La niqabée et ses copains ont expliqué au maire que la loi musulmane s’appliquera à Argenteuil

La tragi-comédie d’Argenteuil est un jalon de plus sur la route qui mène la France de la cohérence républicaine au grand foutoir de la multi-culture. Comédie parce qu’ayant truqué, menti, désinformé au-delà de ce que l’on avait étalonné jusqu’ici, ils ont dû pour de bon s’y mettre à une dizaine pour accoucher de l’invraisemblable témoignage de la voilée-agressée-stigmatisée-transmutée… en victime d’une affaire déjà fort ancienne dont on ressort les photos comme une côte de porc d’un bac à surgelés (cf. article de Caroline Alamachère). Tragédie parce qu’une fois de plus le Pouvoir qui nous tord les doigts et nous ploie la nuque démontre, par son insigne couardise, qu’il tient ses électeurs et les autres pour de la chair à canon idéologique, de la guimauve que l’on mâchouille à la sieste, du tissu dont on fait les torchons et les serpillères, du papier recyclé avec lequel on se nettoie le derrière.

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Le fond de l’affaire est pourtant simple : la Loi française a tenté de se faire respecter sur un territoire auquel en vérité elle n’a plus de droit d’accès. La niquabée, ses pompes, ses oeuvres et sa smala, sont chez eux désormais à Argenteuil, comme dans quelques centaines d’autres endroits du ci-devant Hexagone, ce spectre. Au bout d’une période d’observation jugée suffisamment longue, l’impatience des nouveaux propriétaires de cette France conquise s’est manifestée, car enfin, il y a un moment où la force étant ce qu’elle est devenue, il convient de la montrer. Ce qui a été fait.

Pathétique et sonnant le glas d’une quelconque autorité survivante, la fuite dos courbé, mains protégeant le visage et la merde au cul, des édiles, des cerbères et de leurs affidés, illustre la défaite sans rémission de la République. On peut imaginer la sombre joie des grandes compagnies ressuscitées, capables de mettre en déroute l’orgueil blafard et creux de ceux qu’ils craignaient sans doute encore, même un peu, jusque là. Si j’évoque les Grandes Compagnies, c’est à dessein. L’Histoire, encore, toujours : la mise à sac du royaume de France dès lors que l’autorité supérieure s’était évanouie sur les champs de bataille de la Guerre de Cent Ans. La remise des clés aux chevaliers du désordre et de la collaboration, la démission avec, au fond de la gorge, le goût saumâtre de l’irréparable. Et l’étranger sous la couronne, dictant sa loi, imposant sa langue, démembrant la proie et se partageant le butin.

Une pensée toutefois pour les responsables bien de chez nous de cette débâcle ; rouges de honte, verts de rage ou roses dans leurs dessous affriolants, qui firent du vivre-ensemble le terreau de leur réussite en politique et sont à cette heure face à eux-mêmes les pieds dans la vase et la tête en feu. Aspirine pour tout le monde, c’est ma tournée, camarades!

La France, mes amis. Telle qu’elle surgit aujourd’hui de ses pires cauchemars. C’est à en pleurer, oui, vraiment. On voudrait lui éponger le front, lui dire que ce n’était qu’un mauvais rêve, qu’il fait grand jour. Mais ce n’est pas possible. L’angoisse est là, mêlée à la sourde colère citoyenne. Le réveil est nauséeux, de toute façon. Quant au sidéral silence de ceux dont le premier geste aurait dû être de restaurer l’Etat à Argenteuil, par n’importe quel moyen, il est simplement celui des sépulcres au fond desquels on enterre depuis toujours les peuples vaincus.

Alain Dubos

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