Je persiste et je signe : la vraie victime c’est Joseph Scipilliti

Ilsontuejoseph
Les journalistes sont des gens curieux. Alors que depuis quatre années, ils nous boycottent systématiquement, lors des crimes de Merah ou Nemmouche, des assassinats de Charlie Hebdo, de nos conférences de presse qui suivent nos interdictions de rassemblement, de nos Assises sur la liberté d’expression, de la première décapitation islamique, il a suffi que notre avocat, Maître Scipilliti – que j’appellerai affectueusement Joseph – dans un acte d’ultime révolte désespérée, tire sur le bâtonnier de Melun et se suicide ensuite pour que tous retrouvent notre numéro de téléphone, à Christine Tasin ou à moi.
Naturellement, la plupart d’entre eux, dans leurs articles, continueront à salir notre avocat, le situant à l’extrême droite, et le qualifiant de dépressif. Ils classeront presque systématiquement Riposte Laïque à l’extrême droite (que du classique), et expliqueront d’autre part le geste de Joseph comme celui d’un homme ruiné, en conflit personnel avec son bâtonnier.
Certains ont essayé de réduire la décapitation d’Hervé Cornara par l’islamiste Yassin Salhi comme un conflit du travail, d’autres tentent de limiter la geste de Joseph à celui d’un simple conflit personnel avec son bâtonnier.
Plusieurs journalistes ont essayé, lors des interviews, de me faire condamner le geste d’un assassin, rien de moins. Devant mon refus, un nommé Thomas Vampouille, de Métro, me reprocha même, dans un entretien tendu, de « faire l’apologie du meurtre », rien de moins, me faisant savoir que la police serait chez moi dans peu de temps.
http://www.metronews.fr/info/joseph-scipilliti-est-la-principale-victime-quand-riposte-laique-fait-du-tireur-de-melun-un-martyr/mojC!5lX8SkLYN9i6/
Décidément, de plus en plus de journaleux confondent dangereusement leur profession avec celui d’indicateur de police, et prennent leurs désirs pour des réalités.
http://ripostelaique.com/lindicateur-de-police-de-lobs-julien-martin-peut-il-garder-sa-carte-de-presse.html
Je me suis refusé à condamner le geste de mon ami Joseph (sans en faire l’apologie pour autant) tout simplement parce que, dans cette histoire, il y a une victime et un bourreau, même si le bourreau se trouve entre la vie et la mort.
Maître Scipilliti était un homme entier, qui ne supportait pas l’injustice, ni les abus de pouvoir. Il suffit, pour comprendre son état d’esprit, de lire les quatre premières citations qu’il a publiées, dans le mémoire « J’Accuse » qu’il a fait paraître, et que, par hommage pour lui, nous avons mis en ligne, avec Christine Tasin, dans les minutes qui ont suivi. Faites-le circuler à un maximum de personnes, car ce témoignage accablant, qui explique la destruction d’un homme, doit être connu d’un maximum de personnes.
Journal indélicat (Enregistré automatiquement)
« C’est une expérience éternelle que tout homme qui a du pouvoir est porté à en abuser. Il va jusqu’à ce qu’il trouve des limites ». Montesquieu
« Il n’y a point de plus cruelle tyrannie que celle que l’on exerce à l’ombre des lois et avec les couleurs de la justice ». Montesquieu
« Le raisonnement de l’humanité tient tout entier dans cette bassesse : Si je ne te crains pas, je me fous de toi ». Georges Courteline
« La démocratie, c’est le pouvoir pour le pou de manger les lions ». Georges Clemenceau
Quiconque a travaillé avec une hiérarchie sait que les rapports de force peuvent être terribles, quand des minables pervers exerçant le pouvoir décident, par tous les moyens, de briser un subordonné trop brillant, ou trop libre d’esprit. Cela existe dans les partis politiques, dans les syndicats, dans les entreprises, et dans toutes les structures de l’Etat. Bien évidemment, tous les chefs ou les supérieurs hiérarchiques, bâtonniers compris, ne sont pas des tyrans. Mais combien de maux de ventre, de dépressions nerveuses, voire de suicides sont engendrés, annuellement, par des abus de pouvoir quotidiens, des humiliations gratuites, la volonté de briser toute personne qui sort du moule ?
Notre ami Joseph n’était absolument pas un paranoïaque ni un pleurnichard. C’était un homme fier, qui ne supportait pas l’injustice, l’arbitraire, ni les petites magouilles entre amis. Son courage, sa pugnacité, son refus de courber l’échine en ont fait l’homme à abattre du tribunal de Melun et de son bâtonnier. Il s’est souvent senti bien seul, et paraît avoir souffert de l’absence de courage de nombre de ses collègues, devant un bâtonnier qui dispose des pouvoirs absolus sur les avocats, y compris de le tuer socialement en le suspendant trois années durant (ce que nous ignorions), mais en plus, pour humilier davantage Joseph, d’afficher cette sanction humiliante sur les murs du tribunal.
Joseph ne supportait plus l’arrogance de ces magistrats qui ne rendent plus la justice au nom du peuple français, mais au nom d’une idéologie qui leur faisait condamner une Fanny Truchelut, un apostat de l’islam comme Pascal Hilout, Christine Tasin ou moi-même à des sanctions scandaleuses, quand les islamo-racailles bénéficient d’une indulgence insupportable de ces mêmes magistrats, trop souvent « Murs des Cons ».
Lui qui, né en Italie, croyait en la France, en des valeurs patriotiques, républicaines, laïques, ne supportait pas d’être qualifié d’extrême droite, alors que, loin d’être un totalitaire, il était un amoureux inconditionnel de la liberté d’expression. Il avait d’ailleurs courageusement déposé une QPC (Question Prioritaire de Constitutionnalité), contre nombre de lois dites antiracistes, et notamment sur la notion d’incitation à la haine ou à la discrimination. Il défendra magistralement sa copie, et avec succès, devant la 17e chambre, avant de se faire retoquer par la cour de cassation, pour raison uniquement politique. J’ai encore à l’esprit sa magistrale plaidoirie devant la 17e chambre pour défendre Jacques Philarchein, qui me vaudra des commentaires élogieux de Renaud Camus à son sujet.
Joseph a payé de sa vie sa foi en une justice qui devrait être rendue au nom du peuple français. Il est mort parce qu’il a refusé les pratiques idéologiques des complices d’une Garde des Sceaux qui n’aura pas un mot pour lui, mais seulement pour le bâtonnier, qui bien évidemment fait office de seule vraie victime aux yeux de l’institution judiciaire. Bien évidemment, je ne classe pas l’ensemble des magistrats dans ce moule, les relaxes obtenues par Joseph dans nombre de procès attentées à Christine Tasin en sont la meilleure preuve.
Je pense à la détresse de Joseph devant la ruine professionnelle que la multiplication de procédures à son encontre a occasionnée. Je pense à sa souffrance devant les sanctions qui lui sont tombées dessus, et l’humiliation qu’elles représentaient pour un homme fier comme lui. Je pense à ce qu’il a dû ressentir quand il a appris le projet de suspension à son encontre, qui le condamnait à une mort sociale et professionnelle. Homme secret, il n’a jamais voulu évoquer cela avec ses amis, se contentant, jusqu’au bout, de leur donner des conseils sur nombre de tracas de la vie quotidienne avec son assureur, son opérateur de téléphone, son employeur, etc.
Il est tellement facile de le faire passer, comme ce journaleux de Metro et trop d’autres, pour le « salaud d’extrême droite » (quelle ignominie) qui a voulu tuer le gentil bâtonnier père de famille, admiré de tous. De même, il est tellement facile d’accuser la femme violée de vouloir se faire justice sur son violeur, et de lui reprocher d’avoir prémédité son geste, pour inverser les responsabilités d’un drame, et renvoyer l’agresseur et l’agressée, la victime et le bourreau, dos-à-dos.
N’en déplaise à Taubira et à ceux qui instrumentalisent la justice par idéologie, n’en déplaise à certains journalistes, je pleure la disparition de mon ami Joseph, et ne condamnerai jamais son acte, ce serait le tuer une deuxième fois. Cela ne m’empêche pas de souhaiter que le bâtonnier survive aux trois coups de feu qui l’ont atteint.
Je remercie encore Joseph pour tout ce qu’il a fait pour Riposte Laïque, et je suis certain que l’ensemble de ceux qui collaborent encore à ce média en ligne, sous la direction de Khadija Ait-M’Barek, auront à cœur, chaque journée, de réaliser le meilleur journal possible pour rendre hommage à celui qui n’a jamais compté son temps pour nous donner des précieux conseils.
Nous serons nombreux à tes obsèques, Joseph, et nous te rendrons l’hommage que tu mérites.
Pierre Cassen

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