Monsieur Hollande, la jeunesse, la laïcité et le Front national

La jeunesse

Quand il ose, sans rire, dire que sa priorité est la jeunesse et que l’on voit lors de ses meetings au premier rang , un parterre de notables d’un âge certain et d’un certain âge(  je ne fais pas du « jeunisme », faisant moi-même partie de cette tranche d’âge !)  on ne peut que s’étonner : mais où sont les jeunes ? Ne vous inquiétez pas, ils sont là agitant des drapeaux au signal convenu ;on se croirait à Guignol !

Mais parlons sérieusement ;est-ce que Monsieur Hollande et ses affidés pensent un seul instant que la  vacuité de ses propositions concernant l’Éducation, va aider la France à sortir de son effondrement en matière  éducative ? Ceux et celles qui comme moi ont servi la république à l’Éducation Nationale , ne peuvent que confirmer que la grande « dégringolade «  a commencé en 1989 lors- de la loi, d’orientation de Monsieur Jospin, la création des IUFM(n’est-ce pas, » monsieur le pégagogo »Philippe Mérieux qui a réussi à se faire élire sur une liste EELV).Aune réflexion sur le contenu des programmes, aucune ambition sur le socle impératif de connaissances ; aucune remise en cause du collège unique qui, comme je l’ai déjà signalé était remis en question en 2001 par M.Mélanchon qui semble bien amnésique.

La laïcité

Quand on parle de la jeunesse, on ne peut faire l’économie d’une réflexion plus globale sur la société et notamment la laïcité ;puisqu’il a abordé ce thème ;il serait intéressant de savoir si M.Hollande a fait partie de la grande majorité des députés socialistes qui n’ s’est abstenue lors du vote sur la burka.A ce propos, je ne peux m’empêcher de citer une réponse d’un éminent représentant et élu du PS qui lors d’une interpellation sur sa position concernant la burka en 2009, m’avait courageusement répondu  :

Monsieur le député

Je vous ai écrit, il y a quelques mois au sujet du port de la burka et autre nikab dans l’espace public, courrier auquel vous n’avez pas jugé bon de répondre. Actuellement, des députés de tous horizons politiques demandent la constitution d’une commission d’enquête parlementaire sur ce sujet ; cette dérive communautarisme ne peut que choquer les citoyens de notre pays laïque. En tant que femme, citoyenne, enseignante pendant 25 ans en ZEP, je ne peux que m’insurger devant ces femmes emprisonnées, en situation d’exclusion et d’humiliation insupportable. J’espère que le parti socialiste ne va  pas comme en 1989 « botter en touche », mais aura à cœur d’assumer ses responsabilités.

J’’attends de vous, Monsieur le Député,une réponse claire sur ce sujet.

Voici la réponse claire !

« J’ai bien reçu votre mail et je vous remercie pour votre sollicitation sur ce sujet.

J’estime que la constitution d’une commission  parlementaire pour étudier cette réalité n’est pas une initiative sans intérêt.

C’est pour cette raison que je suivrai avec beaucoup d’intérêt les travaux de cette commission. »

« Qu’en termes choisis ces choses-là sont dites. »

Le Font National

Là, on croit rêver ! Il y a quelques jours à peine, oser dire que les électeurs du Front National exprimaient des souffrances, et se tournaient vers un parti qui, pensaient-ils, saurait  apporter des réponse à leurs difficultés,suscitait de la part des nantis de gauche des anathèmes , des insultes… D’où mon étonnement lorsque j’‘entends M.Hollande déclarer :

  • « L’extrême droite, c’était l’ennemie. La gauche a toujours considéré la famille Le Pen comme absolument infréquen­table. Mais l’électorat du FN s’installant dans le paysage politique, il a bien fallu changer de discours. Avec 17,9 % au premier tour, Marine Le Pen trouble le second tour et force le favori François Hollande à regarder cette réalité. «Le vote FN a changé de nature entre 2002 et 2012», a-t-il expliqué mardi dans Libération.

Une part de cet électorat «vient de la gauche et devrait se retrouver du côté du progrès, de l’égalité, du changement, de l’effort partagé, de la justice, parce qu’il est contre les privilèges, contre la mondialisation financière, contre une Europe défaillante», a-t-il ajouté. «À moi de les convaincre que c’est la gauche qui les défend, a-t-il poursuivi. C’est ma responsabilité de m’adresser tout de suite à ces électeurs qui n’adhèrent pas forcément aux idées du FN mais qui expriment, avant tout, une colère sociale. »

Qu’en pense Monsieur Mélenchon et son électorat bobo ?

Les socialistes ont un long chemin à parcourir, pour ne plus confondre ces deux termes qui ont la même racine mais pas la même signification : « le compromis et la compromission ! »

Mireille Kukawka

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