Et si Trump avait oublié l’Arabie saoudite ?

Le 45e président des Etats Unis, a-t-il réellement protégé son pays en signant le décret d’interdiction d’entrée sur le territoire américain des ressortissants de sept pays musulmans ( Iran, Irak, Syrie, Yémen, Soudan, Somalie, Libye) ?

Le doute est permis, car en oubliant de cibler le cœur du réacteur du terrorisme islamique, à savoir l’Arabie Saoudite, il est certain que M. Trump fait de la communication, sans plus.

En s’attaquant aux ressortissants musulmans de ces pays, dont la plupart sont victimes de la politique américaine qui a aidé l’islamisme guerrier à détruire ces états qui lui faisaient face (Irak, Libye, Syrie…), les Etats Unis sont responsables du chaos qui y règne.

La liste de ces états en faillite a été établie par l’administration précédente et le président actuel n’a pas changé de politique de son pays vis-à-vis de l’islam, au contraire, il suit le chemin de ses prédécesseurs mais par des voix détournées. Et le résultat sera le même, car il n’y a aucune volonté politique de mettre à genoux le wahhabisme qui est la cause principale du désordre du monde arabo-islamique.
Quand le président Trump s’entretient durant une heure avec le roi Salmane d’Arabie Saoudite du désordre du Moyen-Orient, il y a de quoi se questionner sur cette proximité.

Il est vrai que les affaires passent en priorité et de loin devant la lutte contre l’islamisme au nom de la liberté de commercer et des intérêts bassement matériels.
M. Trump dit haut et fort qu’il n’aime pas les musulmans mais avec ses amis saoudiens, qataris et les autres émirs, les sponsors du djihadisme, il tient un autre langage. Chiche, alors qu’il exige de ces monarques qu’ils changent le contenu des manuels scolaires qui prônent le djihad et la détestation des non musulmans ( mécréants, apostats, Juifs et chrétiens).

On attend avec impatience ce qu’il va leur dire dans les jours à venir. Et que va-t-il faire ?

Les sept pays musulmans qu’il désigne comme étant les pourvoyeurs des terroristes sont ceux qui ont été détruits par l’axe américano-wahhabite auquel, il faut ajouter la secte des frères musulmans qui est en train d’écumer l’Occident pour le grand bonheur d’Allah.

Dire une chose et faire le contraire, ce n’est pas crédible, c’est mener en bateau ceux qui l’ont cru quand il était encore candidat.

Personnellement, j’avoue que je me suis trompé sur le compte de M. Trump, car j’ai pensé qu’il allait mettre en pratique ce qu’il disait, c’est-à-dire terrasser la bête, malheureusement c’est le contraire qu’il est en train de faire. Il est train de la réhabiliter.

Comment le président des Etats Unis peut-il expliquer sa proximité avec les idéologues et les parrains financiers du terrorisme islamique ?

S’il est réellement sincère comme il le prétend, pourquoi n’a-t-il pas dénoncé le pacte de défense du Quincy qui lie l’Arabie Saoudite aux USA ? Cet accord a été établi entre le président Roosevelt et le Roi Ibn Séoud, le 14 février 1945 pour une durée de 60 ans et a été renouvelé en 2005 par le président Bush Junior pour la même durée.

L’attaque du 11 septembre 2001 contre les tours jumelles de New York, n’est-elle pas l’œuvre des enseignements wahhabites et ceux qui l’ont perpétrée, ne sont-ils pas en majorité des Saoudiens ( 15 sur 19) ?

Le créateur de la Qaeda, Ben Laden, n’était-il Saoudien et ne s’était-il pas nourri aux mamelles de l’idéologie salafo-wahhabite qui est le logiciel idéologique des monarchies pétrolières du Golfe ? N’avait-il pas travaillé pour le compte de la CIA en Afghanistan contre les Soviétiques?

M. Trump, s’est-il trompé d’adresse, en cours de route ?
Pourquoi n’a-t-il pas ajouté à la liste des sept pays musulmans qu’il a désigné comme l’axe du mal, l’Arabie saoudite, grand pourvoyeur de djihadistes, le Qatar, le refuge par excellence des frères musulmans et où se terre le cheikh Qaradaoui, le grand imam de l’Otan et l’ayatollah en chef du terrorisme islamique, avec ses fatwas qui font froid au dos des apostats et des mécréants ?

M. Trump ne sait-il pas encore que c’est à l’université islamique de Médine que sont formés, les prêcheurs de la haine ? Plus de 30000 imams wahhabites non saoudiens ont été formés aux techniques de la takkia et lancés à la conquête de la planète terre depuis plus de 30 ans en vue de propager l’islam de Médine et même Washington n’échappe pas leurs griffes destructeurs.

Ignore-t-il que la Ligue Mondiale Islamique qui est basée à Djedda ( Arabie Saoudite) qui, depuis 1962, finance et propage l’islam wahhabite à travers le monde et même au cœur de l’Amérique profonde ?

La CIA a-t-elle oublié de l’informer que cette Ligue dispose d’un budget annuel de près de sept milliards de dollars pour faire la réclame du wahhabisme, l’idéologie de la haine de tout non musulman ?

A moins que M. Trump considère que les monarchies pétrolières arabes sont des alliés essentiels des Etats Unis et par conséquent, elles n’ont rien à craindre malgré les preuves irréfutables de leur soutien sans faille pour l’islamisme et le wahhabisme ( notamment l’Arabie Saoudite et le Qatar).

Et en plus comme dit l’adage, l’ennemi de mon ennemi est mon ami. Dès lors que l’Arabie Saoudite et ses voisins sont les ennemis déclarés de l’Iran des ayatollahs, de facto les monarchies pétrolières deviennent les alliées des Etats Unis. On ne touche pas à l’équilibre des forces au Moyen-Orient, dit-on à Washington.

Alors, le 45e président des Etats Unis est-il sincère quand il dit qu’il va lutter contre l’islamisme pour éradiquer Daesh et la Qaeda ?

Le doute est permis… Car on ne pactise pas avec le Diable tout en déclarant qu’on va le combattre.

Beaucoup de pays musulmans qui devaient être sur la liste noire de Trump ne le sont pas comme par exemple l’Egypte, la Turquie et l’Arabie Saoudite dont beaucoup de leurs ressortissants ont rejoint Daesh et la Qaeda. On peut ajouter à cette liste certains pays européens dont certains ( un bon nombre) de leurs citoyens combattent aux côtés des djihadistes en Irak et en Syrie.

L’Egypte n’est-elle pas le berceau de la secte des frères musulmans ? Et la Turquie, n’est-elle pas devenue le carrefour de tous les combattants d’Allah ?

Et pourquoi, le Pakistan et l’Afghanistan, les deux pays des Talibans et là où se cache Ayman Al-Zawahiri, le chef de la Qaeda, ne sont-ils pas sur la liste des pays à risque qui fournissent de gros contingents des soldats d’Allah?

Et c’est bien au Pakistan que la minorité chrétienne se fait massacrer presque quotidiennement.

Par contre, en Syrie, sous Bachar Assad et en Irak sous le règne de Saddam Hussein, les Chrétiens n’étaient pas livrés aux épées des islamistes.
Le décret de M. Trump interdisant les ressortissants des sept pays musulmans à fouler le sol américain, n’est pas à la hauteur de la situation, car il ne tient compte de la réalité du terrain.

Pour preuve, les ayatollahs de Téhéran n’ont pas envoyé des Iraniens se faire exploser en Occident mais tout le monde sait que c’est l’islam sunnite qui est le terreau du terrorisme islamique.
Beaucoup d’apostats comme moi, ont cru aux paroles de M. Trump mais la déception nous a rattrapés rapidement.

En fin de compte seul le verbe a changé mais la politique de M. Trump reste identique à celle menée par M. Obama en ce qui concerne l’islamisme fasciste sunnite qui est le danger principal de la paix dans le monde.

M. Trump ne s’est-il pas pris la main dans son propre mensonge? Et pour bien faire les choses, l’Arabie Saoudite et les Emirats Arabes Unis ont approuvé sans réserve le décret d’interdiction d’entrée aux USA des ressortissants de l’Iran, l’Irak, la Somalie, le Yémen, la Syrie, le Soudan et la Libye. Est-ce un hasard?
Messieurs-dames, cherchez la duplicité…
Hamdane Ammar