Mélenchon allume Hollande : va-t-il nous prendre pour des imbéciles encore longtemps ?

Dans mon dernier texte, envoyé à Riposte Laïque au lendemain du premier tour des législatives d’Hénin-Beaumont, je rendais publique ma rupture avec Jean-Luc Mélenchon, que j’avais pourtant soutenu – je l’avoue aujourd’hui de manière parfois candide – lors d’une trentaine d’articles que votre journal à bien voulu publier.

http://ripostelaique.com/en-soutenant-kemel-melenchon-trahit-le-pcf-le-peuple-dhenin-beaumont-et-les-ideaux-de-gauche.html

J’ai passé une partie de mes vacances à longuement réfléchir. Pourquoi un homme sur lequel j’ai beaucoup misé, et pour lequel j’ai milité autant que possible, malgré un emploi du temps quotidien des plus chargés, a-t-il pu m’abuser aussi longtemps. La lecture du dernier article de Mélenchon, paru ce jour dans le JDD, est pourtant éclairante.

http://actu.orange.fr/politique/requisitoire-de-melenchon-contre-les-100-jours-de-creux-d-hollande-afp_885720.html

Dans cet article, l’ancien candidat à la présidentielle dresse un bilan accablant des cents jours de François Hollande. C’est là que Mélenchon me prend pour un imbécile, et montre un rare mépris pour ses 4 millions d’électeurs. S’il est un homme qui connaissait ce qu’était Hollande, un social-libéral, c’est bien lui, Méluche. Il l’a fréquenté 30 ans au Parti socialiste, et a parfois été victime de ses coups tordus. En claquant la porte du PS, en 2008, il avait enfin tiré les conclusions qui s’imposaient. Il avait mené une excellente campagne, et j’avais aimé qu’il parle du capitaine de pédalo, et qu’il affirme qu’il ne serait jamais ministre d’un gouvernement Hollandréou. Tout cela n’était que de l’attrape-nigaud, et j’en fus longtemps un, je l’admets aujourd’hui.

J’ai regardé, pendant ces vacances, des vidéos de la dernière campagne, et notamment celle où Marine Le Pen le qualifie de voiture-balai d’Hollande. Quelle formule juste ! Dire qu’au soir du premier tour, sans rien négocier, il a filé ses 4 millions de voix à celui qu’il qualifie de social-libéral. Dire surtout qu’après avoir fait la connerie de sa vie, aller défier le FN sur ses terres, il a osé appeler à voter pour les socialistes les plus corrompus de France (avec ceux de Marseille), là, cela a été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase.

J’ai compris beaucoup de choses. Effectivement, la seule véritable adversaire du système capitaliste mondialiste, aujourd’hui, c’est Marine Le Pen. Il m’en coûte de dire cela, c’est chez moi une énorme évolution, et je n’aurais pas envisagé possible de prononcer ces mots il y a encore quelques mois. Mais le système ne peut laisser cette personne capitaliser le vote de tous les mécontents, il lui faut donc créer des opposants de pacotille, et je dois admettre que dans ce rôle, Méluche est parfait. Des grands coups de gueule, des effets de manche, mais, au moment décisif, il rameute ses troupes, et les remets dans les rails, pour faire voter PS, voire RPR en 2002.

Qu’il puisse, à peine quelques semaines après, nous refaire son cinéma, et taper de nouveau sur Hollande, montre à quel point il prend vraiment ses électeurs pour des imbéciles – pour rester poli. En ce qui me concerne, j’ai ouvert les yeux, et j’avoue me trouver un peu dans l’état de quelqu’un qui découvre qu’on s’est moqué de lui.

Mélenchon n’est finalement qu’un idiot utile des socialistes, et lui et ses copains font partie des cerbères d’un système qu’ils font semblant de combattre, et qui se montre fort généreux avec eux (voir le logement social du couple Corbière, récompensé pour son allégeance à Delanoé). J’ai mis le temps, mais j’ai enfin tout compris, et j’ai bien l’intention de m’occuper de ces imposteurs dans des prochains articles.

Quand je pense qu’il nous a fait le coup du républicain et du laïque des années durant, et qu’on n’a pas entendu Mélenchon sur la nouvelle trahison laïque de Delanoé, pas davantage sur le cinéma fait autour du ramadan par de nombreux maires, et même par le président de la République, et pas plus sur Valls et ses rupturesà répétition du jeûne dans les mosquées, je mesure l’ampleur de mon aveuglement passé.

Joël Locin

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