Hessel : mort d’un imposteur que la charia n’a jamais indigné

A l’heure où les pleureuses médiatiques nous ressassent les hauts faits d’armes d’un homme qui, à un âge avancé, a voulu faire un coup médiatique (et il l’a parfaitement réussi avec l’aide des petits marquis de l’information qui sévissent notamment sur nos radios publiques), je voudrais apporter un message discordant.

Je reprendrai ici quelques extraits d’articles que j’ai écrits en 2011 et 2012.

Indignité, indignation : ce second mot est très à la mode depuis qu’une icône de la  « bien pensance » a commis un petit fascicule de banalités, une énumération digne du catalogue de la Redoute, encensé par toute la gauche germano-pratine.

Mais votre  indignation est à géométrie variable.

Je  vous ai cherché, mais en vain, lors des rassemblements en soutien aux coptes d’Egypte ou aux chrétiens assassinés en Irak, je vous ai cherché mais en vain, lorsque le pouvoir a été confisqué en Iran par des ayatollahs qui n’ont aucune légitimité, je vous ai cherché, mais en vain, lors de manifestations de soutien au Darfour.

Vous êtes-vous penché sur le sort réservé aux femmes, aux mariages forcés de jeunes filles, aux exécutions d’homosexuels, aux lapidations dans ces pays où règne la Charia ?

La liste est longue du malheur des peuples en souffrance, des enfants soldats,  des enfants esclaves, des enfants bombes humaines.

Vous êtes par contre très présent pour joindre votre voix à ceux qui prônent le boycott, quand ce n’est pas la disparition de l’Etat d’Israël, boycott interdit par la loi.

Enfin l’imposture : vous avez laissé croire que vous avez participé à la rédaction de la constitution de 1948 (le grand âge et la perte de mémoire  n’expliquent pas tout !).

Votre passé de résistant ne vous exonère pas de la critique que l’on peut avoir à votre égard. Si le Général  de Gaulle avait déjà dit que « la vieillesse est un naufrage », je rajouterai, d’une manière beaucoup moins élégante, qu’il est regrettable que l’être humain ne se bonifie pas avec le temps !

Alors, messieurs les journalistes, un peu de retenue ! Aiguisez vos plumes pour défendre des femmes, des hommes qui, sont les vrais  héros et victimes  de notre temps, celles et ceux qui, au péril de leur vie bravent des monstres qui les ont réduits en leur pouvoir en Iran, en Arabie saoudite, au Darfour, au Mali, en Tunisie, en Egypte…

Mireille Kukawka

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