Monsieur Chenière,
C’est avec consternation que nous avons pris connaissance de votre réaction suite à notre décision de quitter la Société Générale parce que cette banque affiche son nom en arabe au fronton de certaines de ses agences. Nous avons même envisagé qu’il puisse s’agir d’une personne cherchant à vous discréditer. Vos insultes agrémentées de comparaisons hallucinantes avec le fascisme hitlérien sont absolument grotesques.
Message du 29/01/10 15:10
De : Ernest Chenière
Envoi via le site Riposte Laïque (http://www.ripostelaique.com/)
Objet : Votre départ de la Société Générale
Je suis aussi laïque que vous. Comme principal du collège de Creil, en
1989, je me suis opposé comme chacun sait au port du “foulard islamique” par les jeunes filles pendant les cours. Comme Député, j’ai déposé 3 propositions de lois sur le sujet, à partir desquelles on a légiféré il y a quatre ans.
Ma laïcité n’a jamais été inspirée par un quelconque racisme, ni un rejet particulier de l’Islam qui est une belle religion, véhiculant une magnifique culture. Une banque est un service implanté dans un milieu social particulier. Votre racisme intellectuel va jusqu’à rejeter une LANGUE !!! Hitler doit bien rigoler dans l’enfer où il doit se trouver.
A vous lire, il faudrait interdire les enseignes de restaurant en chinois, ou en japonais, voire en anglais. Il ne faudrait pas porter sur certains lieux accueillant du public ” english spoken” ou “hablamos espagnol”. Votre prise de position est affreusement condamnable. Le masque de la vertueuse laïcité ne sert qu’à cacher votre haine, votre racisme, votre xénophobie, et au fond la médiocrité et l’archaïsme du regard que vous portez sur le monde.
Il est clair que vous ne connaissez ni le mot Amour, ni même celui de fraternité. Vous devriez relire le préambule de la déclaration des droits de l’homme du 10 décembre 1948. Apprenez donc ce texte, et faites-le mûrir en vous, pour que ses sublimes phrases ne restent pas comme des gloussements de dindon. Apprenez enfin le sens vrai du mot FRATERNITE qui fonde la totalité de nos valeurs républicaines.
Faites attention, car c’est avec des raisonnements comme les vôtres que les mères pleurent leurs fils, que l’on ouvre des Dachau et des Bergenbelsen et que l’on remplit les salles de torture, les cimetières et les fosses communes.
Ernest Chenière
Vous vous dites aussi laïque que nous, Monsieur Chenière, mais cela ne vous empêche pas de déballer votre fiel en nous traitant de racistes, en nous faisant passer pour des monstres xénophobes qui masqueraient leur nostalgiques du régime nazi derrière le paravent d’un discours laïque et républicain. Diantre, nous serions donc démasqués par un monsieur qui fut aux premières lignes de notre combat commun contre le voile à l’école ! C’est une situation digne des plus mauvais romans d’espionnage, un scénario inclassable dans le registre de la médiocrité.
Nous serions donc d’affreux racistes parce que nous n’admettons pas qu’en France le nom de la Société Générale soit écrit en arabe. Et, comme vous l’avez compris, Monsieur Chenière, nous n’admettons pas non plus qu’il soit écrit en anglais, en russe ou en chinois. Peu importe vos anathèmes. Nous nous faisons les portes parole d’une majorité de nos concitoyens qui estiment, comme nous, que le vivre ensemble passe, non seulement par le respect de la même loi pour tous, mais par l’utilisation d’une langue commune qui est celle du pays où l’on réside.
Ne vous en déplaise, je persiste à dire que l’utilisation des langues étrangères aux vitrines de certains établissements tels que les banques, comme celle des langues régionales sur les panneaux de signalisation, contribuent à la destruction du lien national, que c’est aller à l’encontre des valeurs républicaines qui rassemblent les individus par delà leurs différences. Et même si cela bouscule quelques bretons bretonnants attachés à leur jargon identitaire, ce n’est pas liberticide et ce n’est pas xénophobe que de dire cela.
Cela n’a bien sûr rien à voir avec l’enseigne d’un restaurant japonais, ou chinois, qui, à partir d’une spécificité culinaire, peut agrémenter sa devanture avec des mots qui évoquent le pays. Pas davantage à voir avec le mot “English spoken”, qui informe les touristes que leur langue d’origine est parlée dans ce lieu.
Je m’étonne que vous ne fassiez pas cette nuance avec un établissement bancaire, ouvert à tous, dans un pays où la langue unifie, qui se permet de faire une exception communautariste, mettant en cause l’unicité de la langue française, et privilégiant, d’autre part (sur quelles bases ?) un type de population par rapport à d’autres.
D’après vous, nous ne connaitrions pas le mot « amour », ni le mot « fraternité » mais la religion musulmane, elle, serait pleine de bons sentiments à l’égard d’autrui. Vous oubliez que l’islam véhicule des préceptes contraires aux valeurs d’humanité que vous prétendez défendre en faisant référence au préambule de la Déclaration des Droits de l’Homme de 1948.
Où trouvez-vous dans le Coran cette prétention à la paix universelle ?
Où trouvez-vous dans le Coran le droit de croire ou de ne pas croire, le droit à la libre expression, le respect de la personne humaine et l’égalité entre les hommes et les femmes ? Est-ce parce que l’islam est une religion de paix, d’amour et de tolérance que Théo van Gogh fut assassiné, que Salman Rushdie, Taslima Nasreen, Robert Redeker vivent cloîtrés, que des femmes sont lapidées, enfermées, que des jeunes filles parfois mineures sont mariées, violées et voilées ?
Vous avez, Monsieur Chenière une drôle de conception de l’amour et du respect des êtres humains puisqu’il vous semble tout à fait normal que des personnes soient tuées ou pourchassées à vie au nom du dogme et que cela ne vous dérange apparemment pas que les musulmans considèrent que les femmes sont des êtres inférieurs.
Nous serions donc, à Riposte Laïque, un ramassis de nazillons prêts à réhabiliter les chambres à gaze, des suppôts de Satan se délectant des souffrances des mères éplorées et avides de remplir nos salles de torture. Lire de telles bêtises pourrait nous faire rire, mais il nous reste un peu d’humanité pour avoir pitié de vous, Monsieur Chenière. Nous regrettons qu’un homme comme vous soit tombé aussi bas dans la déraison et l’aveuglement. Vous êtes devenu un idiot bien utile à ce nouveau fascisme qu’est l’islam conquérant.
Vos propos regorgent d’ignominies, et si vous l’étiez en 89, vous n’êtes, aujourd’hui, ni laïque, ni humaniste. Ces valeurs que vous avez défendues en vous opposant au voile à l’école, vous les reniez aujourd’hui, vous trahissez les Lumières en choisissant de vous joindre aux obscurs desseins d’une religion qui véhicule un projet de société archaïque et mortifère pour l’humanité.
Nous préférons garder, à Riposte Laïque, l’image d’un Ernest Chenière courageux et téméraire qui a su défendre la laïcité et l’école publique. (1) Nous préférons l’image de celui, qui, en 1989, se faisait insulter par toute la bien-pensance et qui tenait bon face aux destructeurs de l’école de la République, à celle de celui qui, 20 ans plus tard, insulte ceux qui continuent son combat. Sachez que nous ne nous laisserons jamais intimider par les attaques de ceux qui cherchent à nous faire taire, ni par les insultes de ceux qui ont abandonné le combat laïque et républicain.
Je vous invite, Monsieur Chenière, à savourer les paroles d’un homme épris de justice et de liberté, qui sait lui, ce que cache l’islam, qui sait que les mots « égalité » et « fraternité » n’y figurent pas, qui sait ce que c’est que de lutter contre l’offensive de cette religion rétrograde. Il en paie le prix fort aujourd’hui. Ce sont des hommes comme Younus Shaikh qui font progresser l’humanité. Nous sommes, à Riposte Laïque, avec ces hommes et ces femmes qui « ont le courage de chercher la vérité et de la dire ».
O vous, peuples civilisés ! Hier vous refusiez de reconnaître les dangers inhérents à la montée des idéologies du christianisme, du nazisme et du communisme. Votre refus d’affronter l’Islam militant d’aujourd’hui pourrait nous coûter plus cher que nos vies individuelles : notre réalisation qui nous est chère, notre civilisation.
Les croyances ont des conséquences ; le fait que l’Islam soit au centre de l’arriération sociale, mentale, intellectuelle et culturelle ; des brimades organisées contre les femmes et les minorités ; du fondamentalisme, de l’extrémisme et du terrorisme moderne ; cela est impossible à nier. “Religions de paix et de tolérance” ne sont que des mots vides.
L’Islam est un crime organisé contre l’humanité !
Dr. Younus Shaikh, rationaliste Pakistanais
et fondateur des “Lumières”, organisation rationaliste du Pakistan.
Il fut condamné à mort pour blasphème.
Brigitte Bré Bayle
(1) http://www.ina.fr/economie-et-societe/education-et-enseignement/video/CAB89051112/foulards-islamiques.fr.html
Quelques dates :
Octobre 1989 : Ernest Chénière, principal du collège Gabriel Havez de Creil, exclut trois élèves porteuses du foulard.
(A noter qu’à la rentrée, le collège désirait mettre un terme à des entorses à la discipline laïque : il y avait les élèves voilées, mais aussi des élèves juifs effectuant systématiquement leur rentrée avec une dizaine de jours de retard et étant systématiquement absents le samedi matin. Un accord fut trouvé avec les familles juives. Celui conclu avec les familles des élèves voilées ne fut pas respecté.)
Ernest Chénière fut, à la suite de cette affaire, assimilé à un raciste, un lépeniste.
27 novembre 1989 : saisi par Lionel Jospin, ministre de l’Education Nationale, le Conseil d’Etat rend un avis sur le sujet : le voile n’est blâmable que s’il s’accompagne de prosélytisme, que s’il présente un caractère ostentatoire et revendicatif.
1989-1994 : cinq affaires de voile seulement sont examinées par des tribunaux administratifs, donnant lieu à trois arrêts du Conseil d’Etat
Décembre 1993 : David Kessler (revue « Le Débat » n°77), commissaire du gouvernement dans les affaires de voile islamique au Conseil d’Etat estime que « par lui-même le foulard n’exprime rien », donc qu’il n’est pas en soi ostentatoire.
Cette position aura de lourdes conséquences…
20 septembre 1994 : circulaire Bayrou
2000 filles portaient le foulard à la rentrée 1994 ; elles ne sont plus que 400 en décembre.
Année scolaire 1994-95 : 92 décisions d’exclusion pour port de foulard ont été portées devant les tribunaux administratifs, qui se sont prononcés 74 fois : 44 exclusions annulées et 30 confirmées.
Novembre 1994 : le Ministre de l’Education Nationale nomme deux médiatrices pour les affaires liées au port du voile : Hanifa Chérifi et Rachida Dani. Seule Hanifa Chérifi exerce encore cette fonction. Elle estime en janvier1999, que 400 élèves portent le voile.
Février 1999 : épilogue de l’affaire de Flers (Orne)
Février 2000 : épilogue de l’affaire de la Grand Combe (deux exclusions)
Année 2002 : affaire de Tremblay-en-France (Lycée Léonard de Vinci)
Année 2003 : affaire du lycée de la Duchère à Lyon, affaire du lycée d’Aubervilliers, des exclusions en Alsace.
Installation de la commission sur la laïcité dirigée par Bernard Stasi.
www.lecole.freesurf.fr/laic/voile1.html
