Charlie : dessoudés par des djihadistes, mais feu sur le FN !

718368-charlie« C’est reparti ! » titrait le second Charlie Hebdo du jour d’après, avec Marine Le Pen grimée en molosse écumant.
C’est reparti, en effet. Dans le numéro 1181, que j’ai entre les mains qui m’en tombent, c’est un florilège anti FN comme on en aura rarement vu. Pour ceux qui l’ignoreraient, le siège de Charlie Hebdo – au grand dam de la stupidosphère, « républicaine » comme ils disent ! –  a été l’objet d’une attaque islamique. Mais qu’importe !
Dès la couverture de ce N°1181, on nous propose gentiment de baiser, comme ça : « On votera moins con ! » Il ne s’agit, bien entendu, pas d’un message à l’attention des partis proprets ; juste destiné à celui de la « tache sombre » qui ne veut décidément pas partir au lavage de cerveau, et dont Ruquier vient encore de se faire le chantre par un mea culpa de petite tapette – sans homophobie, aucune – en déclarant qu’il regrettait d’avoir laissé causer si longtemps Eric Zemmour dans son émission, lui offrant ainsi une tribune de choix pour ses vilaines idées. Cela dit sur l’antenne d’une chaîne nationale…payée par ces cons de frontistes, entre autres.
Donc, Charlie nous invite à notre autocritique par la dérision. Quand je dis dérision, on est loin du style d’André Franquin ou Claude Serre ! Parce que la planche de Luz sur une fantasmatique visite de Madonna au domaine familial des Le Pen c’est consternant d’infantilisme et très brouillon. Passons.
Ensuite, Jean-Yves Camus nous refait l’historique des alliances honteuses entre la droite « républicaine » et pas républicaine, son article accompagné d’un dessin de Riss, lequel nous fait « médicalement » comprendre que les poumons du Front national seraient copieusement encrassés. C’est vrai que du côté de la Gauche, c’est plutôt le nez ! Quand on a les moyens, on préfère la poudre à la gitane maïs ! Les pauvres, qui sont nombreux à être tentés par Marine, n’ont aucun goût, Coluche l’avait dit avant moi !
Riss, encore lui, nous gratifie d’un édito dogmatique et professoral à souhait : « L’une des missions du parlementaire est de porter la parole du peuple tout en respectant les règles de la démocratie représentative et les valeurs de la République. Tout le contraire de la conception du débat d’idées de l’extrême droite, démagogique, outrancière et stigmatisante. » J’ai pris la liberté d’engraisser les trois derniers mots, histoire de les confronter aux éructations de Valls à l’Assemblée nationale contre Marion Maréchal-Le Pen !
A ce stade de ma lecture, je croyais benoîtement en avoir fini avec l’équarrissage démocratique : raté ! Au suivant, comme chantait Jacques Brel ! Cette fois, c’est Laurent Léger qui s’y colle avec sa plume renifleuse de membres du « parti pas beau », amateurs de souvenirs du IIIe Reich.
Au fait, Charlie, pour être certain de ne pas me tromper, on parle bien de ce Reich qui aimait tant l’islam et que l’islam aime tant, au regard de l’Histoire et des ventes de Mein Kampf dans les pays qui Prophétisent ?!
Oui, je demande parce que je m’y perds, moi : vos potes sont dessoudés par des djihadistes et vous vous défoulez sur le F.N., qui ne les aime pourtant pas trop, soit dit en passant très vite ! Ah, ça y est, j’ai compris : qui aime bien châtie bien ! Alors vous nous adorez, finalement, nous les enflammés du Bleu Blanc Rouge !
Bon, je vais être bon prince, vous vous moquez un peu des étals islamiques de statues brisées, mais pas trop : faut pas faire d’amalgame polémique qui stigmatise, et tout le tintouin habituel !
Il y a au moins une couverture qui me plaît, à laquelle on a échappé, comme vous dites : celle de Marine flanquant une bonne fessée au sale gamin Valls. Trop ambiguë sans doute pour être affichée en grand ? Allez, continuez à nous vomir dessus, nous autres les « ordures » de la République. De toute façon, nous sommes recyclables en tout, même en bons clients, à l’occasion, de votre humour !
Eh bien, c’est vraiment reparti, avec beaucoup de vulgarité – voir votre « élégante » allusion à sœur Emmanuelle dans le numéro qui pardonnait tout, tandis que cette femme avait un peu plus de « couilles » que vous pour aider son prochain, quel qu’il fût ! – et beaucoup moins d’esprit. Je regrette déjà les belles nanas de Wolinski…
Charles Demassieux

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