Les gardes rouges de Wikipédia effacent la page d’Olivier Falorni !

Les régimes totalitaires ont toujours su faire disparaître ce qui les dérange. Staline et Hitler, frères siamois aux idéologies jumelles, avaient un talent certain pour supprimer de l’Histoire officielle ici un dissident sur une photo embarrassante, là un village aux secrets dangereux, avec les techniques dont ils disposaient. On se souvient comment les services de propagande soviétiques effacèrent donc Iejov d’une photo où il figurait à côté du Petit Père des Peuples, après que ce dernier l’ait tout simplement fait exécuter pendant les Grandes Purges. On se souvient aussi qu’après l’Anschluss, Hitler fit transformer le village natal de son père, Döllersheim, en champ de tir d’artillerie, soucieux de faire disparaître toute trace susceptible de démontrer les possibles ascendances juives de son encombrant géniteur. Il existe hélas de nombreux autres exemples qu’on ne peut citer exhaustivement ici.

Les temps changent, les technologies évoluent, mais les mauvaises habitudes ont la peau dure. Il ne fait pas bon être un dissident dansla Francesocialiste, et c’est aujourd’hui Olivier Falorni qui en fait les frais au cours de cette campagne législative. Rappelons les faits. Olivier Falorni, élu socialiste, membre du Conseil Régional de Poitou-Charentes, Premier Secrétaire Fédéral PS de Charente-Maritime, décide naturellement de se présenter à la succession de Maxime Bono, député sortant PS (et accessoirement maire deLa Rochelle) qui ne se représentait pas. C’était sans compter Ségolène Royal. Cette dernière, soutenue par la direction nationale du PS, décide autoritairement de déposer sa candidature en lieu et place du malheureux Falorni. Ce dernier proteste, étant un élu bien implanté àLa Rochelle, et étant même organisateur des Universités d’Eté du PS. Mais on ne badine pas avec l’autorité supérieure de Solférino. Falorni proteste ? Qu’à cela ne tienne, il sera puni et exclu du PS !! Ségolène Royal devient donc la candidate officielle du Parti Socialiste. Le valeureux Falorni, populaire auprès de l’électorat rochelais, et loin de s’avouer vaincu, décide alors de présenter une candidature dissidente, provocant l’ire du PS.

Au soir du premier tour des législatives, Falorni, opposé à Royal dans un duel PS/Dissident, reçoit le soutien de l’UMP, dont le candidat a été éliminé au 1er tour. Le maintien de Falorni au 2nd tour provoque une nouvelle fois la colère du PS, qui reproche au dissident effronté de ne pas laisser gagner un camarade. Dans la grande tradition socialiste, Solférino ordonne donc à Falorni de se désister en faveur de Royal, ce qui aurait pour effet d’offrir aux Rochelais un deuxième tour avec un candidat unique, Ségolène Royal. On n’est plus à un déni de démocratie près !

Falorni, à ce jour, n’a pas renoncé à sa candidature. Il est même donné gagnant, grâce au soutien de l’UMP et du FN, au grand dam des socialistes, qui pointent au passage sur lui le doigt inquisiteur, l’accusant déjà d’être un « candidat de la honte » soutenu par le diable en personne. La vieille rhétorique de gauche, qui consiste à accuser de fasciste quiconque ne se plie pas à ses exigences.

L’histoire ne s’arrête pas là. Cette semaine, en effet, a eu lieu sur Internet un de ces grands moments de liberté si chère aux socialistes, sans qu’aucun média ayant pignon sur rue n’y consacre un seul article. Les 11 et 13 juin, en effet, sur Wikipédia, des « patrouilleurs » ont décidé de signaler l’article consacré à Olivier Falorni, au motif que celui-ci ne répondait pas aux « critères d’admissibilité » de l’encyclopédie en ligne. 3 obscurs « patrouilleurs », que j’appellerai pour ma part des « cybers Gardes Rouges », ont donc alerté les autorités que ce dissident était à tort un peu trop visible. La page fut, conséquemment, temporairement suspendue.

 

 Le 14, un petit fonctionnaire dont on ignore tout, a décidé de supprimer définitivement la page du malheureux Falorni. Qui est donc ce petit fonctionnaire de la censure ? On ne sait pas grand-chose de lui. Sa biographie stipule qu’il est amateur de musique électronique, et son identité est évidemment cachée derrière un pseudo fantaisiste, « Koui² ». Par qui est-il piloté ? Cet amateur de musique électro a-t-il décidé, de son plein gré, que l’article d’un éludela Républiquen’était pas conforme aux « critères d’admissibilité » de Wikipédia ? Une telle hypothèse semble saugrenue, et il semble évident que la vérité est ailleurs.

Qui ? Qui donc a jugé impérieux de supprimer un article encyclopédique consacré à un dissident socialiste, élu dela République, par-dessus le marché ? Qui donc a comme mauvaise habitude d’effacer de l’Histoire les personnalités qui dérangent, comme on efface un visage encombrant d’une photo ou comme on détruit un village aux secrets trop lourds ? Quand on arrache d’une encyclopédie une page qui ne convient pas, c’est qu’on décide de nier l’existence de cette page ; c’est qu’on décide que personne ne doit en prendre connaissance, et qu’elle doit disparaître de l’Histoire officielle. Qui donc a intérêt que Falorni n’existe pas, et n’ait jamais existé ? Je ne répondrai pas à cette question. Je me contenterai en revanche d’affirmer que de tels agissements seraient tout à fait conformes à une idéologie dont les guides raffolent d’élections à candidat unique. Je parle de Hitler et de Staline, bien sûr !! Qu’alliez-vous donc imaginer ?

Henri Vaumoret

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