’aucun musulman ne soit affecté dans un mess où l’on sert des boissons alcoolisées ? Ne dicte-t-il pas la conduite à tenir lors d’obsèques musulmanes ? N’envisage-t-il point d’organiser, pour ses coreligionnaires, un pèlerinage militaire à La Mecque ?
Cette obsession du religieux est-elle le signe d’une authentique intégration aux valeurs républicaines ? Qu’on me permette d’en douter !
Qu’on me permette surtout d’affirmer que nous aurons vraiment tout fait pour que ce doute soit fondé, autrement dit pour que l’intégration ne puisse pas fonctionner, car alors qu’il ne faudrait rien céder à quelque instance que ce fût sur ce qui n’est ni laïque ni féministe, nous ne cessons de céder, chaque jour davantage, à une religion impérialiste dont la finalité est d’instaurer le royaume d’Allah partout dans le monde !
Maurice Vidal

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