J'ai vu le film "Oriana Fallaci"

OrianaFallaciJe connaissais bien un peu l’écrivain Oriana Fallaci mais je ne savais rien de sa vie. Cette biographie filmée, tirée d’une mini-série à succès de la RAI (intitulée plus prosaïquement « L’Oriana »), en donne un condensé… très condensé !
Oriana Fallaci est née et est morte à Florence après une carrière bien remplie de soixante ans dans le journalisme. Elle est notoirement reconnue par la profession pour ses engagements précoces en faveur de la cause des femmes dans le monde et pour ses nombreuses interviews, sans concessions, de vedettes de cinéma dans les années soixante ainsi que de chefs d’Etat et personnalités importantes dans les années soixante-dix et quatre-vingt (merci Wikipedia).
Le film est plutôt bien réalisé et nous avons droit de prime abord à de superbes images de ses débuts au Pakistan où elle fait un reportage sur un mariage « arrangé ». Suivent celles de son engagement comme reporter dans la guerre du Vietnam en 1967 où elle réalise des interviews très crues des belligérants des deux côtés en présence (soldats américains et partisans du Viêt-cong).
Un  autre épisode marquant est celui de son interview de l’Ayatollah Khomeini en Iran où elle se dévoile en plein échange, obligeant ce dernier à écourter l’entretien. Une part importante (trop importante ?) est ensuite accordée à sa romance avec le poète et opposant au régime des colonels grecs, Alexandros Panagoulis.
Le film se termine sur des séquences plus intimistes qui englobent les mois suivants les évènements du 11 septembre 2001 qui ont déterminé ses engagements de fin de vie contre l’Islam (elle est décédée d’un cancer en 2006).
En fait, le seul reproche, mais il est de taille, que l’on puisse faire au réalisateur du film, Marco Turco, est justement d’avoir évoqué de manière très elliptique le combat de cette femme, à l’origine de gauche comme beaucoup de journalistes qui rêvent de pourfendre l’ordre établi, contre l’obscurantisme musulman.
Oriana Fallaci a publié, sur la base d’un article incendiaire écrit sous le coup de l’émotion et paru à l’époque dans le Corriere Della Sera, deux ouvrages fondamentaux « La rage et l’orgueil » et « La force de la raison ».
Ces deux livres, traduits et publiés en France après bien des réticences, ont déclenché les foudres des organisations musulmanes et des partis de gauche, mais les organisations antiracistes qui sont montées au créneau comme d’habitude n’ont pu obtenir leur interdiction. Ils sont quasiment introuvables aujourd’hui et n’ont pas encore été réédités (j’en appelle aux éditeurs courageux).
Malgré ces réserves, je ne saurais trop vous conseiller d’aller voir ce film remarquablement interprété par Vittoria Puccini dans le rôle principal et où l’on voit apparaître également l’acteur français Stéphane Freiss dans la séquence vietnamienne criante de vérité.
Bernard Campan

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3 Commentaires

  1. j’ai ces deux livres ils sont parfaitement d’actualité…je les relis souvent

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