Si Mélenchon était vraiment révolutionnaire, il demanderait la sortie de l’Union européenne !

Jean Luc Mélenchon a trouvé, avec son soutien le Parti Communiste Français*, comme support à sa campagne la référence à  1789, à la prise de la Bastille, et jusqu’à l’évocation de Robespierre et de Saint Just. Diable!Ce n’est pas de la rigolade.

Candidat à la Présidence de la République, il se présente comme un ” vrai révolutionnaire”

Comme nous avons parlé de Révolution, quelques bourgeois alanguis ont fini par s’en rendre compte. Et voici que Madame Parisot dit: “Jean Luc Mélenchon aime à laisser entendre qu’il est un vrai révolutionnaire” Non, je ne le laisse pas entendre, je le suis.” (extrait de son discours du 5 avril 2012 à Vierzon.)

Et un terrible  révolutionnaire aux dires même de la Présidente du Medef qui le trouve “beaucoup plus l’héritier d’une forme de terreur que l’héritier des plus belles valeurs de la révolution (française)“.

Alors tu parles, si la porte voix du grand capital exprime son effroi, c’est que vraiment il représente un danger pour la bourgeoisie capitaliste.

Et tous de la “vraie gauche” de répondre à son appel au peuple “à reprendre le pouvoir”

Même qu’il serait en passe de rassembler sur sa candidature les votes de tous ceux qui se réclament de l’extrême gauche, trotskistes et autres “anti-capitalistes”.

Petit rappel historique.

Le 14 juillet 1789, par la “prise de la Bastille”, ce symbole de l’absolutisme royal, le peuple de Paris fait irruption, en armes, sur la scène de l’histoire. Par son soutien massif, violent et déterminé il permet à la bourgeoisie de l’emporter dans le combat politique qu’elle mène, en particulier à Versailles, contre la noblesse. La monarchie absolue, dernière forme de la préservation du pouvoir politique  des nobles est renversée.

1789, la prise de la Bastille, Robespierre et Saint Just, sont des expressions d’un processus “révolutionnaire”qui a abouti à l’installation du pouvoir politique de la bourgeoisie en lieu et place de celui exercé depuis 12 siècles par les “seigneurs”, “aristocrates”, “nobles” comme ils se faisaient appeler par leurs sujets.

1789, la prise de la Bastille, Robespierre et Saint Just, sont des expressions de la conquête et de l’instauration par la violence du pouvoir politique par une classe sociale sur une autre classe sociale.

On notera que la continuation de la “Révolution Française” se poursuivra jusqu’à ce que le “peuple” soit désarmé et se courbe dans l’obéissance au nouveau pouvoir, sous les “fourches caudines” de la bourgeoisie. On notera de la même manière que jamais le peuple n’a eu le pouvoir politique si ce n’est à travers celui de la bourgeoisie.

Jean Luc Mélenchon nous appelle à reprendre la Bastille. Qu’entend-il par là?

Appelle-t-il la classe “populaire” à renverser le régime politique mis en place par la classe  bourgeoise pour exercer sa domination sur la société au compte de ses intérêts économiques?

Appelle t-il le “peuple” à instaurer par la violence révolutionnaire son pouvoir politique en lieu et place de celui de la bourgeoisie, la “dictature du prolétariat” en quelque sorte?

En aucune manière.

Tout au contraire, il inscrit son programme dans le cadre de l’Union Européenne, de la monnaie unique l’Euro et de l’ouverture massive à l’immigration, outils précisément mis en place par le grand capital pour essayer de préserver ses profits, outils créés grâce à la dictature de la bourgeoisie et dans le but de la maintenir.

Avec l’enthousiasmante et démagogique référence à “la prise de la Bastille” et à 89, avec le mirage formidable de l’appel à se hisser à la lumière de l’histoire, Mélenchon nous entraîne en fait sous le joug  du capital.

Certes l’heure n’est pas à la révolution prolétarienne.

En septembre 1938 Trotski expliquait que “la crise historique de l’humanité se réduit à la crise de la direction révolutionnaire” et il est facile de se rendre compte que ” la direction du prolétariat” est  aujourd’hui dans un coma avancé.

Mais Mélenchon, ex-militant trotskiste lambertiste aurait pu se dispenser de ce dévoiement de la colère populaire dans le sens des intérêts de la bourgeoisie et lui offrir au contraire de véritables revendications d’opposition  comme la sortie de l’Union Européenne, le retour au franc, le rétablissement des prérogatives de la Banque de France et des prêts à 0 % à l’État ou l’arrêt de l’immigration.

Force est de constater que ces revendications, ce n’est pas Mélenchon qui les avance, c’est Marine Le Pen. 

Georges Drac

*Comment peut-il encore exister “le parti communiste français”, celui de Thorez et “de son amour filial pour le camarade Staline le chef aimé des travailleurs du monde entier”, de Duclos, favorable à la répression de l’insurrection hongroise et à l’invasion de la Tchécoslovaquie ou de Marchais et son ” bilan des pays socialistes est globalement positif”!

 

image_pdfimage_print