Baby Loup : la Cour de cassation rattrape sa bévue, mais…

fatima_afifTout ce que la France compte de laïque a poussé un ouf de soulagement, en apprenant, au cinquième round de la procédure judiciaire qui oppose la crèche Baby-Loup, et sa directrice, Natalia Baléato, à une salariée, Fatima Afif, qui entendait imposer son voile islamique sur son lieu de travail.

Ce 25 juin 2014, après six années de procédure, la Cour de Cassation vient donc de confirmer les précédents jugements des Prudhommes de Mantes-la-Jolie, et de la Cour d’Appel de Versailles. Mais il ne faut pas oublier ce détail : c’est la même Cour de Cassation qui, le 19 mars 2013, avait annulé une décision de la Cour d’Appel de Versailles, prise en novembre 2011. La Cour de cassation avait donc fait perdre encore une année à la crèche, avait encouragé les islamistes à imposer leur voile partout, et avait poignardé la laïcité, rien de moins. Elle n’a donc fait que rattraper sa bévue, et rien d’autre.

RAPPEL DES FAITS

Fatima Afif est employée à la crèche Baby Loup depuis 1992, et devient un temps adjointe de la directrice, qui constatera alors plusieurs choix discutables de sa part, et notamment la halalisation de la nourriture. Suite à plusieurs grossesses, elle est absente de la crèche Baby-Loup durant six années, de 2002 à 2006. Au bout de ce temps, elle demande une rupture conventionnelle de son contrat de travail, ce que la directrice refuse, lui expliquant qu’elle devait démissionner. Elle reprend alors le travail, mais vient avec son voile, bafouant un règlement intérieur qu’elle avait pourtant accepté.

La directrice la licencie alors le 19 décembre 2008, pour faute grave. Ne reculant devant rien, soutenue par la CGT et par les islamistes locaux, la salariée saisit les prudhommes de Mantes-la-Jolie, estimant ses convictions religieuses bafouées. Elle demande rien de moins que 80.000 euros de dommages et intérêts, et se voit soutenue par la Halde, alors présidée par l’ineffable Louis Schweitzer, qui condamne, en mars 2010, la crèche pour discrimination.

Jeannette Bougrab est nommée présidente de la Halde quelques semaines plus tard, et fait pratiquer une volte-face à l’association. Le 8 novembre 2010, elle intervient aux prudhommes pour soutenir la directrice de Baby-Loup. Le 13 décembre 2010, à Mantes, le verdict prudhommal tombe : Fatima Afif est déboutée, et jugée coupable d’insubordination caractérisée et répétée.

Le 27 octobre 2011, la Cour d’Appel de Versailles confirme le verdict de Mantes-la-Jolie. Ne reculant devant rien, et sans doute disposant de riches soutiens, Fatima Afif se pourvoit en cassation.

C’est alors la trahison laïque du 19 mars 2013, qui suscite la colère de nombre de personnalités de notre pays, y compris celle de Manuel Valls : la cour de Cassation donne raison à la voilée, et casse par ce verdict inique les deux précédents jugements, sous l’incroyable prétexte que la crèche étant privée, la laïcité n’a pas à imposer ses lois !

Pourtant, le 27 novembre 2013, à nouveau sollicitée, la Cour d’Appel de Paris confirme le licenciement de la dame Afif.

Et, espérons que cela soit la fin du feuilleton judiciaire, le 25 juin, le procureur de la Cour de Cassation a confirmé, cette fois, le verdict de la cour d’Appel.

Malgré tout, sous les pressions et les intimidations islamistes, entre temps, la crèche a dû déménager, a quitté Chanteloup, et s’est installée à Conflans-Sainte-Honorine.

Six années pour en arriver là. Rappelons qu’une solution fort simple suffirait à éviter ce genre de problème : l’interdiction du voile sur l’ensemble du territoire, comme l’expliquait Pierre Cassen dans un article publié par Boulevard Voltaire.

http://www.bvoltaire.fr/pierrecassen/baby-loup-il-faut-interdire-le-voile-en-france,15768

Six années où cette militante islamiste a mené une guerre quotidienne sans concession aux principes laïques et féministes de notre pays. Nous ne pouvons pas tolérer que sur notre sol, des représentants d’une cinquième colonne, hostiles à nos lois et à notre mode de vie, se permettent, en toute impunité, de combattre nos valeurs, pour les remplacer par des pratiques moyenâgeuses.

Le député Jacques Myard constate, à juste titre, les limites de ce verdict, qui ne protège absolument pas les entreprises privées.

Affaire Baby-loup: la laïcité s’impose enfin !

Jacques Myard se félicite de la décision de la Cour de cassation qui hier, aux termes de 6 ans de procédure, a confirmé le licenciement d’une salariée voilée de la crèche de Baby-loup. L’arrêt de la Haute juridiction clarifie ainsi les conditions d’application du principe de laïcité et de neutralité par des entités de droit privé, telle la crèche Baby-loup : la restriction à la manifestation de l’expression religieuse, édictée par le règlement intérieur, est possible dès lors qu’elle est suffisamment précise, justifiée par la nature de la tâche à accomplir par les salariés et proportionnée au but recherché. Comme l’a rappelé la Cour de cassation, cette décision ne traite pas des entreprises de droit privé qui ne gèrent pas un service public. Dans un contexte de montée des revendications communautaristes, et face à la progression constante des expressions religieuses sur les lieux de travail, Jacques Myard estime qu’il convient d’aller plus loin : Il faut faire preuve de fermeté dans l’application du principe de laïcité qui fonde le vouloir vivre ensemble au sein de la République. Il rappelle qu’il a déposé en mai 2013 une proposition de loi sur le respect du principe de laïcité dans les entreprises privées, et considère qu’il est nécessaire de légiférer pour imposer le principe de neutralité et de laïcité sur les lieux de travail. Ces lieux de sociabilisation de nos concitoyens, de toutes origines et de toutes confessions, doivent être protégés des tentatives de sape de nos valeurs républicaines.

Cette proposition a certes le mérite d’exister, mais ce qui est l’ordre du jour, c’est l’interdiction pure et simple du voile dans l’espace public, comme Marine Le Pen l’avait formulé lors d’une interview accordée à Riposte Laïque.

http://ripostelaique.com/marine-le-pen-le-voile-na-pas-sa-place-dans-la-sphere-publique-en-france.html

Cette affaire mériterait deux conclusions : des sanctions devraient être prises contre les magistrats de la Cour de cassation qui ont rendu le scandaleux verdict de mars 2013.

Fatima Afif devrait être déchue de la nationalité française, expulsée de France et envoyée dans un pays où le voile est obligatoire.

Jeanne Bourdillon

 

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