Le président qatari du PSG, Nasser Al Khelaifi, est, parait-il, hors de lui. On comprend sa colère. Les violences qui ont marqué ce qui devait être la fête du sacre du PSG en tant que champion de France de football ont porté une terrible atteinte et un grave préjudice à l’image du Qatar. Ce qui s’est déroulé lundi soir au Trocadéro est impardonnable. Nasser ne pardonnera jamais aux Parisiens de lui avoir ravi ce plaisir de parader sur la Seine.
Comment les Français ont-ils pu lui faire ça ? Le Qatar a tout fait pour donner le titre de France au club de Paris, et voilà comment il est remercié. Par des émeutes. Une fête gâchée. Une fête à laquelle tout le peuple qatari et tous les pays arabes et islamiques allaient être associés. Ce n’était pas seulement la victoire d’une équipe qu’on allait fêter, mais le triomphe de la foi islamique. Gâcher une telle fête est simplement impardonnable. Un péché.
Si le PSG a pu remporter le championnat de France, c’est certes en raison de quelques centaines millions de pétrodollars investis dedans, mais c’est surtout grâce à la foi qui anime ses propriétaires, la foi d’Allah.
Les Qataris espéraient refaire la fête comme ils l’avaient fait lors des quarts de finale de la Champion’s League. D’accord, le PSG a été éliminé, mais en fin de compte, des millions de spectateurs ont regardé un match où une équipe qatarie, le PSG en l’occurrence (avec « Fly Emirates » sur les maillots), affrontait une équipe sponsorisée par une Fondation qatarie. Le PSG qatari d’un côté, « Qatar Fondation » de l’autre. Le Qatar jouait contre le Qatar. Une fois à Paris, une autre à Barcelone. Qu’importait le résultat du match. Le Qatar avait atteint son but. Offrir une exhibition au monde entier de sa puissance et de sa domination en Europe.
Non, mais ce qui s’est passé au Trocadéro n’est pas réjouissant. Au Qatar, c’est le désarroi. Tout le monde est consterné par ce comportement barbare des Français. Mais, ce n’est point une surprise. On sait que le peuple français est un peuple sauvage, sans aucune civilisation. Tfou ! Qu’il soit maudit.
En principe, les Qataris ne sont pas contre de telles manifestations de violence, pourvu qu’elles poursuivent un objectif noble et entrent dans le cadre des revendications islamiques. D’ailleurs, le Qatar, fort de son expérience en Afrique, au Maghreb et au Moyen-Orient, fera tout pour promouvoir de telles activités à la recherche de nobles objectifs en Europe. Il s’intéressera tout particulièrement à la France qui parait bien disposée à se laisser entrainer dans le droit chemin de Dieu, grâce au soutien du Président Hollande et à l’amabilité et à la compréhension des medias et des partis de gauche et de leurs leaders, Mélenchon et Désir en tête.
Le Qatar s’attendait à de la reconnaissance de la part des Parisiens. C’est la moindre des choses. Et c’est de l’ingratitude qu’il récolte. Les Français sont vraiment ingrats. Mais ils ne perdent rien pour attendre. Ils vont voir. Rien ne sera plus comme avant.
La parade du triomphe est maintenue, mais elle se déroulera à Doha. Loin de toute turbulence. Pendant la fête du mouton. Les joueurs et tous les responsables seront habillés de abayas blanches, un cordon noir en forme de zéro sur la tête. Ils feront leurs ablutions pour se purifier, iront à la mosquée faire des génuflexions, le dos tourné à un énorme portrait de l’Emir, puis sortiront dans la rue où ils seront acclamés comme il se doit.
La parade se clôturera par une grandiose réception où le lait de chamelle coulera à flot. On priera et on écoutera des versets de Coran jusqu’au matin.
La fête sera diffusée sur toutes les chaines de télévision du monde. Pour donner une bonne leçon de civilité aux Français.
Mais il n’est pas question de faire parader le PSG en tant que tel dans les rues de Doha. Ce serait un sacrilège. C’est surtout le terme « saint » qui titille. « Saint » fait obligatoirement référence à la religion de Jésus alors qu’au Qatar, c’est la religion de Mohamed qui trône, qui ne tolère aucun autre saint. C’est le moment de lui faire changer de nom, à ce PSG. Les Qataris y pensent depuis longtemps déjà.
Il a été question de changer « Saint » par « Cheikh ». C’est un synonyme. Un synonyme qui colle bien à la culture islamique. On aurait eu alors « Paris Cheikh Germain ». PCG au lieu de PSG. C’est pas mal. On reste dans la même tonalité. C’est important pour le marketing… Du moins dans une phase transitoire. Mais, Germain, pourquoi Germain ? Et d’ailleurs qui est ce Germain pour qui on dépense tant d’argent ? Les Qataris sont formels. Il faudra trouver un autre nom. Tiens, pourquoi pas le nom de l’Emir ? Il est de tradition, dans les pays islamiques, d’offrir son trophée ou la tête de son adversaire au roi. Le nom de l’Emir, Hamad bin Khalifa al-Thani, irait très bien au club parisien. Le nom est certes un peu long, mais c’est signe de grandeur. On aurait alors PCH, PCK ou PCT. L’embarras du choix.
Les Qataris y tiennent. Ils feront du club parisien une équipe d’un ordre nouveau. Une équipe pure. Avec des joueurs circoncis qui font la prière et observent le jeune du Ramadan.
Et vous verrez, la Champion’s League est dans la poche. Inchallah !
Messin Issa
Ancien journaliste marocain