Lettre d’excuses à la Reine d’Angleterre, pour la muflerie de Hollande-Hidalgo

Madame,

Lors de votre récent séjour à Paris, vous avez pu apprécier les manières des hôtes que le peuple français, dans un moment d’égarement, a placé à la conduite de ses destinées. Votre sublime éducation aura gommé ce qu’elle considère peut-être encore comme des détails sans importance. Il n’en va pas de même pour tout citoyen de ce pays attaché à la réputation d’une culture enviée par le monde entier.

HollandeElisabethIIUn Président qui, redoutant sans doute l’hypoglycémie faute d’avoir pu terminer son quatre-heures, pose son lourd postérieur sur un coussin alors que vous en êtes encore à chercher l’emplacement du vôtre (je parle du coussin) doit-il être qualifié de butor, de sans-gêne, de brute obèse, de hussard, d’autre chose évoquant le manque total de formation à la plus élémentaire courtoisie ?

HidalgoElisabethIIUne Maire de Paris qui, pensant apparemment avoir à côté d’elle la gouvernante des petits-enfants royaux, s’accapare le parapluie au moment de l’ondée tandis que, dégoulinant légèrement sous votre chapeau de saison, vous baissez la tête en attendant qu’une main secourable vous tende un abri portatif (made in Harrod’s, l’honneur serait sauf), cette femme, donc, mérite-t-elle, à l’unité ou en bouquet, les qualificatifs de perruche stupide, de sale môme, de bobo-selfie, de péronnelle surclassée, d’insolente clinique ?

Le peuple français, que vous avez la gentillesse de considérer comme ami, et à qui vous avez, de fort élégante manière, rendu hommage, ne peut s’associer à de telles pitreries. À défaut de le déshonorer, elles situent très exactement le degré de décrépitude atteint par les hauts cadres d’une vieille nation ainsi violentée jour après jour. Les rustres sont au pouvoir, Madame, les en déloger va demander du temps, de l’énergie, assez de colère et ce qu’il faudra, le moment venu, de volonté pour les envoyer en stage de maintien en société.

Au nom de ce peuple dont on se moque ouvertement par votre auguste et bien involontaire entremise, je vous prie d’accepter, Madame, les excuses d’un citoyen ordinaire profondément choqué d’avoir assisté à ces pantalonnades pour théâtre italien, et triste, en vérité, de se voir associé, dans l’esprit de vos compatriotes, à ces déplorables comportements.

Pierre Dac, qui fut la voix de la France Libre à Londres (quand vous risquiez votre vie, sous les bombes allemandes, pour aider et secourir les gens), disait : “Celui qui est tombé dans la misère en partant de zéro n’a de compte à rendre qu’à lui-même”. Je crains, Madame, que nous ne soyons ici en France au début de cette lumineuse et terrible équation, avec mission de la conjurer sous peine d’y succomber définitivement. Puissiez-vous, par votre hauteur de vue et vos qualités de courage, nous y aider, comme vous aidâtes, il y a soixante cinq ans, mon pauvre pays mis en esclavage. Pour cela, un grand merci et, toujours au nom des miens, une question douloureuse croyez-le pour le descendant d’un grognard de l’Empereur : ça vous dirait, le titre de Reine de France ?

Jean Sobieski

 

 

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