Juif, admirateur de Marc Bloch, je voterai Marine pour défendre la France que j’aime

Enfant, je passais mon temps aux puces de Bicêtre où, avec mes vieux Lewis à 300 F j’achetai des brassées de « miroir de la guerre » revue qui me fascinait, car, je ne sais pour quelles raisons ces soldats français m’apparaissaient comme proches et lointains.Petit garçon juif, je cherchais dans les photos des soldats français une ressemblance avec les visages d’autour de moi et je souffrais de voir les photos des tranchées, ensuite j’aimais les numéros où l’on voyait après 1917, l’armée russe puis l’armée rouge où je cherchais ou plutôt essayais de deviner la photo de mon grand-père, mort dans l’épidémie de typhus qui décima l’armée russe puis l’armée rouge.

Je pense à cela aujourd’hui ou pour la première fois de mon existence j’ai le sentiment que mon choix politique de dimanche n’est pas un choix de tel ou tel, mais un choix pour la France qui me renvoie aux photos de « miroir de la guerre » et de « l’illustration ».

Aujourd’hui je sens que comme en 1914 la Patrie est en danger, non point un danger immédiat, repérable avec un visage, non un danger plus vicié, plus sournois et donc plus dangereux.

Je voudrais savoir écrire aussi bien que Marc Bloch et exprimer pourquoi, devant ce danger que je ressentais, j’ai pris sur moi de créer avec un camarade, Stéphane, puis plusieurs autres, David, Francis, Isaac, Clara, Nancy, etc.. qui se sont amalgamés à nous, l’Union des Français juifs pour appeler les Français juifs, et même les juifs de France à voter pour Marine Le Pen.

Au-delà du programme qui me convient, j’ai adhéré à son désir politique, désir fondé sur son amour de tous, si j’étais politiquement correct je dirais son amour du peuple, si l’on entend par peuple des banquiers aux industriels en passant par les terrassiers, les boulangères, les agriculteurs, enfin toute la panoplie des métiers à laquelle aujourd’hui il faut ajouter chômeurs… alors oui c’est l’amour de ce peuple qui l’anime et m’a fait la rejoindre sans aucune réticence.

Beaucoup m’ont parlé de son père. Depuis quand des juifs excipent du père pour reprocher aux enfants une supposée hérédité. Ou alors les eugénistes avaient raison, ce serait génétiquement transmissible, et au fait qu’est-ce qui serait transmissible, ce qu’ils sous-entendent encore et toujours, c’est l’antisémitisme et le supposé antisémitisme du père aurait déteint sur la fille.

Lorsque je pense à mes amis qui désormais me regardent avec ce regard inquiet que l’on a en présence des grands malades, pour surveiller les progrès de la maladie, j’ai plus envie de rire que de me sentir exclu d’un monde où finalement je me demande aujourd’hui ce que j’y faisais.

Aujourd’hui, comme hier et avant-hier, Jean-Marie Le Pen ne fut et n’est antisémite, aujourd’hui comme hier et avant-hier les antisémites sont à gauche, cachés au sein du Parti Socialiste, du Front de Gauche, des Verts et de tous ceux qui sous couvert d’antisionisme se défausse avec bonne conscience de leur antisémitisme en le baptisant antisionisme.

Certes, sur Israël il n’y a pas au Front National une ligne qui nous agréée, mais c’est le seul endroit que je connaisse où il est possible de parler d’Israël, du sionisme, du judaïsme sans être considéré comme atteint d’une maladie gravissime.

Mon soutien et mon adhésion comme celles de mes amis, aux idées de Marine Le Pen, ne sont pas de circonstances ni d’un quelconque désir de me transformer en salaud intégral comme le disait Sartre des anti-communistes, le Sartre, allant pendant la guerre faire jouer ses pièces avec l’autorisation des Allemands ou plutôt à l’époque, des boches, tout en les faisant relire à la commission de censure par Marguerite Duras et Ernst Jünger, donc, je ne veux pas être un salaud intégral, un salaud chafouin comme Mitterrand, un salaud intégral comme Roland Dumas ou pire devenir un bien-pensant comme la LICRA, la LDH le MRAP, SOS racisme, il ne faut pas en dire plus, car tout ashkénaze que je suis ils n’hésiterais pas à me faire inviter à la 17e chambre.

Et donc le petit juif que je suis, admirateur de Marc Bloch, de Charles Péguy, du fantastique imprécateur catholique Léon Bloy, de Léon Werth, de Gustave Flaubert, de Marivaux du marquis de Sade de Julien Gracq et d’Aaron Appelfield, votera pour Marine Le Pen et si elle le souhaite continuera ce combat auprès d’elle pour lutter contre, ce qu’à juste titre Philippe Nemo appelle la régression intellectuelle de la France.

Je combats également pour montrer à tous, que les juifs ne sont pas uniquement destinés à se nommer Rothschild, Goldman Sachs ou le CRIF. Que des juifs, français d’abord avant que d’être juif, tiennent à leur pays comme à la prunelle de leurs yeux.

À tous ceux qui daubent sur Jean-Marie Le Pen, je veux livrer une anecdote datée d’aujourd’hui le 19 avril 2012 ; Mme Myriam T-M française de confession juive, alors qu’elle s’est présentée à la mairie de Bagnolet, le 14/3/12 pour demander des explications sur le fait que le logement qu’on lui avait promis, a été proposé à une autre famille, la préposée du service des logements, lui aurait répondu devant un témoin qui confirme : « VOUS LES JUIFS VOUS AVEZ DES SOUS. ALLEZ DANS UNE AGENCE IMMOBILIÈRE. SI JE VEUX, VOTRE DOSSIER RESTERA EN BAS DE LA PILE »…

Cette manifestation discriminatoire émanant d’une employée municipale est intolérable, mais ne nous étonne plus. Le Bureau National de Vigilance Contre l’Antisémitisme a souvent déclaré que l’antisémitisme contemporain, est généré par la propagande palestinienne, relayée par des élus, des partis politiques engagés qui, en incitant à la haine d’Israël, poussent à l’injure ou l’acte antijuif.

La Ville de Bagnolet, son maire, son conseil municipal ne font pas exception. Pour un grand nombre d’observateurs, la ville de Bagnolet donne le sentiment que ses seules activités, du Maire, de son Conseil municipal, sociales ou politiques ne peuvent s’exercer qu’autour du parti pris de la Palestine.

Alors de qui devrions-nous, comme juif, avoir peur aujourd’hui… et de qui, comme français, devrions-nous avoir honte ?

Oui c’est un art que d’être français et comme tout art, il faut un peu de dons et beaucoup de travail.

Probablement que dans Marine Le Pen, je retrouve cette énergie française que devant quelques-uns j’ai comparé à celle de Jeannette Vermeersch la Jeannette de 1930, courageuse, celle de 1945 conduisant le défilé devant la statue de Jeanne d’Arc, Marine me le pardonnera, mais ce courage et cet allant sont des qualités tellement françaises, qu’elles subsument les êtres et les événements.

Quel que soit le résultat de cette élection qui n’est qu’un aléa dans la vie d’une nation telle la nôtre, la seule chose dont je suis intimement persuadé, c’est que, dès lundi matin, plus rien ne sera comme avant.

Michel CIARDI

Président de l’Union des Français juifs

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