Elle s’appelait Patricia CORDIER. Son fils, David, Gardien de la Paix, avait mis fin à ses jours avec son arme de service en 2008. Depuis lors, elle menait un combat afin de faire prendre conscience à l’administration de la nécessité de prévenir ce genre de drame (40 suicides en moyenne par an, 55 en 2014). Avec quelques uns, nous l’avons aidée à se faire connaître, et sa détermination lui a valu d’être reçue par un conseiller du Ministre de l’Intérieur le 17 novembre 2014. Elle nous a quittés le 6 janvier 2015, à 54 ans, des suites d’une longue maladie, quelques jours avant l’annonce par le Ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, d’un plan « anti-suicide » dans la Police Nationale. Celui-ci consiste notamment à recruter 7 psychologues en plus des 60 existants, à la généralisation des casiers nominatifs de dépôt des armes, et à une concertation sur l’opportunité de modifier les cycles de travail, l’évaluation de ces mesures devant être effectuée tous les quatre mois avec les représentants du personnel.
En prenant connaissance de ces mesures, il était impossible de ne pas penser au combat de Patricia CORDIER, et nous étions nombreux à considérer qu’elle avait remporté une victoire, fusse-t-elle posthume, presque 6 ans après l’avoir commencée…
Dans les faits, force est de constater que malgré la mise en place de ces mesures, et alors que les Chefs de service ont été invités à « mieux gérer les tensions qui peuvent exister dans un service et générer un mal être chez les fonctionnaires », d’autres drames se sont produits, d’autres vies se sont éteintes brutalement, laissant proches, familles et amis dans la douleur.
Cette douleur, celles et ceux qui la connaissent savent que rien ne peut l’effacer, qu’elle passe parfois par la culpabilité, le sentiment que l’on aurait pu éviter ce geste, si l’on avait su, si l’on avait compris. Cette douleur passe aussi souvent par la colère, le sentiment d’injustice, et au final par celui de l’impuissance, inexorablement. C’est le prix à payer pour entamer ce long processus qui mène à l’acceptation, lorsqu’elle est possible : c’est à dire le deuil.
Dans la nuit du 5 au 6 juillet 2015, un Brigadier Chef de 40 ans, en fonction à la Brigade Anti-Criminalité de nuit à Créteil (Val de Marne) s’est tiré une balle dans le cœur avec son arme de service, dans les locaux de l’Hôtel de Police, après avoir annoncé sur les ondes qu’il souhaitait bon courage à ses collègues pour le métier difficile qu’ils exerçaient, ajoutant que la police l’avait tué. Il était père de deux enfants.
Douleur. Émotion. Incompréhension. Colère.
Dans ce contexte, un policier a exprimé son ressenti, ce que tous les psychologues préconisent : la verbalisation. Seulement voilà, il ne l’a pas fait de manière académique, il a opté pour le « coup de gueule », dans un article envoyé au site Riposte Laïque, sous couvert d’anonymat. Il a exprimé tout haut ce que tout le monde pense tout bas, pointant du doigt le sentiment d’être abandonné voire méprisé par la hiérarchie, en la personne de Monsieur Jacques MERIC, actuel Directeur de la Sécurité de Proximité de l’Agglomération Parisienne (DSPAP).
Cette Direction est la plus importante de France, puisque gérant 26.000 policiers, soit plus du quart des effectifs totaux. Il paraît donc inimaginable que soit installé à sa tête un haut fonctionnaire ignorant les directives de son Ministre de tutelle, en particulier celles consistant à « mieux gérer les tensions qui peuvent exister dans un service et générer un mal être chez les fonctionnaires », comme énoncé supra. Il est impensable qu’à ce poste, puisse se trouver un homme qui ne soit pas un spécialiste de la gestion des ressources humaines, avec tout ce que cela suppose en terme de management et de psychologie. Il est impossible de croire un instant que cette fonction soit occupée par un directeur qui méconnaît les difficultés du métier de policier, et qui ne soit pas en parfaite empathie avec les hommes de terrain dont on lui a confié la responsabilité.
En résumé, la logique nous pousse à penser que Monsieur le DSPAP Jacques MERIC applique les directives du Ministre de l’Intérieur, qu’il est un spécialiste de la gestion des ressources humaines, connaissant les difficultés que rencontrent les policiers de terrain dont il assure le management avec un minimum de psychologie.
Et pourtant, ce haut fonctionnaire a cru bon de déposer plainte contre le policier ayant poussé son coup de gueule suite au suicide de son collègue, plainte pour injures et… menaces de mort !
Dire qu’il s’agit là d’une instrumentalisation de la Justice pour obtenir l’identité du fonctionnaire concerné, afin de le poursuivre sur le plan disciplinaire, semble évident. Cela pourrait permettre de faire un « exemple », des fois que d’autres policiers aient l’outrecuidance d’exprimer leur douleur, leur colère et leur ras-le-bol, ou pire encore : la défiance qu’ils éprouvent vis à vis de leur hiérarchie…
Quand, à ce niveau de responsabilité, on en arrive à déposer plainte pour une infraction dont on peut se demander si les éléments constitutifs sont bien réunis, à l’encontre d’un éventuel subordonné dont n’importe qui peut comprendre qu’il est sous le choc d’un drame justifiant un suivi psychologique, cela suppose que le combat de Patricia CORDIER mérite d’être continué, jusqu’à ce que le recrutement des directeurs de la Police Nationale ne se fasse plus sur des critères éminemment politiques, mais (on peut toujours rêver), sur les qualités requises pour occuper leur poste.
Alors, peut-être, certains suicides pourraient être évités, et particulièrement ceux dont on ne peut nier l’origine liée à ce métier ingrat et difficile qu’est celui de policier, sauf à considérer que la meilleure prévention passe par un dépôt de plainte de leur hiérarchie avant qu’ils ne passent à l’acte, à l’instar de la méthode de Monsieur Jacques MERIC…
A la famille et aux proches du Brigadier Chef de la BAC de CRETEIL, je présente mes sincères condoléances.
Sébastien JALLAMION
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JE SUIS GERONIMO !
Pierre SAUTAREL, François Desouche, vient de se voir interroger sans ménagement et sa porte défoncée par les copains de Jallamion sur demande d’un gentil Monsieur appelé P.BERGE, vous savez celui qui rêvait de voir une bombe exploser au passage de la manif pour tous
Je ne suis pas sûr que ce type d’exploit va redorer le blason des
exécuteurs des basses oeuvres de l’Etat PS auprès de la population française
Il y a trente ans de cela, une lettre anonyme dénonçait les malversations d’un tyranneau de la Gendarmerie qui terrorisait son personnel. La lettre dénonçait des destructions de preuves en matière correctionnelle, de la corruption, vol, conduite en état d’ivresse, destruction de procédure, etc. Que croyez vous qu’il arriva ? Une enquête fut diligentée afin d’identifier le rédacteur de la lettre anonyme mais rien en ce qui concernait les faits dénoncés. C’était il y a trente ans et je ne vois aucune raison pour que cela ait changé depuis….
La même chose s’est produite, il y a environ 25 ans dans un commissariat de la banlieue nord de Paris. Une lettre anonyme avait été envoyée à l’IGPN dénonçant toutes les dérives et certaines très graves qui duraient depuis plusieurs années. L’IGPN s’est rendu dans ce commissariat, le principal mis en cause pour être l’auteur de cette lettre était un brigadier affecté dans ce service depuis environ un an. Il a été entendu par un commissaire de l’IGPN qui l’a insulté, menacé de le mettre en garde à vue, de faire une perquisition à son domicile pour retrouver la machine à écrire et qu’il soit incarcéré le jour même, pour le faire craquer. Au bout d’un long après midi d’audition, ce commissaire, qui avant d’être affecté à l’IGPN avait commandé l’anti gang s’est rendu compte que ce brigadier ne pouvait pas être l’auteur de cette lettre, puis il est parti. Comme je l’ai déjà dit, ce brigadier était dans ce service depuis environ un an et dans cette lettre, il était mentionnés des faits qui remontaient à plusieurs années. En attendant une décision le concernant, le brigadier se trouvait dans un local. Le commissaire, son chef de service lui a fait dire par le chef de poste qu’il pouvait reprendre son activité. Le brigadier a demandé à être reçu par le commissaire, puisqu’il voulait savoir pourquoi il avait été mis en cause dans la rédaction de cette lettre. Le commissaire lui a répondu qu’il avait pensé à lui puisqu’il avait été en arrêt de travail un an pour dépression nerveuse. Par la suite, cette affaire a été abandonnée et tout a continué comme avant. Je peut vous dire que lorsque vous reprenez le service après une dépression,vous êtes surveillé en permanence, on fait tout pour vous dégoûter et vous faire démissionner ou vous pousser au suicide.
J’ai oublier de préciser : Ce commissaire qui venait de l’anti gang a été incapable de mener son enquête au bout, On ne peut pas dire qu’il était très efficace, c’est peut être pour cela qu’il a été muté à l’IGPN. D’autre part, le brigadier qui sortait d’une dépression nerveuse avait été prévenu par son syndicat que cela allait être difficile pour lui de réintégrer, qu’il allait être surveillé, qu’il fasse son travail sans prendre de risque. Prévenu, il aurait été idiot de sa part d’écrire une telle lettre.
Excellent. Un article à envoyer sous forme de « circulaire » à tous les services de police de France
Bravo! Monsieur Jallamion. Il est temps que les haut gradés en prenne un peu pour leur grade comme on dit…
En total accord avec le commentaire d’Yves Essylu, beaucoup de français n’apprécient plus leur police qui a trop souvent montrée qu’elle était aux ordres du pouvoir prête à tout pour un soit disant respect des institutions. Vous rappelez de manière impitoyable: Le comportement abusif pour faire taire certaines manifs, et l’hypocrisie de certains contrôles. Historiquement et malheureusement comme beaucoup d’administrations, elle a aussi sont passé(1940-44) même si aujourd’hui, la préfecture de Paris voudrait nous faire croire que ce sont les flics qui ont libérés cette ville( les FFI de la dernière heure)! Aujourd’hui, ce sont les mêmes avec leurs défauts et malheureusement peu de “qualités”, ainsi est faite la nature humaine! Ils ne peuvent pas”mordre” la main qui les nourrie! Mais je reste un “Patriote”, et je pense que sur les 160 000 fonctionnaires en activité, un infime pourcentage sont de braves gens et je suis le premier à me réjouir lorsque notre justice donne raison et relaxe des fonctionnaires poursuivis injustement parce qu’ils ont fait leur job. Et que sans la police, il y aurait longtemps que notre pays serait à feu et à sang (manifs des taxis contre Uber, nombreuses zones de non-droit et agressions des pompiers, infirmiers et soignants… Liste qui s’allonge un peu plus chaque jour!
Les forces de l’ordre exercent un métier qui m’apparaît rendu de plus en plus difficile par l’immigrationnisme du politiquement correct gauchiste au delà de la politisation de leur hiérarchie, pour ces cause je me sens solidaire
et je considère que les partis qui prônent l’assimilation et non la rémigration
mentent à leurs électeurs
En bémol je remarque que chez les fonctionnaires ou assimilés, la culture est plutôt à tendance gauchiste que libérale depuis 1945
Aussi je me sens conduit à leur rappeler en reprenant une citation attribuée à Bossuet: “Dieu se rit des hommes qui déplorent les effets dont ils chérissent les causes”
De façon quelque peu impitoyable je dois aussi leur rappeler leur comportement abusif dans l’exécution des ordres reçus pour faire taire les différentes manifs pour tous, auxquelles j’ai participé et où je n’ai d’ailleurs vu qu’un nombre réduit de représentants politiques, ceci en oubliant quelque peu l’article 122.4 du Code pénal qui stipule:
“N’est pas pénalement responsable la personne qui accomplit un acte commandé par l’autorité légitime sauf si cet acte est manifestement illégal”
disposition appelée “baïonnette intelligente”
Je n’apprécie pas d’avantage leur hypocrisie pour traquer les excès de vitesse sur les routes
Enfin, comme aux employés d’Orange qui découvrent les contraintes du privé, je dois rappeler que les paysans qui travaillent 7 jours sur 7(du moins les éleveurs) pour 600€ par mois subissent un taux de suicides de 165 par an (500 entre 2007 et 2009)
Ce qui ne justifie absolument pas les 40 suicides, de trop, par an chez les forces de l’ordre, nombre que l’on pourrait probablement espérer réduire avec une hiérarchie plus proche du terrain et moins carriériste
La théorie bien connue des baïonnettes intelligentes a été rendu inapplicable par l’entrée en vigueur en janvier 2014 du nouveau code de déontologie de la police et de le gendarmerie, déresponsabilisant systématiquement le donneur d’ordre au détriment de l’exécutant. (http://www.police-nationale.interieur.gouv.fr/Presentation-generale/Deontologie-et-controle)
La bien connue théorie des baïonnettes intelligentes a été rendue inapplicable depuis l’entrée en vigueur du code de déontologie de la police et de la gendarmerie le 1er janvier 2014, ses dispositions exonérant systématiquement la responsabilité du donneur d’ordre au détriment de l’exécutant. http://www.police-nationale.interieur.gouv.fr/Presentation-generale/Deontologie-et-controle
J’ai plusieurs remarques au delà de la certitude que tout est fait pour placer l’agent de base dans “un piège à con pour militaire isolé”
1- Dans tous les métiers il existe plusieurs façons d’exécuter son travail et le comportement de certains flics lors de la manif pour tous n’est pas à l’honneur de ce corps
2- Ce texte n’a nullement la compétence de modifier le Code pénal et en aucune façon ne saurait remettre en cause le “devoir de désobéissance” face à un ordre manifestement illégal
3- En 2013 il n’existait pas encore et contrairement à votre affirmation l’obligation de la “baïonnette intelligente” semblait le plus souvent ignorée par les agents qui la découvraient (ou faisaient semblant avec un talent remarquable de comédien) quand Maître TRIOMPHE et ses confrères venaient leur décrire les risques qu’ils encourraient
Bravo, on ne saurait être plus clair. Sachez que la grande majorité de la population est avec vous et a bien conscience du népotisme qui préside actuellement à toutes les nominations.
Courage !
BRAVO!!!!!!!et COURAGE!!!!!!