Qatar : Philippot a raison, et la France est complice

Paris ne sera jamais qatari 2La principauté du Qatar, l’ami qui veut du bien à la France comme peuvent en témoigner Guéant, Villepin, Delanoë, Hidalgo, Dati, n’est qu’un lutin qui joue ou plutôt que l’on fait jouer dans la cour des grands. Enfiévré par ses délires de grandeur, il se verrait le nouveau guide du Califat islamique en compagnie de la Turquie d’Erdogan et de l’Arabie Saoudite sous la houlette de l’Oncle Sam qui compte dans ce micro-Etat la plus importante base militaire en dehors du territoire américain, Al Udeid, où sont stationnés plus de 10 000 hommes et dont les frais d’entretien sont entièrement à la charge du Qatar pour un coût annuel de plus d’un milliard de dollars. Une protection monnayée.

Rarement un pays a connu une progression aussi fulgurante. Inconnu de  l’histoire,  il se retrouve en l’espace de 42 ans propulsé sur les devants de la scène, comme s’il était un acteur majeur de la vie internationale. Devenu, en quelques années, la brebis galeuse de l’opinion publique mondiale, lui inspirant méfiance et défiance, mais malgré son image déplorable, les gouvernements occidentaux font comme s’il était un partenaire honorable et fréquentable.
Une attitude trouble qui interpelle et intrigue forcément sur la nature des liens ambigus avec cet Etat microscopique dont le nom est étroitement lié au financement des organisations terroristes fondamentalistes musulmanes dans le monde, impliqué directement dans le chaos syrien et libyen et mis en cause dans les tentatives de déstabilisation de l’Egypte, du Yémen, de l’Algérie, de la Tunisie, du nord du Nigéria et du Mali.
Comment un pays commanditaire du terrorisme islamique peut-il jouir à ce point d’une véritable impunité de la part des pays qui sont les premiers à le combattre et en pâtir ?  Comme s’il s’agissait d’un spectre pour des besoins de politique interne autant qu’internationale.
Rien n’est fait pour le mettre hors d’état de nuire alors que les preuves s’accumulent sur sa responsabilité directe dans la propagation du péril terroriste et les rapports d’enquêtes des services de renseignements occidentaux, nigériens, camerounais, russes convergent tous vers son nom.
On continue d’observer le silence sur son rôle majeur d’argentier de la nébuleuse islamiste responsable de plus des milliers d’attentats terroristes dans le monde, de crimes crapuleux, de crimes de guerre et contre l’humanité, d’assassinats politiques et des attaques contre les locaux diplomatiques des E.U. à Tunis et à Benghazi qui ont coûté la vie à l’ambassadeur américain.
Le News  du Cameroun du Camer écrivait dans sa livraison du 10 février 2012 : »Des informations de la Direction du renseignement militaire français (D.R.M.), mettent régulièrement le riche émirat gazier du Qatar en cause dans le financement des groupes islamistes qui sévissent sur le continent, y compris Boko Haram. Le prince Hamad Ben Khalifa al-Thani [dégagé en 2013 au profit de son fils] étant présenté comme un grand allié des autorités françaises, personne n’ose lui faire de reproches. Il est bien trop riche pour qu’on se le permette. »
On ne touche pas à un allié si généreux et attentionné pour le microcosme politique, sportif, patronal, artistique et journalistique.  Ses bavures sont très peu de choses  au regard des belles enveloppes garnies de liasses d’euros  pour tous ces hommes et femmes leaders d’opinion, assidus des guichets de son Ambassade sur l’Avenue des Champs-Elysées.
On ne va pas froisser un ami au grand coeur, à l’altruisme boulimique et qui veut le bien de la France en prenant soin de l’état de santé et du bien-être de ses élites les plus influentes ainsi que de leur réinsertion professionnelle à l’instar de Dominique de Villepin et de cet autre ancien ambassadeur de France quand ce n’est pas Laurent Platini, le fils de Michel Platini le patron de l’U.E.F.A., pour guider les projets de Qatar Sport Investment en Europe.
Il n’y a que les mauvaises langues et les envieux qui doutent de la sincérité de cet ami qui dépense sans compter pour améliorer le quotidien de ceux qui ont la chance de faire partie de son premier cercle. Le Qatar a compris que pour réussir sa stratégie de pouvoir, il faut acheter les personnalités les plus influentes qui deviennent son véhicule promotionnel et servir ses desseins les plus sombres en faisant d’eux ses complices silencieux.
Il peut ainsi, en toute liberté, tisser sa toile telle une araignée géante attrapant les mouches et les moucherons dans son filet cousu d’or. En occident, il mène une politique d’investissement  tous azimuts et sans cohérence économique dans tous les secteurs d’activité qui vont de l’industrie aéronautique jusqu’à l’amélioration de l’habitant dans les quartiers difficiles.
Pris dans une frénésie d’acquisitions qui servent à la fois ses besoins en terme d’image, ses arrières de l’après-gaz et ses idéologies à destination des musulmans, dans l’immobilier de prestige, le crapaud qatarien veut se faire aussi gros que le boeuf.
De la place de la Concorde avec l’hôtel de Coislin, un bijou architectural du XVIIe siècle aux cités-ghettos véritables zones de non-droit où la Charia fait loi en passant par le club de football du P.S.G., des placements capitalistiques et les droits de télévision avec sa chaîne Bein grande rivale de Canal Plus.
Grâce à ses entregents et contre toute attente, il a réussi à griller la politesse aux E.U. en obtenant l’attribution de la coupe du monde de football de 2022, allant jusqu’à s’offrir  le luxe d’avoir la première équipe de mercenaires du sport dans le handball qui lui a valu d’atteindre la finale du championnat du monde organisé sur son territoire.
Sa mise en cause dans les affaires du terrorisme international, les forts soupçons de pots-de-vins qui pèsent sur l’attribution kafkaïenne de la coupe du monde de football à ce nain de jardin,  de même que l’hécatombe qui frappe les travailleurs népalais sur les chantiers-mouroirs de cette coupe du monde devraient inciter la communauté internationale à le mettre en quarantaine et lui valoir des poursuites devant la C.P.I.
Son appétit insatiable, à la hauteur de sa soif de prestige mégalomaniaque,est en réalité l’autre versant du miroir sur lequel se reflète la mansuétude contrainte de ses V.R.P. de luxe ou plutôt de ses démineurs de service.
Frappé d’une boulimie d’investissements inédits dans l’histoire et qui est sans aucune mesure avec la réalité des besoins de cette langue de terre, peuplée de 2 millions d’habitants dont à peine 200 000 Qatariens, le Qatar se rêve-t-il en futur Calife du monde musulman en commençant par déployer ses ailes avec le projet de prendre tous les musulmans dans ses griffes ?
 Il est difficile de croire que ses motivations sont exemptes d’arrière-pensées prosélytes.  Gagner la sympathie des musulmans de France comme d’Europe grâce à des investissements à forte coloration communautaire en apparaissant comme un acteur incontournable  dans la vie politique, économique et médiatique des pays convoités.
On ne saurait que s’interroger sur l’opportunité financière des achats sur les droits de télévision de la ligue européenne de football, les droits TV des championnats mineurs, le mécénat entrepreneurial dans les cités défavorisées gangrenées par le wahhabisme et véritables bombes à retardement pour les pays occidentaux, les associations culturelles qui sous couvert de culture pour contourner les législations nationales sur les associations sont de véritables organes de la propagande wahhabite  dans les cités-ghettos en Europe.
Les visées politiques et idéologiques du Qatar ne doivent plus faire l’ombre d’un doute en se servant des musulmans d’Europe comme une sixième colonne pour lui baliser le terrain de la conquête de l’Occident qu’elle tient actuellement par le portefeuille  en attendant de lui mettre la main dessus par les urnes grâce aux électeurs musulmans. Voir à ce propos l’article de mon ami Hamdane Ammar sur R.L du 30 avril 2012:

“Qaradawi encourage les musulmans à voter et à devenir français pour que l’islam triomphe !”

Tout est bien ficelé dans le cadre de sa politique d’essaimage qui fait des pouvoirs publics européens et notamment français ses affidés et des musulmans présents sur le sol européen ses bras armés pour  faire plier les “mécréants” à la dictature de l’islam.
Salem Ben Ammar

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