Je suis allé au Salon de l’Agriculture et j’ai posé des questions sur le halal…

Cela faisait des années que je n’avais pas mis les pieds au Salon de l’Agriculture, trop de monde, trop de bruit, trop d’allées…

Et puis cette année, désireuse de ne plus voir pendant quelques heures toutes ces mentions « halal » que je vois par dizaines chaque jour et un rien nostalgique des bonnes saveurs de notre cher terroir auxquelles, vivant dans une zone où elles sont bannies parce que haram, j’avais besoin de constater de mes yeux qu’elles existaient encore un peu quelque part.

En arrivant au hall 1 du Salon, celui des animaux de la ferme, la bonne odeur de la campagne m’a revigorée. Je suis pourtant une fille de la ville mais le foin, le museau mouillé des vaches, l’opulence du cochon rose qui dort, la terre sous les pas du percheron, le pissenlit donné aux lapins, la bouse qui colle aux bottes, le fumet de la soupe au lard qui s’échappe d’une fenêtre de ferme, c’est quand même mes racines. Mes lointains aïeux étaient vignerons, paysans, même de la ville je suis issue de la terre de France.

Guillerette j’y allais de ma petite caresse, me faisant léchouiller par une chèvre, échangeant quelques amabilités avec une Normande quand je me suis rendue compte que là aussi les voilées étaient venues en nombre avec mari et ribambelles d’enfants. Ça m’a sapé le moral direct ! Même là, au Salon de l’Agriculture, haut lieu de nos régions, événement franchouillard s’il en est, il a fallu que l’islam pénètre. Pourtant il y avait les cochons, le lieu était miné ! Pensant m’évader et entendre parler français et seulement français seulement quelques heures d’affilées dans l’année, même ça, ça n’a pas été possible. Mais où faut-il aller ?

Les éleveurs étaient peu présents près de leurs bêtes, il y avait beaucoup de très jeunes gens. J’ai fait quelques tentatives pour en savoir plus sur la question du halal mais ils n’étaient pas très diserts sur le sujet, c’est un sujet délicat. Un éleveur de l’Orne m’a répondu qu’il amenait juste ses bêtes à l’abattoir mais qu’il n’y entrait pas et qu’il ne savait donc pas ce qui s’y passait. Leurs abattoirs sont « normaux » et de toute façon l’animal souffre de toute façon. On sent qu’ils ne sont pas à l’aise avec ce sujet.

Je suis allée voir deux organismes revendiquant le bien-être animal, le CIWF (Compassion In World Farming : http://www.ciwf.org.uk/fr/default.aspx) et le PMAF (Protection Mondiale des Animaux de Ferme : http://www.pmaf.org/) qui ont confirmé qu’effectivement il y avait un gros problème avec l’abattage rituel halal et cacher. Ces organismes font pression auprès des éleveurs et des instances européennes. Les éleveurs commenceraient à avoir des problèmes moraux avec ça car ils sont soucieux du respect de leurs bêtes mais il est difficile de faire bouger les choses tellement les pressions économiques sont énormes.

Il a été question de la future autorisation préfectorale pour les abattages rituels qui doit passer en juillet prochain et stipulant que les abattoirs qui pratiquent l’abattage rituel ne pourront le faire que “si le système d’enregistrement mis en place permet de vérifier que l’usage de la dérogation correspond à des commandes commerciales qui le nécessitent” (1). Une sorte de poudre aux yeux destinée à endormir les esprits qui ne peut évidemment suffire et dont on se doute que les dérogations continueront comme aujourd’hui à être allègrement distribuées.

Il y a actuellement des négociations en cours pour réclamer au minimum et en attendant mieux l’étourdissement immédiatement après le premier coup de couteau pour abréger les souffrances de l’animal comme cela se fait notamment en Grande-Bretagne. Car pour les musulmans le simple fait d’étourdir équivaut à la mort, or leurs écrits du 7e siècle leur imposent que l’animal soit vivant au moment de l’égorgement et donc pleinement conscient de ce qu’il lui arrive sinon bien sûr c’est nettement moins drôle, car si on ne pouvait plus infliger de la souffrance où serait donc le plaisir je vous le demande ?

Concernant la traçabilité il ne peut y avoir aucune certitude, même ces deux organismes pourtant impliqués au premier chef sont dans le flou total. On m’a dit que les pressions étaient mises de tous les côtés : des éleveurs, des revendeurs, des grandes surfaces, des bouchers, des instances européennes, gouvernementales, etc., et que les consommateurs eux-mêmes devaient faire pression en négociant auprès de leur boucher, en leur demandant plus de clarté, d’affichages mais aussi en consommant moins de viande, en préférant les filières garanties dans la mesure du possible, en consommant de la viande de l’étranger, bref en usant de tous les moyens en notre possession pour opérer un changement notable, plus respectueux des animaux et plus respectueux de nos valeurs.

Car n’oublions pas que nous consommons actuellement de la viande halal sans le savoir, ce qui signifie que nous favorisons une religion qui n’est pas la nôtre, que nous payons un impôt de 10 centimes à chaque fois que nous en achetons et que ces 10cts vont permettre la construction de plus de mosquées, plus d’écoles coraniques, qu’ils seront en partie envoyés au Pakistan où l’on apprend l’art de tuer les mécréants occidentaux. C’est une boucle infernale que par laxisme ou ignorance nous contribuons à former.

Après avoir salué mes nouveaux amis à 4 pattes je suis allée ripailler aux stands régionaux, accueillie en grandes pompes par nos compatriotes d’outremer en pleines festivités avec madras, zouk, bananes et rhum.

Là enfin il n’y avait plus de voilées, la charcuterie, le fromage et le vin, c’était un peu trop terroir et trop haram pour s’y risquer. J’ai fait honneur aux stands corses, basques, bretons, ardéchois, limousins, martiniquais… Tous ces amoureux de leur terre, de leurs produits.

Et là j’ai enfin compris pourquoi il n’y avait que des très jeunes gens avec les animaux : tous les éleveurs étaient en train de trinquer ensemble devant des verres remplis de liquides roses, rouges, jaunes ! 

Enfin en cette fin de journée je retrouvais mon pays, ma culture, ma langue. C’est tout bête mais le simple fait d’entendre parler français, vous n’imaginez pas à quel point ça me manque…

Caroline Alamachère

 

 

 

 

 

 

 

 

(1)   (http://www.lemonde.fr/societe/article/2011/12/29/l-abattage-rituel-bientot-soumis-a-une-autorisation-du-prefet_1624194_3224.html

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