Islam à l'université de Strasbourg : la drôle de potion du Dr Beretz

Le Président de l’université de Strasbourg veut “former des cadres pour l’islam” et déclare dans Libération “Nous sommes prêts”. C’est la drôle de potion “concoctée” par le professeur de pharmacologie Alain Beretz (né en 1954 à Strasbourg), universitaire français,  élu en 2008 et réélu en 2012 président de l’université de Strasbourg (Bas-Rhin) pour une durée de 4 ans. Le 17 mai 2014, il a également été élu président de la ligue européenne des universités de recherche. Il est aussi membre du conseil supérieur de la propriété industrielle (CSPI). A priori, pas un ahuri sorti de derrière les fagots…..

av beretz

Au moment où certains professeurs de l’université de Strasbourg, un paquebot de 45 000 étudiants qui compte pas moins de trois Prix Nobel dans ses rangs, se demandaient si “Alain (NDLR Beretz) est franc-maçon”, la tribune parue dans Libération et signée du même Alain BERETZ Président de l’université de Strasbourg , avec ses faux airs de scientifique lunaire et une touche de “professeur Tournesol”, a jeté le trouble chez nombre d’enseignants de cette “Unistra”, seule fac en France à être titulaire de la médaille de la Résistance.
Probablement dosé dans son bureau qui surplombe l’immense campus universitaire, l’appel à “former des cadres pour l’islam” du bon docteur Beretz, dont les ingrédients semblent puiser au plus profond de certaines communautés religieuses et dans les désirs cachés de certains membres du gouvernement, révèle la puissance de transformation de la société Française qui sommeille au niveau des universités.
av bereIl y a quelques temps, et avant la redaction de sa tribune dans Libération, le Dr Alain Beretz a accueilli François Hollande dans les locaux de l’université de Strasbourg.
Car, pour un “Alain Beretz”, soucieux de toujours briller dans les médias, qui avance à visage découvert et qui s’exprime dans les journaux, combien de responsables universitaires avancent “masqués” pour préparer une France dont l’immense majorité des Français ne veulent pas ? Cent ? Mille ? Mille cinq cents ? Combien de prof d’universités les suivent ?

Le discours a le mérite d’être clair, puisque Alain Beretz détaille : “Si l’Etat souhaite soutenir, dans quelques grands pôles universitaires français, le développement d’enseignements universitaires d’islamologie selon les critères épistémologiques scientifiques qui y prévalent, nous sommes prêts – nous le faisons d’ailleurs déjà…”.


Mais les premières expériences sont-elles concluantes ? Les sujets formés au sein de l’université de Strasbourg répondent-ils aux critères expérimentaux ? Pas si sûr !


Proche de Martine Aubry, le député-maire PS d’Annonay Olivier Dussopt, en
Ardèche, a fait interdire dans sa ville l’islamiste intégriste Omar Erkat, qui entendait donner une conférence médicale, intitulée « Guérir l’autisme », le 14 novembre 2014 en soirée au château de Déomas à Annonay. La décision républicaine du maire d’Annonay a sans doute été inspirée par le passé sulfureux de celui qui se dit « psychiatre Egyptien, réfugié politique », et qui a bénéficié de formations dispensées dans les locaux de l’université de Strasbourg en 2012 par une Maître de Conférence de cette même université (lire ripostelaique.com/ardeche-le-maire-dannonay-interdit-lislamiste-integrist… ).

av berL’université de Strasbourg va-t-elle se transformer en laboratoire pour créer les cadres parfaits de l’Islam de demain ?

Patron d’une fac qui occupe la 97e place mondiale du très prestigieux classement de Shanghai (5e française de ce palmarès mondial), le Docteur Beretz distille sa potion dans Libération : “Le traumatisme de janvier nous impose de passer aux actes…. Déjà en 1998, Etienne Trocmé, chartiste et exégète, ex-président de notre université, mettait en évidence le caractère impérieux d’une formation universitaire pour les cadres musulmans, dans un rapport sur le développement de l’enseignement des sciences religieuses à l’université, rapport commandé par Albert Hamm, président lui aussi de l’université de Strasbourg.


“Depuis presque vingt ans, nos gouvernements, indépendamment des alternances politiques, ont réfléchi à la manière de former les formateurs pour l’islam qui est en France. Cela passe par la maîtrise de la langue française, la découverte de la diversité culturelle, l’histoire, la connaissance des principes et des valeurs de la République et de la laïcité, les fondements du droit, etc….”.


Une formation au service d’un Islam qui veut vivre en France

Avec ses faux airs de scientifique lunaire, le bon docteur Beretz porte un projet islamique pour les universités Françaises, détaillé en ces termes dans Libération : “Le développement de diplômes universitaires et la création de quelques pôles d’excellence sur l’islam pourraient prendre la forme d’un groupement d’intérêt scientifique (GIS).


“Ouvrir ces formations à l’université, c’est aussi permettre que la diversité de la jeunesse se reconnaisse mieux dans son université. L’université de Strasbourg doit mettre, au service de tous, son leadership en sciences religieuses, en raison de l’enjeu considérable que représente une formation au bénéfice d’un islam qui veut vivre en France….


“L’université de Strasbourg, humaniste, née de et dans la diversité confessionnelle et philosophique, n’est pas la moins bien placée pour relever ce défi qu’elle concrétise dans plusieurs formations. Ouvert en 2011, avec le soutien du ministère de l’Intérieur, répondant à une demande exprimée tant par les collectivités publiques que par diverses communautés religieuses, notre faculté de droit propose un diplôme d’université….”.


Dans cet état dans l’état qu’est l’université de Strasbourg, le druide Beretz ne manque pas de soutiens, y compris dans les propos hallucinants qui peuvent être tenus dans la presse de gauche et d’extrême gauche. Il y a quelques années, une “éminente enseignante” de l’université déclarait “
Pas besoin d’être emmerdée par des hommes ou par des juges…” dans Mère indignée – Libération (www.liberation.fr › Portrait › Portrai).

Même s’il adore être présent dans les médias, le docteur Beretz n’a pu tenir de tels propos sans l’aval de sa ministre de tutelle Najat Vallaud-Belkacem (dont le mari est secrétaire général adjoint de l’Elysée). Une ministre contestée et étrillée, dans ses projets, par beaucoup d’intellos de droite ou laïcs, à l’image de l’académicien Jean d’Ormesson (“Mettre en vigueur le projet de réforme de Mme Najat Vallaud Belkacem, ce serait menacer toute la partie, peut être la plus brillante de notre littérature”), de Luc Ferry, le gardien du temple,  de l’essayiste Régis Debray, du philosophe athée Michel Onfray (“Aujourd’hui à l’école, on apprend le tri des déchets ou la théorie du genre, et la programmation informatique), du polémiste Pascal Bruckner, etc.

Certains esprits chagrins pourraient nous opposer le statut “spécifique” de l’Alsace Moselle et le concordat. qui accorde un statut particulier aux religions (financement des curés, pasteurs et rabbins par l’Etat, financement légal de lieux de cultes, 2 jours fériés religieux de plus, etc.).


Néanmoins, à l’aube du 3e millénaire, il serait temps de mettre fin à cette exception inadmissible que représente le Concordat. De plus, l’initiative “potion magique” du bon docteur Beretz “détourne” les règles strictes du Concordat, car
le texte du Concordat parle clairement des religions qui doivent en bénéficier : le catholicisme, le protestantisme, et le judaïsme. Et c’est tout ! Donc utiliser les passe-droits que le Concordat accorde à ces trois religions, pour l’islam, qui n’en fait pas partie, est une violation du Concordat ! Et nous sommes prêts à en discuter avec le Docteur Beretz dans le cadre d’un débat public médiatisé.


Francis GRUZELLE

Carte de Presse 55411

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