Valls dans Le Figaro : sur la bonne voie, mais doit mieux faire

Ça balance sec ce week-end dans les colonnes du Figaro magazine.

Manuel Valls, ex-membre du Parti Socialiste, ex Premier ministre,  se lâche. Aujourd’hui simple député LaRem, il peut maintenant se permettre ce qu’il ne pouvait faire quand il était encarté PS ou premier ministre.

Interviewé dans le cadre d’une enquête sur l‘Islamosphère que publie  dimanche 8 octobre le Figaro Magazine, Manuel Valls  répond aux questions de Judith Waintraub. S’il s’empresse de distinguer Islamisme et Islam :  l’Islamisme, voilà l’ennemi ! Pas l’Islam en soi qui a toute sa place en France…  il ajoute : même s’il doit bien évidemment regarder en face le mal extrémiste, le mal salafiste, l’Islam politique qui le ronge de l’intérieur  pour le combattre sans ambiguïté. Car malheureusement, l’Islamisme fait partie de l’Islam.  Mais le véritable sujet de l’interview n’est pas l’islam en tant que tel aussi bien théologique que politique, mais l’islamosphère ou les agents d’influence de l’Islam. Ce que dénonce donc Manuel Valls, c’est  ce mal qui ronge et paralyse les forces de gauche, partis politiques, mouvements, institutions, et  qu’il appelle l’islamogauchisme.

Le thème pourrait laisser attendre une réflexion abstraite d’ordre général, telle cette déclaration : le problème de la gauche, c’est qu’elle n’a pas pensé le monde de l’après 11 septembre 2001, ni la question identitaire. Que nenni.  Le discours de Manuel Valls ne se limite pas à une réflexion d’ordre général.  Il donne des exemples précis et balance des noms à commencer par ses ex-petits camarades des partis politiques de gauche.

Accusant le Parti socialiste d’avoir mené un politique de collaboration, Manuel Valls se désolidarise de Gérard Collomb et de l’analyse des attentats terroristes que fait ce dernier qui s’obstine à expliquer  tout événement comme un problème de misère sociale :  “l’exclusion, le chômage, dans les  quartiers expliquent l’islamisme et sa dérive extrême, qui est le terrorisme”.

Ou encore, la politique électoraliste de ce Parti menée à l’incitation du géopolitologue Pascal Boniface, lequel  “conseillait au parti socialiste de flatter un soi-disant électorat musulman plus rentable qu’un soi-disant électorat juif” confie-t-il.

Manuel Valls attaque encore plus nettement le parti de Mélenchon, selon lui  populiste et antidémocratique,  plus particulièrement le déni et le relativisme de ses  députés Quatennens ou  Obono qui ne voient pas de rapport entre les attentats et l’Islam et  qu’il accuse carrément de “complaisance coupable”.

Valls ne s’en prend pas seulement aux partis politiques. De nombreuses institutions sont dans le viseur.  Jean-Louis Bianco, qui  dirige l’Observatoire de la Laïcité, accusé par Valls d’être devenu une porte ouverte à toutes les dérives, notamment communautaristes. Le CCIF, collectif contre l’Islamophobie en France, pour lequel les musulmans sont victimes d’un racisme d’Etat. Pas plus que divers mouvements. Les féministes dont les représentantes,  par un renversement dialectique orwellien,  courent les plateaux télé pour claironner que le foulard est la libération de la femme, et ne sont que le faux nez de l’islam politique dans sa composante la plus rétrograde ou le BDS, mouvement Boycott Désinvestissement Sanctions, qui sous couvert d’antisionisme souhaite la disparition d’Israël.

La presse en prend également pour son grade, tel le co-fondateur de Mediapart, Edwy Plenel,  pour qui notre pays est “coupable  “, et sa jeunesse mène un combat que l’on peut comprendre.” ou encore Libération qui ouvre ses colonnes au victimaire Bondy blog.

Faut-il voir dans cette interview la  tentative de retour sur les devants de la scène politique de l’homme battu sèchement aux primaires du Parti socialiste ? Peut-être.

Faut-il y voir la stratégie du politique qui cherche un créneau face à une gauche factieuse qu’est la France Insoumise ?  Sans doute.

Faut-il croire l’homme sincère ? Pourquoi pas.

Manuel Valls ne contredit pas les prises de position  qu’il a pu avoir par le passé, lui qui était souvent considéré au sein de son parti comme flirtant avec les idées de la droite nauséabonde. On se souvient du déchaînement qu’avait provoqué sa phrase à propos du terrorisme islamiste : “expliquer, c’est déjà commencer à excuser”. Aujourd’hui, Mélenchon le  fustige pour sa proximité avec les thèses ethnicistes de l’extrême-droite. Ses prises de position, Valls les  développe beaucoup plus librement et franchement maintenant qu’il est en dehors du carcan de la ligne d’un gouvernement et du formatage, du muselage,  de la censure qu’il impose. Grandeurs et misères de l’homme politique, proche bien souvent des courtisanes, pourrait-on dire en parodiant Balzac.

C’est pourquoi, il me semble que nous ne pouvons que nous réjouir des propos que Manuel Valls a confiés au Figaro, même s’ils arrivent bien tard.(Et tant mieux s’ils provoquent l’ire du sieur Mélenchon. Après tout, quelqu’un que Mélenchon décrie ne peut pas être complètement mauvais).  Et pour cause. Ce sont, sur bien des points, ceux que Riposte Laïque n’a cessé de tenir depuis dix ans et qui lui ont valu plaintes et procès.

Manuel Valls est sur la bonne voie. Dont acte.

Mais il reste d’autres questions à lui poser. Lui, le fraîchement élu député LaRem, va-t-il longtemps s’accommoder de l’aveuglement idéologique d’un Gérard Collomb qui dimanche dernier encore hésitait à qualifier l’assassinat de deux jeunes filles sur le parvis de la Gare Saint Charles d’attentat islamiste, alors que la presse étrangère titrait déjà dans ce sens ? Souscrit-il aux propos d’Emmanuel Macron quand celui-ci accuse la France de crimes contre l’humanité ? Et plus concrètement, que compte faire le député Valls qu’il n’a pas fait quand il était ministre ? Quels projets de loi songe-t-il à faire passer pour nous sauver du péril islamiste ? Car le temps presse, Monsieur Valls, encore un effort !

Florence Labbé

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9 Commentaires

  1. Celui qui a le mieux parlé de Valls , c’ est Michel Onfray , le jour où il a dit : ” Manuel Valls est un crétin ” .
    Net , clair , concis et sans bavure .

  2. Catalan et marocain, les 2 sont pourris, Mélenchon malgré son âge est de loin le plus dangereux !

  3. Non ! Valls n’est pas sur la bonne voie, comme vous le dites !
    Sur une voie de garage dont il veut sortir par ses reniements…
    Les aiguillages ? Ca existe !

  4. “Manuel Valls est sur la bonne voie. Dont acte.”

    Non.

    Il reste sur la même voie, celle de l’enfumage.

    Et puis il est comme les autres, il prêche tout et son contraire de façon que dans cinquante ans les historiens pourront se battre en prétendant les uns qu’il était islamophile les autres qu’il était islamophobe.

    Il n’est pas sur la bonne voie… il n’a pas changé de voie. Sa voie est la même que celle des autres, à droite comme à gauche, celle de l’enfumage et de l’opportuniste.

    Ces gens ne sont que des parasites. Un parasite vit et meurt en parasite. Le parasitisme est sa raison de vivre. S’il ne parasite plus il meurt. Et c’est tout ce qu’on peut leur souhaiter à tous ces parasites : de crever la gueule ouverte et de laisser l’humanité vivre à nouveau en paix.

  5. Ah oui? Et «Celui qui s’opposera à la venue des migrants trouvera l’Etat face à lui», c’est de qui, déjà?

  6. N’en croyez rien. Ce type n’a aucune conviction ni aucune dignité. Il flotte au vent de ce qui l’avantage sur le moment. Il trahira tous ses engagements au moment opportun.

  7. Il faut se méfier de ce type comme de la peste ou du choléra, c’est le même que Taubira , il essaye d’amadouer, d’embobiner les gens pour revenir au pouvoir, mais c’est la pire des saloperies. Il est à 200 % pour l’islamisation du pays, les français ont la mémoire courte, si la France en est là aujourd’hui c’est grâce à lui, alors ne tombez pas dans son piège.

  8. C’est maintenant qu’il l’ouvre, lui !!!
    Alors que pendant des années, il a été Place Beauvau, puis Rue de Varennes !!!
    Quelle bande de guignols…..

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