Socialos et féministes, foutez la paix à ceux qui ont envie d’aller aux putes !

Je vois que le débat reprend sur la prostitution, suite à une pétition amusante, parue dans Causeur, des 343 salauds qui veulent qu’on ne “Touche pas à ma Pute !”. C’est une réponse à un projet de loi socialiste, qui entend, tel en Suède, criminaliser les salauds qui iraient voir les prostituées. J’ai lu dans Le Monde la réponse de Madame Zelensky, qui, initiatrice de la pétition sur les 343 salopes réclamant le droit à l’avortement, parait ne pas apprécier ce piratage pétitionnaire.

Je dois avouer que certaines féministes m’inquiètent, car j’ai déjà tout entendu sur la prostitution. Pour éviter tout faux débat, je vais d’abord réaffirmer que je suis naturellement pour le démantèlement de tous les réseaux mafieux, pour l’éradication des proxénètes et pour la protection des femmes contraintes d’exercer, sous la menace, le plus vieux métier du monde. Et bien évidemment, tout rapport sexuel tarifé avec des mineurs, en France ou à l’étranger, est un délit qu’il convient de réprimer sans la moindre indulgence.

Ayant donné les gages nécessaires, je vais livrer le fond de ma pensée. J’ai déjà entendu, de la part de certaines féministes, qu’on ne pouvait pas s’opposer au voile, et être pour la prostitution, parce que les deux combats étaient indissolubles. J’avoue ne pas voir le rapport. Le voile m’agresse, car il envahit l’espace public, et signifie, pour moi, qu’il constitue l’uniforme de l’islam en conquête, montrant, comme le disait Amar Lasfar, que la graine a définitivement pris dans la société française. Je suis donc pour son interdiction. La prostitution, exercée librement, ne me pose aucun problème, à partir du moment où elle constitue un choix d’adultes consentants. Je suis donc hostile à toute loi la réprimant.

J’ai également déjà lu que la prostitution n’était que la conséquence des injustices sociales, et que, dans un monde idéal, où il y aurait égalité de tous, avec abondance des biens de consommation, il n’y aurait plus de recours à elle. Elle disparaitrait donc automatiquement, comme le salariat dans une société socialiste. Je trouve, quitte à choquer encore une fois, que cette vision d’une société idéale est effrayante, épouvantable, et j’ose dire fascisante, par la normalisation des comportements qu’elle implique. J’espère qu’un jour, il y aura la plus grande égalité sociale pour tous, à condition que cela soit par un nivellement par le haut. Mais même dans ce cas, je souhaite vraiment que les rapports de prostitution demeurent, comme j’espère qu’il y aura encore des délinquants, des voleurs, des salauds, des violeurs. Pourquoi ? Parce que la transgression de l’ordre établi, aussi révoltante soit-elle, parfois, fait partie de la vie d’une société constituée par des personnes qui ne sont pas encore robotisées, mais demeurent des humains, avec tout ce que cela comporte parfois d’irrationnel.

Par ailleurs, la sexualité est quelque chose de tellement complexe que tout ce qui prétend la normaliser, à coups de lois, de culpabilisation et d’interdits est inquiétant, et digne de “Big Brother” ou du “Meilleur des Mondes”. J’ai vu, aux Antilles, des avions de Canadiennes, d’Américaines et de Françaises dont nombre d’entre elles, femmes ayant socialement réussi, venaient profiter des atouts virils de la population locale. Je n’ai pas envie de porter de jugement moral sur leurs motivations. Si elles ont envie de partouzer, de se faire un maximum de mecs dans leur soirée ou leur semaine, et de payer pour cela, où est le problème ? Nos socialistes vont les rééduquer et faire intervenir certaines nonnes du féminisme, qui vont leur expliquer qu’elles insultent les oeuvres de Simone de Beauvoir et le combat des 343 salopes ? Au nom de quoi ?

Si des homosexuels, sur les arrêts d’autoroute, se donnent des rendez-vous, parfois tarifés, pour des expériences qui paraissent frénétiques et consuméristes à la majorité d’entre nous, où est le problème ?

Que dire des rapports sexuels hauts de gamme, avec call-girls, réservés aux Strauss-Kahn et autres PDG en voyages d’affaires ? Si tout le monde s’y retrouve, a-t-on besoin de flics dans les chambres à coucher, et de lois normalisant les fins de soirées tarifées ?

Et si une jeune femme, qui gagne bien sa vie, a des projets qui nécessitent de gagner davantage, et qu’elle fait le choix de la prostitution pendant un certain temps, pour gagner plus de fric ? Et si un jeune homme, homo ou hétéro, fait le même choix, avons-nous réellement envie de vivre dans une société où une police des moeurs, comme en Iran, va traquer les comportements déviants ?

Ceux qui militent pour une loi criminalisant la prostitution ne peuvent pas ignorer qu’en fait, ils se livrent à une ségrégation de classe et de sexe. Seuls les hétérosexuels d’origine modeste seront sanctionnés. Les riches auront toujours leurs bordels de luxe, dans leurs grands hôtels, tandis que les plus modestes seront verbalisés, comme des délinquants, pour avoir essayé, souvent laborieusement, durant un quart d’heure, de trouver des choses complexes qu’ils pensent découvrir en payant une femme…

La sexualité, son intimité, sa complexité, son irrationalité, sa part d’ombre, son jardin secret, est le dernier espace de liberté qui nous reste. La majorité d’entre nous a des rapports conventionnels, avec son compagnon ou sa compagne, et s’en contente. Certains cherchent dans des doubles vies, ou des relations multiples, des satisfactions qu’ils ne trouvent pas dans leur seul couple. D’autres, seuls, vivent au jour le jour leur vie amoureuse, et se débrouillent comme ils le peuvent pour agrémenter leur existence de rencontres de passage. Et d’autres encore, pour des raisons qui les regardent, et qu’ils ne sont pas forcément capables d’expliquer, choisissent d’aller aux putes, et parfois aux gigolos.

Vive une société qui permet tout cela. Alors, racketteurs socialistes et féministes, cessez de vous occuper de notre vie sexuelle et foutez-nous la paix !

Bernard Bayle

 

 

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