De la petite Vietnamienne brûlée au napalm au petit mort syrien

KF0JQ-vmyjVDPIjIXaN9Y523DwgLa photo d’Aylan el-Kurdi mort noyé sur une plage turque parce que son père était le seul à avoir un gilet de sauvetage et voulait venir en Europe se faire retaper la dentition à nos frais, a ravivé le souvenir de « La petite fille brûlée au napalm », photographie de Nick Ut Cong Huynh.
Les médias mainstream s’en servent comme ils se servirent du cliché de Nick Ut pour faire de la propagande émotionnelle, de la compassion institutionnelle.
La photographie « The Napalm Girl » fut prise en juin 1972 près du village de Trang Bang, au Sud-Vietnam, à une cinquantaine de kilomètres de la capitale, Saïgon.
Ce jour-là, les journalistes étaient nombreux sur le théâtre d’opération. Ils savaient que le bombardement allait avoir lieu et filmaient depuis la route où l’armée les avait amenés.
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L’aviation devait attaquer Trang Bang que le Viêt-Cong avait envahi quelques jours plus tôt. Mais les F-16 bombardèrent au napalm une pagode abritant des soldats de leur propre armée et des familles civiles. Une erreur de tir.
Nick Ut comme ses collègues prit des photos.
Quand elles arrivèrent sur le bureau du responsable de l’Associated Press à Saïgon, il ne voulut pas les publier car une règle non écrite de l’agence interdisait de montrer des corps nus de face. De plus, la photo lui semblait trop violente pour le public américain.
Finalement, au lieu de jeter les documents, il les expédia aux Etats-Unis.
Dans les locaux du New York Times, Hall Buell vit tout de suite l’émotion qu’il pouvait tirer d’un des clichés. Il le recadra en centrant la photographie sur la fillette. La scène gagna en intensité. La focalisation se concentra sur la jeune fille. La photo parut le 12 juin, à la Une du New York Times.  Deux jours plus tard, elle avait fait le tour du monde.
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La photographie retravaillée comporte trois plans unis par une ligne de fuite constituée par la route qui traverse un paysage dépouillé.
Au premier plan, cinq enfants sud-vietnamiens courent en proie à la terreur panique. Ils viennent à la rencontre du photographe. La petite fille nue au centre du cliché s’appelle Phan Thị Kim Phúc. Elle est âgée de 9 ans. Elle avance les bras en croix et hurle comme le garçon à gauche de la photographie. Des cris de peur et de douleur qui semblent presque audibles. Une autre jeune fille tient par la main probablement son jeune frère. Le plus petit des enfants, un garçon esseulé, se retourne vers les soldats et l’incendie. Il est un peu à la traîne comme s’il hésitait.
Au deuxième plan, quatre soldats sud-vietnamiens occupent la largeur de la route. Ils marchent lentement et donnent l’impression de chasser les enfants. Ils laissent un sentiment de force brutale, de bourreaux dans leurs œuvres.
En arrière-plan, sur la ligne d’horizon, le ciel est entièrement envahi par la fumée qui monte du sol après le bombardement.
L’impact de la photo fut immédiat et considérable. Le président Richard Nixon y vit un «coup monté» par les médias.
« Tout le monde en parlait, comme jamais on n’avait parlé d’une photo. Une petite fille innocente, les vêtements entièrement brûlés avec une évidence : c’était une attaque au napalm », racontait un homme de la Maison Blanche.
L’accusation était limpide : le napalm provenait des Américains donc ils étaient les responsables de la souffrance de cette enfant. L’éditorial du New York Times insista sur la «guerre sale » que menait l’armée des Etats-Unis dans le Sud-Est asiatique.
L’opinion publique américaine, puis mondiale se mobilisa. Les protestations contre l’engagement des U.S.A. en Asie du Sud-Est qui commençaient à s’essouffler repartirent de plus belle.
Du côté du régime communiste du Nord-Vietnam, cette photographie devint un élément majeur de sa propagande contre les Américains et le régime sud-vietnamien.
La photo originale de Nick Ut est celle-ci.
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On y voit, à droite, un autre photographe, David Burnett, remettre une pellicule dans son Leica. Il prend ensuite un cliché sur lequel on constate qu’un soldat sud-vietnamien aide Phan Thị Kim Phúc à s’éloigner du lieu du drame. On compte cette fois six enfants. Au loin, à une intersection, des soldats attendent autour d’une automitrailleuse. Les gamins courent vers eux.
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Près de l’automitrailleuse, la petite fille est arrosée d’eau par un journaliste américain, Christopher Wain.
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L’enfant fut emmenée dans un hôpital par Nick Ut. Elle en sortit après dix-sept interventions chirurgicales et quatorze mois d’hospitalisation.
Après la prise de Saïgon par les Nord-Vietnamiens, elle devint une icône du régime communiste et fit des études de médecine.
En 1994, au retour d’un voyage de noces à Moscou, elle réussit à fuir au Canada, pays qui lui donna sa citoyenneté.
« La petite fille brûlée au napalm » illustre l’influence des médias, leur capacité de modifier l’opinion publique. Si l’événement a bien été réel, la manipulation de la photo, le refus de dire ce qui se passait autour, a créé un autre événement que celui d’origine.
On vient d’assister au même bourrage de crâne avec l’exposition mondiale du cadavre du petit Aylan el-Kurdi.
Rappeler l’histoire de la photo de la petite vietnamienne peut nous aider à comprendre ce que nous vivons aujourd’hui.
Marcus Graven

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25 Commentaires

  1. Cela ressemble étrangement à l’affaire de ce petit garçon palestinien Mohamed Al Dura, mort dans les bras de son père, scène qui avait été diffusée sur France 2 au journal de 20 heures le 30 septembre 2000. L’armée israélienne avait été accusée de ce meurtre au cours d’affrontements avec les Palestiniens à Gaza.
    Encore une mise en scène affective organisée par les médias pour nous faire larmoyer et apitoyer sur l’injustice qui serait faite à l’encontre de ces populations, hier palestiniennes aujourd’hui syriennes, si nous ne faisions rien pour les aider.
    Bien sûr que tout cela est une histoire d’indignation sélective, et dans le sens où le poids de la balance des âmes bien pensantes veut nous faire pencher.
    Lisez le dossier qui se trouve dans le numéro de Causeur de ce mois ci. Il tombe à pique pour faire le parallèle, en particulier la référence à une enquête qui a été réalisée sur la mort de cet enfant palestinien, objet d’un livre, “L’enfant, la mort et la vérité” par Esther Schapira et Georg Hafner.
    Et cette vidéo: https://vimeo.com/59475901
    Il ne serait pas étonnant que ce soient les mêmes qui manipulent les médias aux fins de leur tactique politique, nous désarmer pour céder devant cette déferlante de migrants. C’est l’affaire réitérée du “Camp des Saints” de Jean Raspail.

  2. Abondant dans le sens de l’auteur, il y a une information parue aujourd’hui qui m’afflige profondément. Je ne sais plus quel journal britannique aurait publié un article dont le titre équivaut en substance à :
    ” ça y est Monsieur Cameron, vous avez enfin compris que vous êtes aux ordres des médias. Il était temps que vous vous y soumettiez ! ”
    ça me donne la nausée. Si un jour je vois des journalistes pendus haut et court, je crois que je n’arriverais plus à m’en indigner.

  3. Des monstruosités sont commises tous les jours dans le monde alors pourquoi ce déferlement médiatique suite à la photo du petit aylan très suspecte au demeurant? Quand un enfant chrétien est décapité voire cruxifié par les fêlés d’Allah c’est motus et bouche cousue au prétexte frelaté du “pas d’amalgame”. Des journalistes “vendus” servent la soupe aux lobbies immigrationnistes même au prix des plus abjectes maniplations mais au nom des grands principes dont l’enfer est pavé. Ah les belles âmes!

  4. En effet, la vue d’un enfant blésé ou mort est la pire des choses que toutes personnes censées ne peut supporter.
    Malheureusement, les médias ne se privent pas de modifier, voire déformer la réalité afin de “toucher” un maximum de personnes en forçant l’opinion publique et les politiques à prendre des décisions conformes à leur idéologie.
    Pour ce qui est de ce petit Syrien, il me semble aussi qu’une macabre mise en scène à été organisée d’une part par le gouvernement Turc, opposé à la Syrie, et par les USA dont la volonté de déstabiliser l’Europe n’a jamais été aussi forte.
    Adolescent, j’ai assisté, dans le golfe de St Tropez, au repêchage du corps d’une femme décédée, cinq jours plus tôt, en Italie lors de violentes intempéries. Son corps était gonflé, difforme et avait perdu toute intégrité rendant sa récupération très difficile par des pompiers pourtant bien entraînes. Cette image, gravée à jamais en moi, réapparaît dés lors que l’actualité traite de ce sujet.
    De ce fait, pour le cas précis de ce petit garçon et des autres personnes échouées sur cette plage, il semblerait que les corps ne portent aucune trace de séjour, plus ou moins prolongé, dans l’eau de mer.
    J’ose espérer me tromper, mais il me semble que l’avis d’éminents spécialistes de la question serait souhaitable afin de rétablir enfin la vérité sur les abominables manipulations journalistiques que nous subissons au quotidien.

    • Je vous suis sur “manipulation”
      On trouve un enfant dans l’eau et on le laisse, ou pire on le remet dans l’eau à l’arrivée du ou des journalistes.
      C’est pas beau.

  5. Excusez moi du terme, mais toutes les CONNERIES qui peuvent servir les socialauds-gauchos-islamos sont utilisées.
    Ces CONNERIES, à force, serviront-elles un jour aux français naïfs pour leur ouvrir les yeux et leur faire remettre pieds sur terre ?

  6. AUCUN LIEN entre cette petite Vietnamienne et le petit syrien mort par noyade pour UNE SALE HISTOIRE de DENTS de Son Père !!!
    L’ÉDITO D’YVES DE KERDREL – (Valeurs Actuelles)
    “Le choc d’une photo. L’Europe n’en finit pas de pleurer devant le corps sans vie du petit Aylan retrouvé sur une plage turque. L’émotion soulevée par cette photo semble empêcher tous les dirigeants européens de réfléchir et de raisonner. Qu’en sera-t-il lorsqu’ils liront les informations dévoilées cette après-midi par le Wall Street Journal selon lesquelles la famille de cet enfant ne fuyait pas la Syrie, mais vivait depuis trois ans en Turquie ? Qu’en sera-t-il lorsqu’ils apprendront que la tante d’Aylan, vivant au Canada, avait financé ce voyage en Europe pour que son frère se fasse refaire les dents ? Et c’est uniquement pour cela qu’Aylan est mort, lors d’une traversée entre Bodrum et Kos. Cela ne diminue pas l’ampleur de ce drame. Mais cela devrait nous amener à réfléchir sur les vrais migrants qui fuient la guerre et ceux qui viennent pour des raisons beaucoup moins avouables ”
    Il est toujours EN VIE le bon PAPA POULE ? M’attendais à la nouvelle suivante moi, : “Le père du petit Aylan retrouvé PENDU n’ayant pas supporté le décès de sa Femme et de ses deux enfants” par sa faute. En effet je ne comprends pas pourquoi sa Femme et ses deux gosses n’étant pas édenté, ce type n’est pas venu SEUL régler un problème de dentition.
    Nous ne risquons pas de voir ce titre dans la presse demain :
    Un sans dents qui voulait croquer la VIE à Pleines Dents, entraîne toute sa famille dans la noyade pour s’offrir des dents !

    • Aucun lien vraiment?
      Et cette propagande émotionnelle, cette compassion institutionnelle obligatoire qui inondent les journaux occidentaux et les discours des politiques comme elle le fit en 1972, ne serait-ce pas tout de même un petit lien?
      Et le fait que les médias ne disent rien de la situation autour de la photo (le témoin pense d’abord à photographier le gamin sous toutes les coutures, à faire un film avant de lui porter secours; le père avec un gilet de sauvetage; le voyage de la famille pour que le père puisse refaire sa dentition à nos frais; les Turcs qui reprennent en chœur le « # KiyiyaVuranInsanlik » (« L’humanité échouée » en turc), ashtag qui a favorisé la diffusion des photos de l’enfant noyé) comme ils ne reprirent pas ce qui entourait celle de la petite fille brûlée au napalm, n’est-ce pas un autre lien?

      • Bonjour Marcus, ne prenez pas mal le message de Suricate, je pense que lorsqu’il écrit “aucun lien”, il n’évoque pas le phénomène médiatique, mais la situation des acteurs des deux drames. En quelque sorte, il tente maladroitement d’abonder dans votre sens. Au fait, il n’y avait de F-16 en 72, dont la construction a été approuvée en 76 par le sénat. Mais ça ne change rien ( les bombardiers les plus courants à l’époque étaient les F-4 Phantom – et non les F-5 qui eux aussi ont fait carrière plus tard [ suite à lecture des autres posts ] ).

        • Oupse ! Autant pour moi : quand j’étais gamin, je suivais l’actualité de l’aviation et il y a eu au cours des années 70 et 80 de nombreux développements du F-5, d’où mon erreur, mais elles étaient en réalité des versions plus performantes d’un avion qui existe en fait depuis la fin des années 50 et qui a effectivement été utilisé au Vietnam, y compris dans des attaques au sol ( bien que ce ne fût pas sa mission de conception ) au côté des F-4.

  7. ce “petit mort” ne s’est pas noyé ! je n’en démords pas !
    son père est un immonde menteur qu’il faut entauler pour 20 ans ! son récit est un tissu de mensonges !

    • @La Mécréante. “Son père est un immonde menteur”…Menteur comme un arracheur de dents ? Il venait s’en acheter puisqu’il les avait perdues aux dires de sa famille canadienne; Il n’y a pas de Dentistes en TURQUIE ? de bons poseurs de dents pour des sans dents ?
      Nous avons nos sans dents en FRANCE, ils sont de plus en plus nombreux grâce à HOLLANDESCU. Occupons-nous de ceux-là en priorité.

  8. Nous sommes bien sous la dictature de la pensée unique !
    Il y a les morts que l’on interdit de citer parce qu’ils ne sont pas politiquement corrects … et les autres …beaucoup plus émouvants !

    • Toutes les victimes de “l’enrichissement culturel” de nos chances pour la France sont à peu près tues. Les viols, les meurtres, les passages à tabacs subis par les “méchants blancs” et commis par de “gentilles victimes de la société”, éventuellement “déséquilibrées”, sont peu ou prou tabous.

    • C’est écrit dans les premières lignes de l’article: “La photo d’Aylan el-Kurdi mort noyé sur une plage turque parce que son père était le seul à avoir un gilet de sauvetage et voulait venir en Europe se faire retaper la dentition à nos frais…”

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