Pourquoi Caroline Fourest est-elle si fortement détestée ? (fin)

CAROLINE, SON DROLE DE DEVOIR DE MEMOIRE ET LA NOTION « D’INTEGRISME »

Dans la partie précédente «  Vrai pouvoir et « amour de la haine » de Caroline Fourest » et CAROLINE ET LES ISLAMOPHOBES , je montrais que différentes méthodes d’attaques de Caroline suscite une réprobation de plus en plus forte.

Je montrerais ici comme elle se sert d’un sujet très important, les massacres de Vendée, pour salir un homme, Villiers, et combien l’accusation qu’elle répète sans cesse de manquer de laicité par ce que l’on critique « plus » l’islam que les autres religions, reposent sur un concept mal défini « l’intégrisme » et sur une notion aberrante de la justice.

Caroline et Fiammetta savent écrire et s’amuser à surfer sur la crête étroite que laisse la jurisprudence, aux personnes qui savent éviter les mots déjà répertoriés comme insultes et formuler des accusations suffisamment significatives pour le public sache à quoi s’en tenir sur la « proie » tout en maintenant un « flou » artistique suffisant pour que les juges ne puissent pas trouver de « fait précis » constituant une « diffamation ». Il y a là une faille dans le droit, dont elles usent avec une délectation perceptible dans différents écrits.

Parmi les « insinuations mensongères » que Caroline Fourest a publié dans Prochoix, celles formulées au sujet de la Vendée contre Philippe de Villiers m’a particulièrement outrée en raison de son sujet.

Qu’est ce que la Vendée ? Rien moins que le prototype de la « Solution finale », que l’on appelle depuis Lanzmann du nom hébreu de « Shoah ». La République a donné l’ordre d’anéantir les « brigands » vendéens, surtout par le « sillon reproducteur » que sont les femmes et les enfants, il y eu des noyades de masses, des gens mis au four pour faire « le pain de la République », des vêtements de peau humaine tanée… Ces massacres ont été dénoncés et appelés « populicide », puis pour des raisons de réconciliation nationale, la dimension « populicidaire » de la Vendée a été occultée. Je ne peux m’empêcher d’imaginer, et c’est ce que pensent beaucoup de gens qui découvrent la Vendée, comme Reynald Seycher l’a expliqué dans son livre « Juifs et Vendéens », que si l’histoire de la Vendée avait été enseignée entre les deux guerres, la prise de conscience des conséquences des discours d’Hitler aurait pu se produire, et que la mémoire de cet évènement est très importante.

Or en 1989, je découvre cet évènement dans le livre de Philippe de Villiers sur la Révolution et la Terreur. Ce livre m’avait attirée parce que la Terreur m’est toujours apparue à la fois comme source du totalitarisme communiste du XXeme siècle avec ses épurations àl’infini, et comme une énigme, tant est grande la contradiction avec les principes de la déclaration de 1789 … Je découvrais qu’elle préfigurait aussi le totalitarisme nazi.

« Il n’y a plus de Vendée, citoyens républicains… Suivant les ordres que vous m’avez donnés, j’ai écrasé les enfants sous les pieds des chevaux, massacré des femmes qui, au moins pour celles-là, n’enfanteront plus de brigands. Je n’ai pas un prisonnier à me reprocher. J’ai tout exterminé. » Général Westermann, compte rendu à la Convention.

«  Témoignage de l’officier de police Gannet : « fait allumer des fours, et, lorsqu’ils sont bien chauffés, y jette les femmes et les enfants. Nous lui avons fait quelques représentations, il nous a répondu que c’était ainsi que la République voulait faire cuire son pain. »

«  Pecquel, Chriurgien du 4em bataillon des Ardennes, écorcha 32 de ces cadavres, les fit porter chez Lemonnier, tanneur aux Ponts Libres, pour les tanner … »

Au sujet de la dénomination de ces massacres, Philippe de Villiers explique longuement sur cinq  pages : « Comment qualifier ce plan d’extermination ? (…) aujourd’hui, après mûre réflexion, je crois qu’on ne devrait pas appliquer le mot « génocide » à d’autres épreuves qu’à l’holocauste de la Guerre 39-45. Sinon, il arrivera tôt ou tard, pour le génocide juif, dans cent ans, dans deux cents ans, ce qui est arrivé pour le malheur des Vendéens : il sera traité comme « un point de détail » (..)   Il faut bien comprendre que la charge affective du mot « génocide » est , pour tous les hommes de notre temps, un mode de transmission de l’horreur absolue. (…) Partant, même si le contenu sémantique du mot « génocide » correspond à ce qui s’est passé en Vendée, je n’utiliserai pas ce terme. J’utiliserai le mot POPULICIDE. »  (Lettre ouverte aux coupeurs de tête et aux menteurs du Bicentenaire, Albin Michel)

Fiammetta Venner consacre un dossier à Philippe de Villiers publié par Prochoix, par Caroline Fourest (Prochoix n°35 avril 2006).

Cela donne : gros titre « Philippe de Villiers : vendéen et banalisateur du pire. », commentaire : « A aucun moment De Villiers n’a rejeté le terme de génocide, qu’il a contribué à mettre sur le même plan que le génocide de la Shoah – Dans sa Lettre ouverte aux coupeurs de tête sur les mensonge, il considère le gouvernement de Salut Public de l’an II comme le précurseur des crimes d’Etat commis au XXe siècle. »

Ainsi, pour faire croire au lecteur que Philippe de Villiers mettrait un autre évènement sur le plan que la « Shoah », Fiammetta laisse entendre par sa phrase ambigüe qu’il manigancerait pour en somme « appliquer le mot « génocide » à d’autres épreuves qu’à l’holocauste de la Guerre 39-45 », c’est-à-dire laisse entendre, à ses lecteurs, qui n’ont pas le livre de Villiers sous les yeux, qu’il dirait exactement le contraire de ce qu’il dit et explique longuement.

Quant aux rapports entre la Vendée et les totalitarismes du XXe siècle, autre phrase aussi lapidaire que lourde de sens : « il considère le gouvernement de Salut public comme précurseur … » :  la messe est dite, hors de question d’étudier cette hypothèse. Une explication ? Quelle explication : si vous avez besoin d’une explication, c’est que vous êtes déjà soupçonnable d’un commencement de représentation négationiste, n’est ce pas … attention, vous dérivez …

Ah, on peut admirer le travail, c’est finement ciselé, un splendide jeu sur les mots, les connotations,  allusions et doubles sens, sans anicroche et  inattaquable si on regarde chaque détail … mais quand on voit l’ensemble, quand on a les deux textes l’un à côté de l’aurtre :  quelle grossièreté dans le mensonge, c’est du « mauss » mensonge, crasse, brut, massif : pas la moindre réflexion de fond, aucune retenue dans la tromperie, du mensonge, que du mensonge, rien que du mensonge, sans vergogne.

Le point vraiment grave, du moins qui pourrait l’être si « Prochoix » avait vraiment un lectorat, est que Fiammetta incite à rejeter la Vendée dans les limbes de l’oubli : évènement incomparable à « la Shoah », évènement insignifiant. Ne mérite pas d’être étudié.

Quelle vison réductionniste du champ politique, résumé à deux camps : la gauche pro-LGBT et les nazis en gros… Quelle étroitesse d’esprit dénote cette absence totale de conscience des si nombreuses questions que soulève la Vendée…

En fait, toutes ces questions de fond, théoriques, très importantes si l’on veut essayer d’apprendre un jour quelque chose de l’ « Histoire », n’effleurent même pas Fiametta : tout ce qu’il lui parait important c’est de tuer politiquement les méchants, asséner un bon « banalisateur du pire » à un catho père de famille nombreux anti PACS, ben ça c’est du boulot ! Un de moins, on passe au suivant ?…

Pour revenir à des questions de fond, où Caroline et Fiammetta malgré leur arrogance et leur aplomb n’alignent que confusions imbéciles et mots creux, et attaques sans fondement, reprenons leurs reproches constants, à moi ou à Riposte laique de ne pas attaquer les autres « intégrismes » autant que l’intégrisme islamique, qui dénotent une incapacité à réflechir à des concepts autant qu’une conception de la justice pour le moins stupéfiante.

Qu’est ce qu’un intégrisme ? Pour tester empiriquement la chose, je me suis aventurée dans l’antre du diable, prête à assister à quelque messe noire : Saint Nicolas du Chardonnet. La première brochure que je vois, est consacrée au Père Kolbe. Voilà ce que cela signifie.

Caroline Fourest définit l’ « intégrisme » comme l’utilisation politique dérivée d’une pauvre religion innocente. Comme si toutes les religions avaient le même rapport à la loi et à la politique alors que c’est précisément, exactement, sur ces points, que les religions monothéistes se sont différenciées …  Sa définition est donc basée sur une ignorance totale des théories religieuses …. En tout cas, à ce compte- là , se préoccuper de la survie d’une fœtus de 10 semaine est aussi intégriste car politique (la loi est en jeu) que la « shahada » des massacreurs d’enfants de Beslan : se préoccuper de préserver une vie et en massacrer par dizaine relève du même mot : évident n’est il pas ?

Si l’on prend une définition plus utile de l’ « intégrisme » religieux comme étant l’application « intégrale » des textes, voilà ce que l’on peut dire des différents «intégristes ».

L’intégriste musulman suivra l’exemple du personnage de Mahomet, selon les textes du Coran, sunna, sira . .. Et l’intégriste chrétien celui du Jésus des évangiles. Maximilien Kolbe a suivi l’exemple de Jésus acceptant la crucifixion pour sauver les humains. Alors que la guerre menaçait les Polonais, Kolbe rappelait les paroles de Jésus : « il n’est rien de plus beau que de mourir pour ses amis », et lorsque, prisonnier  des camps allemands, il vit un homme condamné au « bunker de la faim », bunker où les Allemands envoyaient des groupes d’hommes mourir de soif et de faim, quand ils ne s’entretuaient pas avant, Kolbe demanda à prendre la place de cet homme …

Jésus est un personnage qui guérit, nourrit, ressuscite, empêche l’exécution de peine de mort, ne tue jamais personne, et même quand on le torture à mort, demande que ses assassins soient pardonnés. Ceux qui ont tué au nom du christianisme ont dû distordre complètement le récit de sa vie pour trouver un rapport avec leur action. Mahomet ne se soucie jamais de guérir, il torture à mort ceux se moquent de lui, hommes, femmes allaitante, vieillards, vole, viole, tue individuellement ou par groupe .. en justifiant tout par l’obéissance à Allah. Ben Laden et Mohammed Merah ont simplement appliqué son modèle en tuant « les ennemis d’Allah », juifs et opposants au jihad – Heureusement, il  y aussi des gens qui se considèrent comme musulmans tout en distordant les textes de l’islam ou plutôt surtout en les « oubliant » pour une bonne part.

On voit bien qu’appliquer un même mot à des réalités si différentes, n’a tout simplement aucun intérêt, aucune signification … Le vrai problème est posé par les adeptes d’une application « répressive », «  dure » de chaque religion.

C’est concernant le jugement sur les religions que les critiques à la Caroline sont le plus décoiffantes. Pour Caroline il faut condamner «autant » les uns que les autres. Sauf que la justice consiste à appliquer les lois, les mêmes critères de jugements aux personnes jugées, puis, à les innocenter ou à des condamner selon que leurs actes correspondent ou pas à ces critères. Alors que Caroline et ses amis disent « Monsieur Le Juge, vous devez respecter la laicité, alors il faut que vous appliquiez à tous les justiciables, la même peine, la même quantité de critique, au poids,  sinon, c’est pas égal ! ».

Qu’ajouter de plus ?

Voilà le niveau de la pensée de Caroline, voilà les raisonnements à partir desquels, des éclairs dans le regard justicier, elle appelle à condamner et punir… Et quand certains accusés ne peuvent vraiment pas paraitre assez coupables, qu’importe, un bon petit charcutage de texte à la mode vendéenne, un bon petit cliché sans commentaire montrant un manifestant de Civitas arrachant à une Femen l’extincteur dont elle projetait le contenu toxique sur des manifestants tranquilles, que l’on présente comme s’il avait une matraque énorme pour frapper la Femen

http://carolinefourest.wordpress.com/2012/11/29/manifestation-civitas-4-agresseurs-arretes/, et l’affaire est emballée.

Evidemment, avec les appuis qu’elle a, pourquoi Caroline hésiterait-elle à salir autrui ?  A pratiquer la délation et ainsi de suite …

Qu’il y a-t-il d’étonnant à ce que nombre de Français soient écoeurés, excédés par les propos de Caroline et de Prochoix ?

La « France bien élevée » montre sa présence en masse dans les rues, elle crie des slogans, mais quand on l’accuse de « salut nazi », de chasse aux journalistes, et autres pratiques fascistes, là oui, même si elle  ne menace pas, ne frappe pas, la France bien élevée peut se mettre à « huer ». Elle peut penser qu’il faut refuser maintenant d’accepter les diktats de ceux qui s’en prennent à des personnes innocentes, « respectables »,  avec des méthodes honteuses.

Elisseievna

 

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