Marine Le Pen sur France 2 : L'euro est mort, retrouvons notre souveraineté

Le 23 juin, Marine Le Pen fut l’invitée sur France 2 de l’émission Des paroles et des actes. Interrogée par différents interlocuteurs, elle eut l’occasion de développer différents points de son programme.
Tout d’abord, Nathalie Saint-Cricq s’interessa à sa vie, sa personnalité, ses rapports avec son père et leurs différences d’approche de certains sujets. Marine Le Pen souligna les différences d’approches et de références entre des personnes de générations différentes qui n’ont pas vécu les mêmes périodes historiques, tout en réaffirmant son amour pour son père et leur accord sur maints sujets mais pas tous : “Je n’ai aucun mal à dire quand je suis en désaccord avec mon père”. Parmi ces désaccords, elle en souligne un qui porte sur une question politique de fond : “J’ai une sensibilité un peu différente sur le rôle de l’Etat. Je suis pour un Etat fort et stratège. Lui avait tendance à penser que l’Etat pouvait être tentaculaire.”
Elle se déclara prête à aller en Israël si les autorités l’invitaient.
Puis, l’économiste François Lenglet l’interrogea sur son programme économique et sur la sortie de l’euro, qu’elle envisage pour permettre à la France de retrouver une souveraineté monétaire.
“L’euro est mort” commença-t-elle par constater.
Elle espère pouvoir en sortir de façon ordonnée, par un dialogue de 6 ou 8 mois avec nos partenaires européens, qui souffrent eux-aussi du saccage social.
Et s’ils ne veulent pas ? demande Lenglet. S’ils ne veulent pas, on sort tous seuls.
Elle envisage aussi une dévaluation et l’abolition de la loi de 1973 (qui privatise l’émission de monnaie et a été reprise dans le traité européen). La Banque de France doit retrouver son privilège d’émission et financer l’Etat à intérêt faible ou nul.
Pour réindustrialiser le pays, Marine Le Pen préconise aussi des contrôles aux frontières, des “écluses douanières” plus ou moins sévères selon que le pays auquel on a affaire est ou non un concurrent déloyal.
Autre question : Lenglet remarque que Marine a des propositions généreuses en matière de salaire et de prestations sociales. Comment compte-t-elle les financer ?
Marine Le Pen annonce pour novembre un programme général détaillé et chiffré, mais elle indique d’ores et déjà où se situeront les coupes : augmentation des droits de douane ; économies sur l’immigration et la fraude sociale ; coup de frein à l’embauche de fonctionnaires territoriaux et aux dérives de la décentralisation en général.
Puis, confrontée à une Cécile Duflot confuse, qui sautait d’un sujet à l’autre, Marine réussit à developper quelques points clés de son programme en matière d’écologie :
Sur le nucléaire, elle proposa de le “dépasser”, mais à très long terme, quand les énergies de substitution seront au point.
Elle ironisa sur l’inconséquence qu’il y a à vouloir, comme Cécile Duflot, la relocalisation tout en refusant le contrôle aux frontières.
Elle s’étonna du peu d’intérêt d’Europe Ecologie pour la souffrance animale lors de l’abattage rituel.
Elle se prononça fermement contre la dépénalisation du canabis.
Fabien Namias voulut parler de politique pure : quelles stratégies ? Quelles alliances ? Quelles équipes ?
Marine Le Pen se montra aussi fermée que d’habitude aux accords d’appareils, mais très ouverte par contre  à l’accueil d’individus, voire de petits groupes, de quelque appartenance d’origine que ce soit :
“J’ai lancé une grande ouverture à ceux de droite ou de gauche qui ont le sens de l’Etat.”
“Je suis prête à accueillir au FN toute une série de gens à partir du moment où ils ont une démarche loyale, où ils ont la patrie au coeur.”
Ceci en vue d’un grand rassemblement patriotique, populaire et souverainiste pour les législatives.
Marine nota que ses concepts étaient de plus en plus repris partout dans la classe politique, y compris loin de son camp. Elle ironisa un peu sur le nouvel intérêt d’Arnaud Montebourg pour la “démondialisation”, mais parla en termes beaucoup plus respecteux d’André Gérin :
“Je suis heureuse, je suis ravie, de ne plus être seule à réussir à convaincre les Français de revenir à une protection aux frontières.”
Elle promit, tout au long de l’année à venir, de faire connaître aux Français ceux qui la ralliaient, et souligna que Me Gilbert Collard ferait un bon ministre de la justice.
Plus généralement, elle souligna l’importance d’un retour à la souveraineté et à la démocratie : revenir à la proportionnelle, au référendum, libérer internet, reprendre la liberté d’expression face des association type SOS racisme, qui, souligna-t-elle s’intéresse bien peu au racisme anti-blanc.
En particulier, un référendum demandera aux Français de choisir entre peine de mort et perpétuité réelle.
“- Et s’ils votent pour la peine de mort, vous sortez de l’Union Européenne ? Vous savez que nos accords internationaux interdisent la peine de mort.
– La souveraineté appartient au peuple. Ce ne sont pas quelques organisations internationales qui feront plier le peuple français.”
La dernière partie de l’émission confiée au couple Laurent Joffrin/Caroline Fourest, pompeusement qualifiés d’examinateurs, aurait dû être une conclusion, mais devint vite un véritable poulailler tant ces deux contradicteurs s’avérèrent haineux, coupant la parole, incapables de rester sur la même phrase ou le même sujet.
Marine Le Pen réussit tout de même à clarifier ses positions sur un certain nombre de points polémiques, à savoir :

  • préférence nationale : il faut comprendre par là qu’à compétences égales, on préfère le Français à l’étranger ; que les cotisations sociales employeur (mais pas les cotisations salarié) seront majorées pour les salariés étrangers ; que les allocations familiales seront réservées aux Français
  • assimilation : on a eu tort de l’abandonner ; il faut refuser toute revendication communautariste
  • double nationalité : les double nationaux devront choisir

La conclusion de Marine Le Pen fut qu’il fallait arrêter le pillage du peuple par une élite.
Catherine Ségurane

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