Valls toujours silencieux sur l’agression du préfet de Haute-Savoie, mais très bavard sur Libé…

A peine connue l’intrusion dans les locaux de Libération et les tirs blessant grièvement un photographe de la rédaction, que déjà les premiers tweets tombaient : l’extrême droite était forcément derrière tout ça.

Accusations extrême droite

Peu de temps après, une seconde fusillade perpétrée semble-t-il par le même individu avait lieu devant le siège de la Société Générale à la Défense.

Les réactions de nos politiques ont bien évidemment été unanimes à condamner le tireur fou qui, selon la police, pourrait être le même qui vendredi avait déjà tiré des coups de feu au siège de BFM TV.

Ainsi, Jean-François Copé s’est déclaré « profondément choqué et indigné », ajoutant que « c’est bien la profession de journaliste qui semble être visée », même si la Société Générale n’est pas exactement ce qu’on peut appeler un journal… mais M. Copé n’en est pas à une énormité près.

Il poursuit, au sujet tout de même d’un journal qui n’a de cesse de condamner toute pensée n’abondant pas dans le sens de la marche pseudo-antifasciste (on se rappellera la une du 21 décembre 1979 qui rendait hommage à Staline), que « c’est l’idée même de la liberté qui semble être prise pour cible, la liberté d’expression et d’information sans laquelle il n’y a pas de démocratie possible », une liberté de ton qu’il considère comme étant -je cite- « au service des Français », un avis d’ailleurs allègrement partagé par Harlem Désir.

 Libé honneur et gloire à l'immortel Staline

Bertrand Delanoë y est aussi allé de son petit couplet sur la démocratie : « quand des journalistes sont victimes de cette violence, c’est une indignation décuplée par notre attachement à la démocratie », occultant le fait que lorsque lui-même s’assoit sur la loi de 1905 avec ses soirées ramadan payées par le contribuable parisien, la démocratie peut bien aller se faire… voir ailleurs.

Après sa déclaration en hébreu sur son indéfectible soutien personnel à Israël, Fraise-des-Bois a réclamé une mobilisation des moyens pour arrêter le tireur. Heureusement qu’il est là pour donner les ordres d’une main de fer…

En écho, son premier ministre a promis que tout « serait mis en œuvre pour retrouver rapidement l’auteur des faits et les présenter à la justice ».

Pour Manu-le-Chimique, la fusillade « est une scène de crime d’une très grande violence », « une scène de guerre » et pour Aurélie Filippetti, madame « France moisie », « il faut que la presse soit respectée car elle nous est indispensable », ne précisant pas qui elle mettait derrière ce « nous ».

Tout cela tombe tout de même à pic pour le gouvernement en difficulté, avec un Hollande dont les vents de boulets finissent par lui brouiller le teint. L’histoire de bananes de Taubira commençant à être un peu cuite, il fallait bien qu’une diversion finalement bienvenue participe à la victimisation ambiante et remette un peu ce peuple honni dans le droit chemin de la bonne pensée. Voilà qui est en passe d’être fait. Pendant ce temps, on évite soigneusement les sujets qui fâchent, l’économie en berne, le chômage en poupe, la multiplication des agressions contre nos concitoyens et j’en passe.

Au-delà de l’inacceptable agression physique de ce photographe (quoiqu’on pense de Libération et de sa conception à géométrie variable de la liberté d’opinion et d’expression) qui a fait sortir dans un froid glacial toute la crème de la crème du régime hollandais, on est en droit de se demander où étaient les indignations de ces mêmes trublions lorsque deux élus se sont fait sauvagement agresser la semaine dernière.

Valls et Delanoë après attaque Libé

Il y a d’abord eu cette tentative d’assassinat de trois coups de couteau sur le maire UMP de Châteaurenard, Bernard Reynès, lors des cérémonies du 11 novembre, ainsi que des coups portés sur son adjoint et sa conseillère municipale. Mais il semble que cela soit certainement beaucoup moins important que la blessure du photographe de Libé puisque personne n’a jugé utile de se déplacer pour eux ni même d’exprimer son émotion. Sans doute Mme Filippetti ne juge-t-elle pas leur rôle indispensable, allez savoir… Seul Jean-Marc Ayrault avait appelé à un « sursaut ».

L’agresseur, d’abord présenté comme un déséquilibré, a finalement été jugé parfaitement conscient et donc pleinement responsable de ses actes. A noter que BFM TV n’a pas fourni son nom.

La deuxième agression s’est déroulée ce 14 novembre sur le préfet de Haute-Savoie que pas moins de trente individus ont aspergé de gaz lacrymogène avant de le rouer de coups.

Georges-François Leclerc accompagnait une équipe de la BAC dans un quartier sensible de Thonon-les-Bains, laquelle procédait à un contrôle d’identité sur un homme de 19 ans connu comme dealer. Refusant de monter dans le véhicule de la BAC, celui-ci a alors ameuté sa cité avant qu’une horde sauvage ne fonde sur les policiers et sur le préfet.

Cela s’est passé il y a quatre jours et, hormis Marine Le Pen, aucun politique n’a pensé à s’exprimer sur cette lâche agression en bande sur un représentant de l’Etat et sur ses hommes, pas même Manuel Valls pourtant censément Ministre de l’Intérieur pour qui cela semble être le cadet de ses soucis. Par contre, pour se rendre chez Libé, il accourt… Il faut dire pour sa défense qu’il avait d’autres choses importantes à faire, comme de rappeler que l’esclavagisme c’était pas bien.

« L’indignation décuplée » de Delanoë pour ce qui touche à son attachement à la démocratie a pour cette occasion fait pschitt. Bertrand s’en fout pas mal qu’on tente de zigouiller un élu de la République, il a des plaques de rues Mohamed Arkoun à faire imprimer, il ne peut pas être partout !

Seule Marine Le Pen a réagi, déplorant le franchissement d’un nouveau seuil « dans le remplacement de la loi de la République par la loi des caïds » (…) La spirale de la violence qui frappe notre pays depuis des années n’a jusqu’ici trouvé face à elle que le laxisme et les effets de manche de l’UMP et du PS ».

Outre ces deux affaires graves, hier à Corbeil-Essonnes ce sont des policiers municipaux qui ont été la cible de coups de feu dans la cité des Tarterêts. Ils ont immédiatement demandé l’aide de la police nationale mais se sont vus répondre par cette dernière qu’elle ne pouvait pas intervenir… faute de véhicules disponibles ! Quid de la sécurité sur notre sol et des moyens pour la faire respecter ?

Et ne parlons même pas des agressions quotidiennes subies par le peuple, les meurtres pour un regard, une cigarette, une couleur de peau trop blanche, les viols commis seul ou en bandes, les égorgements, et tant d’autres horreurs qui laissent indifférents et silencieux les pseudos défenseurs autoproclamés de la République.

On se rend bien compte en tout état de cause dans toutes ces agressions et ces violences que la promesse d’Hollande « j’apaiserai la France jusqu’à ce qu’elle m’aime » est encore très loin d’être tenue.

Caroline Alamachère

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