France 2 a diffusé mercredi soir un documentaire « fouillé » et relativement long, dans lequel deux journalistes sociologues exposent les conclusions qu’ils ont tirées de cinq années d’enquêtes et d’entretiens avec des milliers d’élèves vivant à Paris et dans les villes d’Île-de-France – des « issus de l’immigration » comme on disait naguère. Le titre de ce documentaire en résume le contenu : « Les Français, c’est les autres ». Dans le site l’Obs Rue 89, le documentaire est résumé ainsi : « D’abord cette scène emblématique, qui reste gravée quand on a fini de visionner le film. Les deux auteurs, l’une juive, l’autre musulman, rompus à l’animation de dialogues à deux voix avec la France des banlieues et des stéréotypes, posent deux questions à une classe de lycéens en grande majorité « issus de l’immigration », comme on dit pudiquement : « Qui est français ? » Tout le monde lève la main. « Qui se sent français ? » Une seule main se lève dans la classe, celle d’une jeune noire qui explique que, dans sa tête, elle est « blanche ». Un autre répond que le Français, pour lui, c’est un blond aux yeux bleus propre sur lui… »
La presse, toute coite de stupeur, comme ébahie ou sidérée par les constats et encore plus par les propos que ces « jeunes » assument cyniquement et qu’ils tiennent librement, parle de tout ça précautionneusement, armée de la prudence d’un éclaireur avançant au milieu d’un champ de mines. Les naïfs (oui, il y en a chez les journalistes) écrivent qu’ils sont atterrés par ce qu’ils ont vu à l’écran et par ce qu’ils ont entendu en matière de haines raciales et racistes, bouillies et recuites. Les roués jouent les experts : tout ça, concluent-ils doctement, comme s’ils participaient à une soutenance de thèse en SS (sciences sociales), c’est la faute de la France, pays d’exclusion par essence qui stigmatise ceux qu’elle exclut, pour justifier qu’ils ne soient pas « inclus » ; les Français, qui sont racistes et, de toute évidence, de trop dans « ce » pays, obtiennent en retour la haine et le dégoût que leur racisme viscéral mérite. Si tout cela avait été dit dans la langue d’Allah akbar, on aurait entendu les éructations des musulmans quand le mot « juif » leur vient aux lèvres, comme si désormais les Français étaient à l’islam et aux musulmans ce que les Juifs avaient été au nazisme et aux Allemands. Il est vrai que les experts ne sont pas à une saloperie près : ils sont payés pour ça et c’est à cela (la saloperie et la corruption) qu’on les reconnaît.
Plutôt que d’éructer avec les sociologues et les collabos des médias, posons le problème
Une identité qui serait commune à un nombre donné d’individus (en France, 66 millions) et donc collective, cela existe dans les discours, puisqu’on y entend des mots comme « identité française » ou « identité nationale », mais dans les discours seulement. Personne n’est en mesure de dire ce que c’est – ne parlons pas de définir ces mots, sauf à énumérer les millions de réalités, d’idées, d’opinions que recouvre ou recouvrirait l’identité française. En revanche, l’identité individuelle n’est pas une chimère. Chacun est capable de dire qui il est. Sur chaque carte d’identité nationale sont inscrits une date et un lieu de naissance. Dans les extraits d’acte de naissance figure l’identité des parents. Chacun a donc une histoire et une géographie ; chacun s’inscrit dans le temps et dans l’espace et cela se fait, à chaque fois et pour chacun, de façon singulière. Les lignées remontent très haut dans le temps. Les identités individuelles sont toujours vivantes, comme en témoigne la passion des Français pour la généalogie, discipline qui, jadis, était réservée aux familles nobles. Cette passion n’est pas propre à la France. En Afrique, les griots sont encore capables de réciter la généalogie de chaque clan ou de chaque famille.
Etienne Dolet
Définition de ce qu’est un français Vidéo ici: https://www.youtube.com/watch?v=xA2QLcQ0u-I