Jean-Jacques Bourdin recevait ce matin Jean-Luc Mélenchon.
L’ex bolchevik-léniniste de l’OCI, l’ancien aspirant caudillo façon Chavez, s’est libéré : rien n’est bon de ce que François Hollande a fait et fait, à l’exception de la loi sur le mariage, une « loi de liberté ».
Par contre, l’opération Serval -stoppant l’offensive djihadiste au Mali- n’est pas venue à l’esprit et moins encore à la bouche de notre ancien internationaliste prolétarien…bizarre tout de même, vous ne trouvez pas ?.
Il est des oublis ou des omissions révélatrices, dit-on.
Par contre, notre homme, -qui a fait monter sur sa tribune électorale marseillaise, à l’occasion de l’élection présidentielle, un pro djihadiste de Forsane Alizza-, a sauté sur l’occasion offerte par le journaliste : « Ménard avec son fichier, relevant la religion supposée des enfants, s’ingère dans l’intime. La religion, depuis 1789, relève de l’intime, de la question personnelle. C’est une remise en cause de cela et de la république. Ménard, -la loi doit servir et sévir-, il faut décider de le démettre ! »
Le démettre, pas moins.
En effet, Ménard, pour Mélenchon, est un criminel : il a attenté à une liberté. Son fichier, c’est un nouveau « fichier des Juifs », pas moins…
Je ne suis pas Maire, mais j’écoute ce que l’on me dit.
Une amie, africaine et « musulmane », -travaillant dans une cantine scolaire d’une ville du « 9-3 », une ville où, même sans statistiques ethniques et/ou religieuses (il suffit de prendre l’autobus, à n’importe quelle heure de la journée ou de la nuit), il n’est pas possible de ne pas voir que certains grands ensembles HLM logent une écrasante majorité, sinon une quasi totalité de personnes « arabo-musulmanes » et, dans une moindre mesure, « afro-musulmanes »-, me confiait son étonnement scandalisé :
– chaque jour, la presque totalité des plateaux-repas va à la poubelle.
– Ils n’ont même pas été touchés .
– Pourquoi, lui ai-je demandé, devinant sa réponse
– parce que les enfants pensent…que ce n’est pas halal. Alors, ils refusent de manger ce qu’on leur sert, et ça part directement à la poubelle. »
Je ne suis pas Maire, je ne suis pas Ministre ayant l’école publique en charge, mais enfin… est-ce normal que les repas soient posés sur les tables des cantines scolaires pour, en fin de compte, être jetés presque en totalité ?
Qui paye ce gâchis ?
Les parents de ces enfants si sourcilleux des règles et obligations religieuses alimentaires ?
Souvent, par le jeu du quotient familial, voire de la gratuité pure et simple du repas scolaire, comme le pratiquent des communes de ce département, tous les enfants vont à la cantine scolaire, mêmes si les mères ne travaillent pas ; ce donc sont les contribuables, pris dans leurs ensemble, qui payent ce gâchis.
Jean-Luc Mélenchon reprochait à Ménard de violer le caractère intime de la religion.
Mais ces écoliers en refusant les repas, soupçonnés de ne pas être halal, est-ce qu’il respectent le caractère intime, la nature supposée « personnelle » (Mélenchon), de leur croyance religieuse ? Est-ce qu’en réalité ils ne l’imposent pas à tous ?
Est-ce qu’ils ne font pas, ainsi que leurs parents, qui sont manifestement indifférents à cette situation, de leur croyance et de leurs dogmes, croyance et dogme obligatoires pour toute l’école et pour toute la société les environnant ?
Ni le journaliste par ses questions, ni le leader politique par ses réponses et ses saillies, ne s’interrogeront sur cet aspect basique et sur la nécessaire planification des ressources et leur gestion se devant d’être respectueuse des efforts constants demandés à celui qui paye l’impôt.
En d’autres termes, -mais l’interviewé comme l’interviewer planent à cent lieues de ces prosaïques réalités budgétaires-, nos deux compères ont choisi la voie du lynchage moral du Maire de Béziers, au lieu de s’interroger sur le bien fondé d’un état des lieux « religieux », qui est bien devenu une condition quotidienne de saine gestion municipale de l’impôt et des ses déclinaisons.
Szyja Waldman
PS. On me signale que le CRIF serait tombé à bras raccourcis sur Ménard, l’accusant, paraît-il, de vouloir, par une mesure abjecte faire porter un « croissant jaune » à tous les musulmans de France… Si cette information s’avérait exacte, elle signifierait que le CRIF en est à banaliser la signification des lois antisémites, le statut des Juifs -avec ses interdits professionnels- et l’étoile jaune, expliquant : que les Juifs en France de 2015, ce sont… les malheureux musulmans, y vivant persécutés à l’égal du peuple juif astreint en 1940 à des signes distinctifs préparant l’exclusion puis à l’extermination.