Les enseignants victimes des violences de ceux qu’ils chérissent

Les actes de vandalisme se multiplient en France dans les établissements scolaires, indiquant que le système enseignant est en train de craquer de partout, et ce, malgré les millions investis, malgré les prises en charge particulières de certaines zones à problèmes, malgré la fourniture de salles informatiques supposées moderniser et favoriser l’étude et le travail, malgré encore l’aplaventrisme généralisé des personnels enseignants rompus à l’art de caresser dans le sens du poil les éléments vindicatifs et agressifs, en les excusant quoi qu’ils fassent. Aux yeux de leurs si bienveillantes victimes incapables de faire preuve de raison et de sévérité, ils sont finalement perçus par elles comme des êtres inférieurs jugés d’office comme irresponsables de leurs actes, même les plus violents, du seul fait de leurs origines extra-européennes qui, à elles seules, les dédouaneraient de toute critique, de tout reproche et surtout, de tout progrès.

Mais la bienveillance et l’excuse ne marchent pas quand on a dans le crâne d’autres valeurs apprises dès le berceau, quand on considère qu’une femme est nécessairement une salope, surtout si elle est d’ascendance gauloise, quand on considère encore que la générosité, la gentillesse et la compréhension sont l’expression de la faiblesse et que ce qui est faible doit être écrasé sans état d’âme.

Mardi à Marseille, deux proches d’une élève de 13 ans d’origine mahoraise décrite comme « perturbée » ont agressé et menacé de mort le directeur du collège Coin Joli Sévigné dans le 9e arrondissement, ainsi que le conseiller principal d’éducation, la jeune fille s’étant défenestrée quelques jours plus tôt. Les deux agresseurs ont estimé que le collège était responsable de son décès car un enseignant l’avait « rappelée à l’ordre » pour avoir utilisé son portable pendant les cours.

A Roubaix, dans le quartier de l’Alma, ce sont les professeurs du collège Anne Franck qui se sont mis en grève pour condamner « un climat de violence » et « des incidents graves répétés » devenus courants dans cet établissement qui « draine des jeunes des quartiers difficiles ». Le journal Nord Eclair précise qu’une « minorité d’élèves rendrait le travail des professeurs impossible et empêcherait leurs camarades de suivre les cours ».

Bien entendu, le côté ethnico-culturel de ces « jeunes » est soigneusement occulté, il ne faut pas stigmatiser ces « phénomènes de bandes », même si tout le monde sait pertinemment par qui ces bandes sont constituées, et ce, même si le constat est visible « dans d’autres villes de France ». A croire que le silence des mots pourrait suffire à recouvrir le problème en le cachant sous le tapis, alors qu’au contraire il contribue gravement à le faire perdurer. Comment résoudre une conséquence dont on réfute la cause ?

Vendredi dernier un élève a demandé avec insistance à une prof de l’embrasser. Devant le refus de celle-ci et son exclusion du cours, l’élève a tenté de faire passer cela pour de l’humour mais l’enseignante ne l’entendant pas de cette oreille, son naturel a repris le dessus et il lui a alors répliqué « dégage, salope ! ».

Les insultes à caractère sexuel sont une constante chez ceux dont la culture enseigne qu’une femme vaut moins qu’un homme, qu’elle doit être mariée de force, excisée parfois, ou violée pour l’honneur de sa famille et de ses frères.

« Des profs sont malmenés, des élèves sont harcelées, des garçons bousculent des filles et leur lancent des insultes à caractère sexuelle (sic). Ils tiennent des propos vraiment inquiétants ».

Les professeurs se lamentent de ne pouvoir faire cours, dénoncent le « sentiment d’impunité » et constatent leur propre excès de bienveillance envers des jeunes qui les méprisent au-delà des mots. « On choisit systématiquement de comprendre et d’excuser, les sanctions n’ont plus de prise et les mêmes continuent à sévir » disent-ils. Ces enseignants, perfusés à la Dolto, syndiqués chez ceux qui participent avec zèle au jeu du grand patronat esclavagiste, reniés et parfois cassés par leur hiérarchie académique, auto-culpabilisés par terreur de sortir de la matrice à broyer la raison, ne savent plus faire régner le respect dû à leur fonction et finissent par oublier ce pour quoi ils sont là : donner l’instruction et le savoir aux futurs adultes de demain. Il est vrai qu’il y a belle lurette que ce don-là s’est perdu.

Enfin ce vendredi, c’est à Nanterre que cela chauffait pour des raisons plus que confuses puisque certains évoquaient un blocus en raison de rythmes scolaires inadaptés, et d’autres une grève sauvage suite à une fuite d’amiante provenant des anciens locaux attenants alors que les bâtiments provisoires actuels en sont dépourvus.

Elèves devant JC blocus Nanterre

Incendie de poubelle JC Nanterre 2

Incendie de poubelle JC Nanterre 3

Incendie de poubelle JC Nanterre

A 8h30 ce matin, des gamins très jeunes et ne faisant pas partie du lycée Joliot-Curie se sont massés aux abords de l’établissement, obligeant le bus 304 à dévier de son trajet durant une à deux heures. Quelques policiers se trouvaient sur les lieux puisque le commissariat se trouve non loin de là. C’est alors que la situation a dégénéré et que quelques individus ont mis le feu à des poubelles, ont tenté d’incendier une voiture puis ont fait exploser la grille d’entrée. Ils ont aussi cassé des abribus et jeté des bouteilles d’acide. Un groupe a également tenté de piller la supérette du quartier…

Il suffit de voir les photos de ceux qui échangent des messages sur cette affaire pour comprendre immédiatement que les « faces de craie » ne dominent pas vraiment le paysage en ces lieux…

Brûler les poubelles à Nanterre
(“leyer” = il se fait faire une balayette qui le fait chuter)

Hier, Monsieur B. le proviseur de ce lycée, aux allures de Dr House aux dires de certains élèves, a été tabassé alors qu’il se tenait devant l’entrée pour faire l’accueil lorsque deux personnes lui ont asséné deux coups sur la tête par derrière avant de s’enfuir en courant. Certains de ces fameux « phénomènes de bandes » que l’on ne doit pas nommer scandaient « B… on t’encule ! » ; « B… nique ta mère ! »…

Ses agresseurs n’ont pas encore été retrouvés (d’après un twitteur, il s’agirait d’anciens élèves de l’établissement), mais six mineurs ont d’ores et déjà été interpelés pour les faits survenus aujourd’hui.

Ce lycée a une mauvaise réputation mais tendait à s’améliorer grâce à ce proviseur qui savait faire preuve de fermeté, n’hésitant jamais à contacter immédiatement les parents en cas d’absence ou de mauvais comportement, favorable au redoublement quand il le jugeait nécessaire. « C’est B… qui a redonné une bonne image a joliot et il s’fait niker » ; « En plus B… il a fait plein de choses pour améliorer le lycée …et vous le remercier en le frappant , bande de merde ».

Bien sûr, pour les cours de français, il y aurait encore du travail à faire…

Le bâtiment d’origine étant en cours de travaux et de désamiantage, il semblerait qu’une fuite d’amiante ait servi de prétexte à ce micro-blocus ridicule « un de ces blocus pourri y’avait 3 personnes devant le lycée ! On aurait dit 3 courgettes mon frère » ; « 30% des élèves de Joliot Curie savent ce que c’est que de l’amiante et ils ose faire croire que c’est la cause de leurs blocus.. ». Les cours sont donc actuellement dispensés dans des préfabriqués provisoires aux fuites d’eau nombreuses et où, paraît-il… pullulent les cafards…

Caroline Alamachère 

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