Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur le halal sans oser le demander…

Le député UMP Jacques Myard et six de ses collègues membres du “Collectif de la droite populaire” estiment qu’imposer exclusivement le halal dans un restaurant rapide en France est “contraire à la laïcité”. “Imposer à tous les clients dans des chaînes franchisées et nationales une nourriture exclusivement halal et sans possibilité de choix n’est pas acceptable”, estiment les membres de ce collectif lancé en juillet. “Cela est parfaitement contraire à la laïcité de la société française”, ajoutent-ils.
L’enseigne de restauration rapide Quick, détenue majoritairement par la Caisse des dépôts et consignations, a étendu mercredi son offre de restaurants halal pour conquérir une nouvelle clientèle et doper ses ventes, confortée par une expérimentation qu’elle a qualifiée de “réussite commerciale”. Pour ces députés, cette offre constitue “une dérive communautariste dangereuse” et “un élément de plus vers la balkanisation et la ghettoïsation de notre société”. “L’appât du gain ne doit pas tout justifier, il y a des principes fondateurs qui doivent être respectés !” s’indignent-ils. La chaîne avait commencé l’an dernier son expérimentation dans huit de ses trois cents soixante-deux restaurants français : à Toulouse, Argenteuil (95), Garges-lès-Gonesse (95), Buchelay (78), Villeurbanne (69), deux restaurants de Marseille, et Roubaix (59).
MM. Myard, Patrick Beaudouin, Jean-Pierre Decool, Lionnel Luca, Philippe Meunier, Philippe Vitel et Claude Bodin vont demander “des explications à la Caisse des dépôts” et au gouvernement “sur cette dérive
Le plus étonnant est que la chaine Quick soit propriété de la Caisse des Dépots. Sur le fond du problème, imposer de la nourriture halal à tous les consommateurs, c’est vouloir réserver ces restaurants aux musulmans. Une seule réponse citoyenne : provoquer le dépôt de bilan en boycottant toute la chaine Quick : C’est ce que la gauche et la droite républicaine ont fait pour Oustpan avec un grand succès12 août 2010

Pour en savoir plus sur la notion d’HALAL

Le “hallal” n’a rien de choquant quand c’est une initiative privée (restau marocain, kebab etc.). Lorsque l’état est actionnaire c’est différent (cas de Quick) car brise la séparation état-religion. Car le “hallal” entraîne une subvention automatique au culte musulman. Et il n’y a rien de raciste à ne pas vouloir financer un culte: refuser de manger “hallal” est tout autant licite que de ne vouloir manger que “hallal”.

Le halal c’est quoi ?

Le terme désigne tous ce qui est licite pour un musulman. Un aliment est halal lorsqu’il peut être consommé. En France, le label concerne principalement la viande. Manger halal exclut donc les interdits religieux comme le cochon, l’alcool, le sang (donc double interdit sur le boudin) et toute viande qui n’a pas été sacrifiée selon le rite musulman : le sacrificateur prononce une invocation rituelle avant d’égorger la bête. Paquet de biscuits, bouteille d’eau, soupe de poisson ou bâton de rouge à lèvres font partie des produit qui peuvent aussi être labélisés halal.

Où trouve t-on du halal ?

Dans les quelques 9.000 boucheries musulmanes répertoriées en France, situées pour la plupart en région parisienne et à Marseille. EIles ont encore la haute main sur le marché du halal. Mais ces dix dernières années, des grands groupes agro-alimentaires comme Soviba et Charal ont crée leur département halal. Ils fournissent les enseignes de grande distribution comme Carrefour, Auchan, Leclerc, Intermarché ou Franprix, qui disposent tous d’un rayon halal dans leurs magasins, pour peu qu’il existe une clientèle consommant ces produits à proximité. Le Quick d’Argenteuil propose également des hamburgers halal à ses clients.

Y a-t-il un marché du halal ?

Selon Solis, cabinet d’études marketing, le marché du halal représente en France 5,5 milliards d’euros. C’est quatre fois plus que le bio. Pendant le mois de ramadan, la consommation, et donc les ventes, explosent. Le marché du halal existe depuis 40 ans en France. D’après Florence Bergeaud-Blackler, sociologue au CNRS, spécialiste de la question et auteur de Comprendre le halal, ” le marché a été initié par les exportateurs occidentaux dans les années 1970 pour vendre leurs carcasses dans les pays musulmans. Il s’est ensuite, dans les années 80-90, adapté à la demande intérieure des immigrés et de leurs familles”.

Qui certifie les produits halal ?

Le développement du marché du halal s’est fait de manière désordonnée, avec la multiplication du nombre d’organismes de certification. Ces derniers se présentent sous la forme d’associations ou de sociétés qui ont la particularité de ne pas avoir un cahier des charges commun. D’après Florence Bergeaud-Blackler, “les certificateurs qui font, et ont les moyens de bien faire leur travail, se comptent sur les doigts d’une main. Les autres sont bien trop attachés aux entreprises productives et sont donc à la fois juges et parties”. Selon une enquête de l’Asidcom (Association de sensibilisation, d’information et de défense des consommateurs musulmans) parue en 2009, beaucoup de ces labels ne sont pas fiables: “Certains organismes mettent en place des procédures pour suivre la traçabilité de l’abattoir jusqu’à la boucherie. Pour d’autres, la traçabilité se limite à l’envoi de la photocopie du certificat halal…”

Qui contrôle le halal en France ?

Personne. Pour Florence Bergeaud-Blackler : “Il faudrait une organisation ombrelle, comme dans le bio, qui contrôle les organismes de certification halal. Mais pour se faire, il faut s’entendre sur un cahier des charges, qui fasse consensus chez les religieux, les producteurs et les consommateurs. Il y a encore du chemin pour y parvenir”. Néanmoins, la Direction générale de la concurrence de la consommation et de la répression des fraudes affirme avoir procédé, en 2008, à des contrôles sur la viande servant à fabriquer des merguez étiquetées comme halal.

Le halal finance t-il le culte musulman?

Selon Florence Bergeaud-Blackler : “L’argent du halal ne finance pas le culte musulman, il bénéficie avant tout aux firmes agro-alimentaires. Les certificats halal ne sont pas délivrés par des imams ou des mosquées, ils sont vendus par des entreprises privées de certification qui n’ont pour l’immense majorité aucun lien avec une mosquée. ”

UN MARCHE HALAL EN PLEINE EXPANSION

Petits pots pour bébés, bonbons, cassoulet, foie gras, sodas ou plats préparés… Tous ces produits “100 % halal” s’affichent aujourd’hui dans les rayons des grandes surfaces.
Et représentent un marché en pleine expansion, dont les clients sont devenus une vraie cible marketing.
Les consommateurs de ces produits ? Les dernières générations issues de l’immigration, des actifs au pouvoir d’achat supérieur à celui de leurs parents, qui veulent suivre leur religion sans pour autant se priver des plaisirs de la cuisine française.
Les grandes marques traditionnelles se lancent (Fleury Michon et Herta ont développé leur gamme), la grande distribution suit – pour l’instant timidement (seul Casino a lancé sa propre marque, Wassila), les restaurants sans alcool se multiplient et le premier supermarché 100% halal de France a ouvert ses portes début mars en région parisienne.
Si les produits halal ne sont plus réservés aux seules épiceries et bouchers spécialisés, ils dépassent aussi le cadre de l’alimentaire : on trouve désormais des cosmétiques garantis “sans graisse animale”.
Le secteur pèse aujourd’hui 5,5 milliards d’euros de chiffre d’affaire en France et progresse de plus de 10 % par an ! Seul obstacle à son développement : l’absence de label… et de réglementation.
Contrairement aux produits casher, garantis par le Consistoire central des juifs de France, il n’existe pas dans l’Hexagone de label halal, reconnu par l’ensemble de la communauté musulmane, estimée à environ 5 millions de personnes, soit la plus importante d’Europe. C’était pourtant une des missions confiées au Conseil français du culte musulman lors de sa création en 2003. En vain.
Trois mosquées (Paris, Lyon, Evry) sont habilitées par le ministère de l’Intérieur à délivrer des cartes de sacrificateurs. Mais ensuite, sur le terrain, les méthodes de contrôle sont aussi nombreuses que les sociétés de certification (une cinquantaine à ce jour).
Rayon boucherie halal, durant le mois de Ramadan 2008, hypermarché Leclerc, à Vitry-sur-Seine (94).
L’enquête, menée en décembre 2009 auprès de 1 648 individus majeurs (entretiens en face à face) pourrait bien intéresser les marchands du halal. « Nous avons centré notre étude sur les quatre départements qui concentrent le plus de population d’origine maghrébine : Île-de-France, Rhône-Alpes, PACA et Nord-Pas-de-Calais », nous explique Abbas Bendali, directeur du cabinet Solis.

« 2010 est une année charnière pour ce marché »

C’est peu de le dire. Alors même que la présence de produits halal, notamment en grande distribution, est vieille de plus de dix ans, l’année 2009 a vu naître des dizaines de nouveaux produits.
La période du Ramadan (août 2009) a été l’occasion pour beaucoup de s’essayer à ce nouveau marché ou de se rendre résolument plus visibles. Jean-Daniel Hertzog, patron d’Isla Délice (société leader de la charcuterie halal en France) a été des premiers à sentir le filon : juste avant l’été, des milliers de panneaux publicitaires donnaient à voir la première pub halal en grand format et sur l’espace public. Véritable choc visuel, pour les consommateurs aussi bien que pour les concurrents…
S’y met ensuite l’entreprise Zakia Halal, qui, souvenez-vous, avait lancé pour la première fois du genre un spot publicitaire diffusé à des heures de grande écoute
Le groupe Casino, qui s’était donné un coup d’accélérateur en 2008 en créant une commission spécial halal au sein du groupe, avait, lui aussi, lancé sa toute nouvelle gamme halal de la marque Wassila à l’occasion du mois de jeûne des quelque 5 à 6 millions de consommateurs de culture musulmane.
Le groupe LDC, qui se revendique numéro un français de la volaille (qui comprend entre autres les marques Loué, Marie, Le Gaulois), a lancé sa gamme de charcuterie Réghalal ; Nestlé, ses saucisses halal emballées par Herta et Maggi ; Fleury Michon, sa gamme de charcuterie de volaille halal.
Sans oublier un des leaders de la restauration rapide, Quick, qui s’est lancé ces derniers mois à l’expérimentation du « tout halal » dans une dizaine de ses restaurants en France, qui, depuis, ne désemplissent pas. Le surf sur la vague halal a de quoi séduire : pour 2010, le chiffre d’affaires estimé des restaurants de type fast-foods, sandwicheries et kebabs représentera 1 milliard d’euros.

Plus de 5 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2010

Bref, la concurrence est, on l’aura compris, très rude. Selon les estimations du cabinet Solis, le marché représentera 5,5 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2010. « 4,5 milliards d’euros seront dépensés en 2010 par les ménages pour leurs achats de produits halal », avance l’étude.
Du jamais vu dans l’histoire du halal en France. Une « brusque accélération » due à la fois aux « lancements de produits » par les grandes marques et les distributeurs, la « visibilité dans les mass-médias » et les « extensions de gamme des produits de grande et moyenne distribution », nous explique le directeur de Solis, sans oublier la « forte attente des consommateurs de culture musulmane ».
Pour faire face à la concurrence et s’accaparer les papilles gustatives de ces consommateurs tant adulés, les marques s’activent dans la diversification des offres halal, et misent sur… la charcuterie : le consommateur attaché au caractère halal de ce qui entre dans son estomac peut désormais manger du foie gras comme son voisin, du bacon de dinde, déguster un cordon bleu ou même un hot-dog…
Selon Solis, « la viande et la charcuterie sont les principales catégories achetées, respectivement 99,3 % et 70 %, loin devant les plats cuisinés, les bouillons-cubes, les soupes et les bonbons », les plats cuisinés ayant tout même connu un regain de 51 % depuis qu’industriels et distributeurs fonctionnent à coup de marketing.
Les produits, vendus principalement dans les commerces traditionnels de type boucheries musulmanes, comme ceux de la marque Isla Délice, par exemple, s’étendent rapidement aujourd’hui aux réseaux GMS (grandes et moyennes surfaces).
Cependant, les consommateurs musulmans se dirigent plus naturellement vers les marques halal historiques, tels Dounia, Isla Délice, Isla Mondial, Médina, Saada, Jumbo et Zakia, que vers les marques nationales, que sont Duc, Fleury Michon, Herta, Knorr, Labeyrie, Liebig et Maggi.
Il faut le temps que la « distance culturelle » s’estompe, reconnaît le directeur du cabinet Solis. Mais le dynamisme démographique y aidera certainement, avec l’arrivée des « diversity baby-boomers » parvenus à l’âge adulte (généralement nés en France dans les années 1980 et 1990), précise-t-il.
Le secteur agroalimentaire halal a donc plus que jamais encore de beaux jours devant lui… Pour le plus grand bonheur des consommateurs prêts à débourser mais restant attentifs tout autant à la traçabilité qu’aux qualités gustatives des produits. Gare au pseudo-halal !

Le marché du halal happe les œufs

Ramadan 2009 Le halal devient un terme à la mode ; les marques, tous secteurs confondus, se l’arrachent. Depuis quelque temps, l’apparition des œufs halal intrigue. Face à cette nouveauté sur le marché, les consommateurs musulmans se posent bien des questions sur ce produit avec une certaine idée en tête : les œufs halal sont sûrement bio. La réalité est tout autre. Les producteurs se frottent tout de même les mains. Matines, le leader du marché de l’œuf, explique à Saphirnews cette tendance.
Comme le poisson, « l’œuf ne s’égorge pas ». Alors « peut-on m’expliquer ce que sont des œufs halal ? » Cette question, souvent répétée sur les forums en ligne, entraîne des réponses d’internautes tout aussi ironiques que loufoques. « Des œufs convertis à l’islam » ou « des œufs lavés à l’eau avant leur vente », lâchent certains. Cela veut-il dire que « les œufs que j’ai toujours mangés sont haram » ? Pas forcément, ce n’est qu’un moyen d’« être sûr que ce ne sont pas des œufs de porc », ironise un autre internaute.
Il n’est rien de tout cela. Sont qualifiés « halal » les œufs provenant de poules n’ayant mangé que des produits licites sans viande, notamment de porc, selon les exigences de l’éthique musulmane. Pour Matines, leader du marché des œufs en France et seule marque à offrir des œufs halal sur le territoire, ce produit n’a plus rien d’étonnant.
« C’est très simple. L’alimentation de la poule est effectivement garantie sans farine de viande. Nous avons un cahier des charges très exigeant sur le plan qualitatif, de la sécurité sanitaire et de la fraîcheur puisque tous les œufs sont acheminés dans un délai de 48 heures entre la ponte et le magasin. C’est un cahier des charges qui correspond à ceux des œufs de marque nationale mais qui ont en plus le critère “sans farine de viande” pour les producteurs d’œufs halal », explique Jean-Jacques Jarjanette, directeur marketing de Matines, auprès de Saphirnews.

Des œufs standards loin d’être bio

Pour se voir apposer le terme halal sur leurs œufs, Matines a dû recourir aux compétences de la Grande Mosquée de Paris, avec qui elle travaille depuis deux ans, date de lancement de la marque Al Tayba. « C’est avec elle que nous avons élaboré le cahier des charges. C’est aussi elle qui contrôle et certifie les œufs et c’est pourquoi le logo de la Grande Mosquée de Paris est présent sur nos produits », fait savoir le responsable marketing. Question prix, les œufs Matines restent plus chers que des œufs premier prix mais sont de prix équivalent aux œufs de marque.
Ayoub Mayouf, gérant d’une pizzéria dans les Hauts-de-Seine (92), fait partie de ces consommateurs qui se sont laissé séduire par l’offre. « Je les achète depuis environ trois ans. Par doute, ma préférence va aux œufs halal car les autres sont peut-être nourris aux farines animales et surtout de porc. Ils coûtent un peu plus cher mais la qualité est là », confie-t-il à Saphirnews. Il avoue cependant que, dans les cas où il ne trouve plus de halal, « je prends des œufs normaux ».
Comme pour les œufs issus de l’agriculture biologique, la farine animale est proscrite. Les œufs bio peuvent ainsi être définis comme halal. En revanche, dire que les œufs halal sont bio reste un mythe à ce jour, du moins pour les produits Matines. « Les critères spécifiques au bio sont régis par une norme européenne. Le bio signifie entre autres que les aliments des poules sont issus de l’agriculture biologique sans utilisation de pesticides, avec des exigences sanitaires qui ne sont pas les mêmes et que les poules ont un espace qui leur est dédié beaucoup plus important », explique Jean-Jacques Jarjanette.
Quant aux œufs halal, ils sont classés dans la catégorie des œufs standards provenant de poules élevées en cage. Une méthode décriée par nombre d’associations telles que la Protection mondiale des animaux de ferme (PMAF), qui n’hésite pas à parler de maltraitance et de torture de ceux qui sont élevés en batterie. Pourtant, en France, 80 % des poules élevées pour leurs œufs vivent en cage et les œufs standards représentent 71 % des ventes, en volume, en grande et moyenne distribution en 2009.
Un marché qui peut rapporter gros à l’avenir
Soit dit en passant, la religion musulmane préconise la bientraitance des animaux. La réflexion est lancée mais le débat sur la souffrance animale est loin d’être clos et il semble que le business passe avant tout. Le marché des œufs ne connaît pas la crise en France, c’est la crise même qui favorise la vente, comme le confirme le directeur marketing de Matines.
« Le marché était stable depuis des années, mais il est en forte progression depuis un an puisqu’on enregistre 6 % de croissance en volume. Ce sont les effets de la crise. Les produits contenant le plus de protéines sont la viande, le poisson et l’œuf, mais comme les consommateurs achètent de moins en moins de viande et de poisson, ils mangent forcément plus d’œufs, qui est la protéine de base et de référence la moins chère du marché », explique-t-il.
Les producteurs d’œufs halal n’ont donc pas de souci à se faire.
« C’est encore un petit segment qui représente un peu moins de 1 % de nos ventes d’œufs en général. Mais il progresse de 10 % par an et nous connaissons un pic d’activité pendant les fêtes religieuses ou les périodes comme le Ramadan », se réjouit M. Jarjanette, d’autant plus que ce marché reste « relativement peu bagarré ».
Jusqu’il y a peu, les œufs halal étaient inconnus du public, y compris musulman. Lancer un tel produit sur le marché n’est-il alors qu’une stratégie marketing ayant pour cible les consommateurs musulmans ? « Très clairement, oui », répond sans détour le directeur marketing de Matines. « La marque Al Tayba le prouve, il est évident que nous ciblons les consommateurs musulmans. On a simplement considéré qu’il y avait une attente, un besoin du côté des consommateurs musulmans du fait de leur religion et il nous a semblé naturel d’y répondre comme pour les autres besoins qu’on a pu identifier jusque-là », conclut-il.
Ramadan oblige, le halal s’affiche de plus en plus dans les rayons des supermarchés et fait recette. Les producteurs d’œufs ont pris note, ils ne devront plus tarder à se lancer sur ce créneau.
Nestlé confirme son engouement pour le halal en Europe
Le marché européen du halal est appelé à s’accroître rapidement dans les années à venir, au point où certains opérateurs du marché s’attendent à une croissance de 20 à 25 % par an dans les dix prochaines années dans ce secteur. C’est le cas de Nestlé, présent au World Halal Forum qui s’est tenu mardi 17 et mercredi 18 novembre à La Haye (Pays-Bas).
L’agroalimentaire halal en Europe est évalué à 66 milliards de dollars. Un beau chiffre comparé aux 634 milliards de dollars estimé du marché au niveau mondial. « Nous commençons à voir que ces produits ne sont pas seulement fournis dans des magasins spécialisés mais font aussi leur entrée dans les grandes surfaces traditionnelles modernes », à l’instar des magasins du britannique Tesco ou de Carrefour, a déclaré Frits Van Dijk, vice-président exécutif du groupe Nestlé.
Nestlé est le premier fabricant de produits alimentaires halal, avec 5,23 milliards de dollars de recettes générées en 2008, soit 5 % de son chiffre d’affaires annuel.
Solidement implanté en Malaisie, en Indonésie, en Turquie et dans les pays du Moyen-Orient, Nestlé voit ses perspectives économiques s’agrandir en Grande-Bretagne, en Allemagne et en France, où une gamme de produits halal vient récemment d’être lancée.
Huineng

image_pdfimage_print