Allemagne : chasse aux sorcières contre le Parti de La Liberté, qui compare l’islam au nazisme

Quelques nouvelles de l’activité judiciaire d’outre Rhin concernant la critique publique de la Religion d’amour.

La question brûlante du moment, c’est celle de la construction d’un soit-disant Centre Européen de l’islam à Munich (Europäisches Zentrum für lslam in München) financé par, devinez qui, l’état du Qatar, connu pour sa libéralité extrême, sa distanciation considérable de la charia et surtout ses ressources en gaz naturel qui lui permettent :

1/ d’attirer des capitaux et des compétences,

2/ de financer des centres d’amour et de paix partout sur la planète.

Un tel donneur d’ordre aura évidemment tout intérêt à ce que sa conception de la RATP prévale (qui pourrait lui en vouloir) et donc à part un dialogue policé et faux avec les autres religions, on ne peut honnêtement rien en attendre.

Tout semblait aller pour le mieux car, ô surprise, tout le petit monde politique de la ville (de gauche à droite confondus) semblait ne pas vouloir faire de vague, et, osons une petite spéculation insolente, attendait bien sagement son chèque qatari tout en ignorant bien soigneusement que le gentil imam Idriz censé s’occuper du projet a longtemps été sur la liste des personnalités à observer pour activité contraire à la constitution (en effet, en Allemagne, le « Verfassungsschutz » est un organe d’état destiné à collecter des informations sur les activités des différents partis suspectés de ne pas vouloir substituer un autre système politique à la démocratie). Ledit imam avait des contacts avec quelques gentils militants des Frères Musulmans et, cerise sur le gâteau hallal, avec un groupe ouzbékistanais animé des intentions les plus pures à l’égard des kuffar (mécréants en langage islamique).

Sauf que cette fois-ci, le parti « Die Freiheit » (Liberté en allemand, un concept qui, par les temps qui courent, semble plutôt évoquer chez un nombre considérable d’éditorialistes en perte de vitesse les heures-les-plus-sombres-de-l‘histoire et autres points godwin habituels que la possibilité de l’être humain de prendre des décisions en âme et conscience) s’est saisi du sujet pour, tenez-vous bien, tenter de confier au peuple munichois le soin de décider lui-même si installer un tel machin au centre de la capitale bavaroise était une bonne idée ou non.

La ville de Munich prévoit en effet, un peu à l’image du voisin suisse, qu’à partir de 30000 signatures de citoyens résidents effectivement dans la villle, il était de bon ton que le sujet en question soit débattu en public et que le peuple soit appelé aux urnes.

C’est-à-dire assez exactement ce que la classe politique munichoise (mais où donc en Europe en est-il autrement, je vous le demande) ne veut absolument pas. Même la CSU (la droite conservatrice catholique très bavaroise) ne bronche pas, quand aux libéraux du FDP, on s’abstiendra par charité d’en parler plus précisément.

Et voilà que le sympathique dirigeant du parti Freiheit, section bavaroise, Michael Stürtzenberger, vient parler en public aux Munichois du projet prévu pour leur magnifique ville. Stupeur (du public) et tremblement (de la classe politique). Personne ne sait de quoi il s’agit, personne ne sait où ce centre devra être construit alors qu’il doit être évidemment bien imposant et par ailleurs, le lieu de construction doit être obligatoirement en centre ville. (vœux explicite du gardien qatari des ouailles !)

Chaque samedi, depuis 18 mois, qu’il pleuve, vente ou neige, Michael est sur place avec quelques militants (quelques-uns !). Il recoit régulièrement l’aide de militants de l’association « Bürgerbewegung Pax Europa » qui viennent de toute l’Allemagne mais le travail accompli n’en reste pas moins aussi ingrat que nécessaire. Si au début, il y eut peu de réactions (quoique : au bout d’un moment les extrémistes de gauche, qui ont bien envahi la ville et ses services, ont réussi à intimider les restaurateurs qui accepteraient des réunions même privées du groupe, et ont demandé à ce que les restaurateurs qui enregistreraient des demandes de réservation pour plus de 10 personnes le leur signalent !), actuellement la résistance a considérablement grandi. En effet, on atteint les 23000 signatures et les harangues publiques deviennent chaudes : ce sont les musulmans qui désormais attaquent Michael nommément. Menaces de mort, louanges d’Al-Quaida (au micro, en place publique !), phrases définitives confirmant que, notamment parmi la population musulmane jeune, l’extrémisme est extrêmement répandu (« bientôt nous serons maîtres de l’Allemagne et nous vous pendrons aux arbres »), crachat, etc.

Mais ce qui pose véritablement problème, c’est le traitement du sujet par la justice, de moins en moins impartiale. En Allemagne, montrer un doigt d’honneur à quelqu’un peut vous coûter très cher. Sauf… si vous êtes musulman ! Ainsi, chaque fois qu’un extrémiste musulman se permettait ce geste de courtoisie pendant les manifestations (alors que la police est largement présente !), une plainte a systématiquement été déposée mais l’affaire a été tout aussi systématiquement classée sans suite. Par contre, un des militants s’est permis une unique fois de répondre sur le même ton et… ce sont 1.200€ d’amende qui ont été requis à son encontre!

La prochaine action, de poids, a été pour le ministère bavarois de l’intérieur de considérer début avril que le parti « Die Freiheit » serait un parti « populiste de droite » (on ne sait pas exactement ce que c’est mais ca fait toujours bien de désigner des éventuels coupables à la vindicte populaire) et que dorénavant, le Verfassungschutz bavarois devra observer ce parti tout comme le groupe PI (qui n’a aucune existence juridique) de Munich.

Le Verfassungschutz va donc observer des gens qui rappellent qu’en Allemagne, il y a une constitution (Si si !), que celle-ci est incompatible en un nombre considérable de points avec la charia et qui invitent l’état à faire tout simplement son travail, à savoir, protéger les citoyens d’un système totalitaire en devenir… On croit marcher sur la tête.

Mais comme cela ne suffit pas, voilà la dernière action (minable) de la part de la mairie :

A la fin septembre 2011, le maire UDE de la ville avait organisé une petite sauterie en prenant le titre du livre de Thilo Sarrazin (« L’Allemagne s’auto-détruit ») à contre-pied. L’exposition avait été nommée « l’Allemagne se construit sur des bases nouvelles, vive le modèle multiculturel !» ce à quoi BPE avait répondu par une contre-manifestation devant la mairie avec un slogan « l’Islam, c’est la monoculture ». Puis d’autres banderoles avaient été montrées, qui documentaient la dangerosité de l’islam et sa proximité idéologique avec le nazisme.

Notamment, l’affiche suivante qui fut montrée environ 10 secondes :

L'islam est très semblable à notre Weltanschauung - Himmler
Affiche déployée fin sept. 2013 par un représentant du parti Liberté à Münich.

Comme on peut fort bien se l’imaginer, tout ce qui touche au nazisme en Allemagne est frappé d’un tabou très fort. Et les officiers de police criminelle qui étaient là pour protéger les militants ont demandé à ce que l’affiche soit retirée immédiatement, ce qui fut fait.

Il fallait un prétexte pour embêter Michael ? Pas de problème ! Le voilà ! La Münchner Merkur, le canard local presqu’aussi mauvais que le Monde, fait un article dans lequel l’auteur prétend que « les populistes de droite » auraient fait l’apologie de Himmler…

La loi allemande prévoit que montrer des signes du IIIe Reich est autorisé dans le cadre de cours, de reportages et dans la presse. Si ca n’était pas le cas, il ne serait tout simplement pas possible de montrer l’histoire du nazisme à la télévision ou dans des publications écrites.

Prenons un exemple complètement au hasard : le magazine FOCUS, très connu en Allemagne, a publié plusieurs articles sur l’imam Idriz en charge du ZIEM et a documenté son histoire et son idéologie inspirée par un monsieur Hussein Djozo, imam militaire de la division SS Handschahar, souvenez-vous, celle de l’élimination des Serbes. Avec photo à l’appui. A-t-il été inquiété ? A-t-on écrit que Focus, en montrant quelques images du IIIe Reich, en faisait l’apologie ? Le parquet de Berlin s’est-il saisi du cas ? Évidemment non ! Et heureusement.

Mais lorsque Michael dénonce l’islam comme idéologie totalitaire et montre au grand jour que ses laudateurs étaient aux plus hauts postes du IIIe Reich, c’est bien clair, c’est parce qu’il est d’accord avec ces messieurs… L’argumentaire est tellement ridicule qu’on se demande si tout ceci est bien sérieux. Et pourtant !

Plainte fut déposée et c’est le parquet qui s’est saisi lui-même de l’affaire ! Il requiert donc 2000€ d’amende contre Michael Stürtzenberger et contre chacun de ses quatre compagnons.

Le but premier n’est évidemment pas seulement de décourager le parti « Die Freiheit ». Il s’agit pour la mairie de distiller dans l’esprit des citoyens le discrédit des gens qui critiquent islam, de mettre celles-ci dans le même sac que l’extrême droite radicale. Ainsi qui voudra donc signer ?

Le procès, qui a eu lieu le 26 avril, arrive à point nommé pour la classe politique munichoise. Quel meilleur moment choisir que maintenant, lorsqu’on approche des 30000 signatures requises? Quelle personne voudra signer pour un référendum qui sera organisé à la demande d’un parti qualifié dans la presse de « populiste de droite » qui montrerait en plus des affiches d’Himmler ? D’autant que la municipalité a édité des tracts dans laquelle elle demande à tout citoyen de bien se poser la question si cela vaut la peine de signer la pétition sachant qu’elle émanerait « d’un groupe observé par le Verfassungschutz ». Pourtant samedi dernier, 400 personnes l’ont quand même fait. Les Munichois semblent moins bêtes que leurs politiciens ne le pensent. C’est certainement la présence, lors de la manifestation, de Chrétiens de Dubaï, d’Egypte ou d’autres pays islamiques qui n’ont pas précisément le physique nordique qui leur montre qu’il y a une énorme différence entre discours de la presse en accointance avec la mairie et la réalité.

Karl Breitner

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