Fasciné par l’Allemagne et la Grande Europe, l’ancien stalinien Philippe Herzog crache sur la France

Philippe Herzog, ex-communiste, président-fondateur de l’association Confrontations Europe, conseiller spécial de l’ex-ministre Michel Barnier, commissaire européen au marché intérieur et aux services, prononçait une conférence à Nice, le mardi 28 mai. Passons sur l’étalage de platitudes technocratiques à faire bailler d’ennui tout un soviet. Dans la bouillie néanmoins, il y avait des pépites, noires, des pépites de mauvaise foi, des pépites saturées de mensonge et de désinformation, des grumeaux concentrant tout ce que le projet européen en sa forme actuelle peut avoir de dangereux pour les peuples, de régressif en matière sociale, de mortel en matière de libertés et de démocratie. Passons aussi sur le progermanisme effréné de Philippe Herzog, son approbation sans bornes de l’intransigeance d’Angela Merkel. Philippe Herzog n’aime pas la France. La France, selon Philippe Herzog, est trop peu… trop peu ceci, trop peu cela, trop peu n’importe quoi. La France n’est bonne qu’à être critiquée, dénigrée, dévaluée. La France est trop française. L’Allemagne a raison, l’Allemagne a raison en tout. C’est le credo. Philippe Herzog devrait demander la nationalité allemande.

Aime t- il pour autant l’Europe ? Et d’abord quelle Europe ? Philippe Herzog est pour, à terme, l’intégration de la Russie, de la Turquie, de l’Ukraine, et des pays du Maghreb. Il faut s’ouvrir, dit-il, cesser de « se refermer », cesser d’être « retenus en arrière par peur de perdre notre modèle social » et tout en se préparant à s’ouvrir à accueillir des pays qui dénatureraient complètement l’identité de notre sous-continent, s’ouvrir à l’expérience chinoise. Un stalinien ne cesse jamais d’être stalinien. Un totalitaire repeint aux couleurs de l’hyper-libéralisme demeure un totalitaire. Pour Philippe Herzog, « la démocratie participative n’est pas le fin du fin » et donc le régime du parti unique n’est pas un problème. Et d’encourager la jeunesse à s’intéresser, s’ouvrir – toujours s’ouvrir ! – à ce que l’Union Européenne prétend repousser : l’alliance du capitalisme sauvage et du despotisme.

Quand on est aussi pro-européen, que dis-je, pro-européen jusqu’à la mort, on cesse de « se prendre pour le nombril du monde » et on s’ouvre au monde arabo-musulman, et au lieu de défendre bec et ongles et faire progresser le prestigieux héritage européen en matière de droits de l’homme, de démocratie, de développement et de créativité tous azimuts, on ne prononce pas les mots « évasion fiscale » et on parle de « clarifier la charia ». Clarifier la charia ! Qu’on réfléchisse au poids mortifère d’une telle expression. La charia pourrait être considérée d’un œil indulgent à condition d’être « clarifiée ». L’auditeur lucide se demande s’il a bien compris. Erasme, Descartes, Rousseau, Voltaire, Diderot, Goethe et tous les autres, retournez-vous dans vos cercueils, levez-vous, levez-vous de vos tombeaux, et apparaissez par une nuit sans lune, telle une forêt de zombis en marche, à l’eurocrate cynique, au stalino-vichyssois (car c’est la même chose) qui dit clairement combien l’Europe des technocrates et de la finance hait tout ce que nous avons de plus cher : une certaine conception de la civilisation, une idée de l’Europe qui ne confond pas siège du parti et assemblée nationale, beffrois et minarets, ouverture à l’autre et lâcheté, réflexion et renoncement !

Son cas a valeur d’exemple. Philippe Herzog, peu connu du grand public, est un second couteau, un penseur de l’ombre, un habitué des coulisses où se trament les mauvais coups, où s’échafaudent dans les cornues bruxelloises le projet européo-mondialiste de reformatage de nos sociétés. Dans quinze ans, la France sera petite dans un ensemble moyen, dit Philippe Herzog. Contredit lorsqu’il triture les chiffres et les statistiques, il s’indigne, fulmine. Comme au temps du Bureau politique. Il n’est pas le seul de son genre à avoir le goût des affirmations péremptoires et des raisonnements manipulateurs. Il en est d’autres et apprendre à les repérer est une tâche essentielle. Les idées de ces gens sont dangereuses. Ils n’ont aucune fierté. Nos peuples sauront-ils leur faire mordre la poussière ? L’avenir le dira.

Marc Alexandre

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