Non, je n’ai pas honte du drame qui a frappé plus de 300 réfugiés de la misère à Lampedusa. Je ne me sens pas responsable de ces pauvres gens qui meurent en tentant d’atteindre nos libres rivages.
Je n’ai pas honte, parce que les coupables de ces catastrophes sont les gouvernements et les fanatiques de leurs pays, arabes et africains en particulier, plus occupés à se remplir les poches et à s’entretuer pour des questions ethniques ou religieuses qu’à développer l’économie de leur pays.
Je n’ai pas honte, car depuis les années 90, l’Europe a accueilli d’innombrables immigrés économiques venus au titre de l’asile. Et ceci malgré des tentatives de certains pays, dont la Suisse, de freiner ce mouvement. Elle reste toujours première au hit parade de l’accueil.
Je n’ai pas honte et je suis même fière de nos démocraties qui appliquent ainsi depuis des décennies leurs valeurs humanistes et se sont montrées extraordinairement généreuses dans l’aide à l’intégration de ces immigrés. Une intégration qui aujourd’hui ne fonctionne plus.
Je n’ai pas honte et je suis même extraordinairement reconnaissante à nos sociétés d’être les seules qui offrent à leurs citoyens aide et protection de la naissance à la mort, droits à l’éducation, au travail, à la justice, y compris pour ses étrangers. Je comprends que cette réalité attire comme un aimant.
J’ai honte pour ces organisations humanitaires et ces journalistes qui eux vomissent sur ces sociétés et leurs citoyens « indifférents » et « égoïstes ». J’ai honte pour ces irresponsables qui tentent par leur souverain mépris de faire place à davantage d’immigrés.
J’ai honte de ne les entendre jamais afficher un tel jugement à l’endroit de pays qui ne respectent rien, commettent des actes barbares et dont certains tiennent en esclavage leur main d’œuvre étrangère. Des pays plus riches que les nôtres, auxquels nul ne songe, et surtout pas nos gouvernements, à demander des comptes.
J’ai honte que nos indignés fassent semblant de ne pas voir que de nombreux pays européens font face à des difficultés économiques majeures qui les empêchent de continuer à ouvrir grand leurs portes aux centaines de milliers de réfugiés qui se présentent (330’000 en 2012). Des indignés qui font semblant d’ignorer que des dizaines de millions souhaitent les imiter.
J’ai honte que le HCR fasse une demande à l’Europe qui n’a aucun sens: accueillir quelques dizaines de milliers de réfugiés syriens -sur deux millions!- qui ne parlent pas un mot de notre langue, qui sont totalement étrangers à notre culture, et qui vont grossir les rangs d’une communauté religieuse qui pose déjà d’innombrables problèmes et dont une fraction menace gravement nos démocraties.
J’ai honte pour tout ce monde de bien-pensants qui demande aux démocraties d’accueillir sans cesse de nouvelles victimes, plutôt que se demander comment contrer la descente aux enfers du monde dont elles viennent.
Mireille Vallette
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Lire d’urgence si ce n’est déjà fait: “Migrants: un problème sans solution” de Philippe Barraud.