Gare de Lyon : femme en burqa, la sécurité me répond qu’on ne peut rien faire…

BurqaPanneauInterditCe matin je suis allée accompagner de la famille à la gare de Lyon, à Paris. Vous savez, cette jolie petite gare qui, parce que par chance elle a été bien placée, a eu tout de suite un grand succès, nous dit Alphonse Allais. Ce matin le succès était énorme et la foule dense. Tout allait bien dans cette foule diverse, gaie, franco-française et bonne enfant.

Et puis tout à coup qu’est-ce que j’ai vu ?… Une burqa. Elle s’enfilait curieusement sur une voie sur laquelle rien n’était annoncé, en remontant jusqu’aux yeux son tissu sépulcral. Une femme emmurée vivante dans un tombeau, en France, pays des droits de l’homme et de la femme, pays de la liberté. Mon sang n’a fait qu’un tour et j’ai avisé un homme de la sécurité qui se trouvait là, avec son brassard jaune sur lequel était inscrit en gros « sécurité ». Vaguement basané, en plus. Je l’ai averti bien poliment que je venais de voir un spectre, que c’était interdit par la loi française, et que j’avais peur avec la famille, les enfants qui s’agitaient là, de cet objet non identifié et non identifiable.

Et là a pris place un chef d’oeuvre de  dialogue de sourds que je vais essayer de vous restituer dans toute sa merveilleuse finesse :

moi (volubile mais ferme) – La loi l’interdit, il faut faire quelque chose, tout de suite.

lui, (flegmatique, un rien amusé) – Je ne peux rien faire.

moi (étonnée) – comment ça vous ne pouvez rien faire ? Vous vous occupez bien de la sécurité ?

lui (joyeux) – oui, mais là c’est la police qui nous chapeaute, et c’est à elle de le faire, moi je ne peux rien faire.

moi (de plus en plus étonnée) – Mais enfin c’est la sécurité qui est en jeu, j’ai peur, pour nous, pour les enfants, pour tout le monde  !

lui (de plus en plus joyeux) – c’est comme ça, allez voir la police, moi je ne peux rien faire, elle est tout là-bas là-bas, vous voyez…

Si quelqu’un se fait égorger sur le quai de la gare par un terroriste en burqa, et qu’il faut courir chercher la police « là-bas là-bas », bonjour l’efficacité de la sécurité dans les gares. La victime aura le temps de se vider bien tranquillement de tout son sang entre le composteur et les chariots à bagages avant que quoi que ce soit ne soit entrepris. Autant ne pas avoir de sécurité dans les gares (payée par nous bien sûr) si c’est cela. Mais qui sait, cela fait peut-être partie des dernières recommandations des gardiens du mur des cons.

J’ai couru « là-bas, là-bas » avec les valises, les enfants, mon sac à main, mon sac à dos, etc, mais les policiers, qui étaient deux, ont couru exprès encore plus vite que moi jusqu’à devenir deux petits points au bout d’un quai et j’ai abandonné, le train partait. J’aurais sans doute dû trépigner ? Pleurer ? Téléphoner ? Hurler ? Je ferai tout cela la prochaine fois, c’est promis-juré, maintenant que je suis revenue de mon étonnement.

Mais à vous tous qui allez au cours de l’été prendre votre auto ou le train, le bus, le tram, l’avion, le bateau, le funiculaire, arpenter le bord de mer, la campagne ou la montagne, ou même rester chez vous,  je me permets de  dire que vous allez sûrement voir des burqas pendant ce mois d’août. La France regorge de burqas, et comme ce sont les vacances, elles sont toutes de sortie alors qu’elles devraient pour faire plaisir à allah qui ne le leur rend jamais, rester confinées dans leurs cuisines à surveiller leurs casseroles. Il faudrait que chacun d’entre nous qui voit une burqa fasse le nécessaire au moins pour partager et faire enfler son indignation et son refus viscéral et complet de la burqa. Et par la même occasion, son ras le bol du voile.

Pour tout dire, que les vacances soient bonnes et aussi, militantes et efficaces.

Sophie Durand

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