Le FN, une fausse blonde !

Mohamed-Boudia-Marine-Le-PenDans un article en défense de Marine Le Pen dans RL du 9/10/2014, Monsieur Jean-Marie Blanc a cette réflexion incongrue dans la bouche d’un défenseur du Front National, dans un article qu’il intitule par prétérition: Marine Le Pen n’est quand même pas une andouille. Heu !

http://ripostelaique.com/islam-islamisme-marine-le-pen-nest-quand-meme-pas-une-andouille.html

« Oui, l’art de la politique est de ratisser large, et Marine Le Pen est bien obligée d’en tenir compte – elle n’est quand même pas une andouille. Celles et ceux qui l’apprécient pour les convictions profondes qu’elle paraît avoir feraient peut-être bien de ne pas la critiquer inutilement pour des éléments de langage somme toute secondaires. »

Monsieur Blanc, l’art de la politique, comme vous l’écrivez est d’abord d’avoir des convictions qui ne soient pas à géométrie variable, de ne pas avoir peur d’être seul et d’unifier fil après fil, comme une ravaudeuse ceux qui peuvent être ses alliés.

Madame Le Pen qui clame partout son amour de Jeanne d’Arc, tentant ainsi de faire jouer dans l’esprit des naïfs l’identification avec la patronne secondaire de la France, est en fait comme Nicolas Sarkozy une excellente bateleuse d’estrade (ou ce qui en fait office aujourd’hui de plateau télé).

Ce n’est pas cela « faire de la politique » cela c’est du théâtre et comme toujours au théâtre les vraies questions, notamment celles concernant l’argent se jouent dans les coulisses.
Je voudrais citer ici un des membres les plus perspicace de la rédaction de RL qui depuis des années mène le combat contre l’islam sans le distinguer de l’islamisme : les propos de Rochedy et de son successeur sont inquiétants, et prouvent que la ligne Philippot (ne pas confondre islam et islamisme… il y a des bons musulmans… les musulmans sont les premières victimes des crimes des djihadistes car l’opinion se retourne contre eux… etc.) est dominante chez les dirigeants du FN, alors qu’elle est très minoritaire chez ses électeurs.

Cette évolution du FN est néfaste.
Lors d’une réunion « cochon de lait » de RR, à laquelle j’ai participé, fin août, un conseiller municipal qui venait d’être viré du FN m’a raconté que c’était parce qu’il avait fait un discours dénonçant l’islam comme représentant un danger : résultat, convocation par le ponte local du FN, et exclusion !

Tout comme leur présidente, les « cadres » du FN ne comprennent pas que la première inquiétude pour les Français c’est que leur identité soit diluée, et que la droite comme la gauche les obligent à accepter ces musulmans maghrébins et subsahariens de plus en plus nombreux et captant les logements HLM, les avantages sociaux de toutes sortes pour le seul intérêt des « politiques ».

Comme le disait le général de Gaulle dont Monsieur Philippot fait semblant d’être un admirateur alors qu’il n’est qu’un épigone d’Edgar Faure : « C’est très bien qu’il y ait des Français jaunes, des Français noirs, des Français bruns. Ils montrent que la France est ouverte à toutes les races et qu’elle a une vocation universelle. Mais à condition qu’ils restent une petite minorité. Sinon, la France ne serait plus la France. Nous sommes quand même avant tout un peuple européen de race blanche, de culture grecque et latine et de religion chrétienne. Qu’on ne se raconte pas d’histoires ! Les musulmans, vous êtes allés les voir ? Vous les avez regardés avec leurs turbans et leur djellabas ? Vous voyez bien que ce ne sont pas des Français ! Ceux qui prônent l’intégration ont une cervelle de colibri, même s’ils sont très savants. Essayez d’intégrer de l’huile et du vinaigre. Agitez la bouteille. Au bout d’un moment, ils se sépareront de nouveau. Les Arabes sont des Arabes, les Français sont des Français. Vous croyez que le corps français peut absorber dix millions de musulmans, qui demain seront vingt millions et après-demain quarante ? Si nous faisions l’intégration, si tous les Arabes et Berbères d’Algérie étaient considérés comme Français, comment les empêcherait-on de venir s’installer en métropole, alors que le niveau de vie y est tellement plus élevé ? Mon village ne s’appellerait plus Colombey-les-Deux-Églises, mais Colombey-les-Deux-Mosquées ! »

En réalité le FN est comme le dit un des militants qui l’ont quitté ! : « Je vais tout d’abord évoquer un secret de polichinelle, mais dont je me suis rendu compte qu’il expliquait tout le reste : le FN est avant tout une PME familiale et clanique. Les plus informés connaissent la volonté de Jean-Marie Le Pen de mettre sa femme tête de liste aux élections lorsqu’il était inéligible, sa volonté assumée de voir sa fille lui succéder au congrès de Tours, le fait qu’il ait offert à sa petite fille la circonscription de Carpentras clé-en-main (l’une des très rares circonscriptions que pouvait espérer remporter le mouvement en 2012). Plus récemment, on peut citer l’élection de monsieur Aliot au Parlement européen auprès de sa compagne ou le fait que les prestataires de service avec qui le FN passe des contrats soient tous des amis personnels de Madame Le Pen (quitte à fournir des kits de campagne beaucoup plus chers que les prix du marché, les candidats et les contribuables apprécieront…). Ce mouvement fonctionne donc à grands coups de promotion-canapé, de préférences non pas nationales, mais claniques ou familiales. Cela se retrouve à toutes les échelles (locale, départementale, régionale et nationale). Je n’évoquerai pas toutes les sordides histoires dont j’ai eu vent aux quatre coins de l’Hexagone, mais j’invite les personnes intéressées (je pense notamment aux journalistes qui ont envie de faire un vrai travail d’enquête) de faire le tour des réseaux sociaux et de contacter les gens qui sont partis du FN pour en connaître les motifs : ceux qui pensaient que le slogan “mains propres et tête haute” s’appliquait concrètement dans ce mouvement tomberont des nues.

De ce postulat qu’est le fonctionnement clanique du mouvement découle le deuxième motif de mon départ, l’absence de méritocratie. Une fois encore, j’invite les gens à creuser un peu le dossier et ils découvriront des cadres absolument incompétents, des secrétaires départementaux qui n’ont pas été une seule fois sur le terrain depuis les législatives de 2012, des porte-parole incapables de prendre la parole dans les médias, des gens de terrain qui se font remercier du jour au lendemain pour être remplacés par des parachutés, des courtisans et des carriéristes, j’en passe et des meilleurs. Moi qui ai toujours considéré la méritocratie non seulement comme un impératif éthique, mais aussi comme le mode de sélection le plus efficace pour choisir des responsables, j’ai bien été obligé de constater que tout le monde ne partageait pas mon opinion sur le sujet et que le phénomène était loin, très loin d’être insignifiant sur le plan quantitatif.

Qui dit fonctionnement tribal et absence de méritocratie dit aussi absence totale de formation et par conséquent grand amateurisme. En effet, pourquoi s’embêter à former des gens lorsque la nomination repose si souvent sur le nom ou les compétences sexuelles? C’est non seulement une perte de temps, mais pire encore, cela permettrait à des militants volontaires et dynamiques d’acquérir certaines compétences et de faire de l’ombre aux intellectuels de salon que l’on n’a jamais vu mouiller le maillot, mais qui par affinité avec des supérieurs, bénéficient de statuts particuliers… Récemment, plusieurs conseillers municipaux FN avec qui j’ai gardé contact m’ont fait part de leur détresse et de leur sentiment de solitude, car depuis leur élection, ils n’ont pas reçu la moindre formation de leur hiérarchie nationale ou locale pour pouvoir se pencher sur les sujets les plus techniques évoqués en Conseil municipal ou en communauté de communes. »
Là est la vérité de ce parti patriotique « Potemkine ».

Monsieur Blanc remettez vous à la lecture du général de Gaulle et vous aurez une idée de ce que peut-être la politique et l’exercice solitaire du pouvoir, vous pouvez même commencer pour votre édification la lecture du dernier livre d’Eric Zemmour : le suicide français, éditions du seuil, Paris 22,90 €, ce n’est pas cher payé la leçon.

Lazare Zylbergleitt

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