1939-45 : Lormier défend notre armée, la Résistance… et Mussolini

Dominique Laurier est un historien, déjà auteur de 140 ouvrages. Il est lieutenant-colonel de réserve, et est considéré comme un des meilleurs spécialistes de l’histoire de la Deuxième Guerre mondiale. L’an passé, il éditait “Ces chrétiens qui ont résisté à Hitler”, aux éditions Artège.

Cette année, aux éditions du Rocher, il nous propose donc son dernier ouvrage, “Les vérités cachées de la Seconde Guerre mondiale”. Son objectif est clair : s’il ne conteste pas le rôle important des Américains dans la victoire contre les nazis, il ne supporte pas que, dans un film comme “Il faut sauver le soldat Ryan”, on occulte toutes les autres composantes, canadiennes et anglaises, sans oublier la Résistance française, qui ont participé notamment au débarquement du 6 juin 1944.

Amoureux de l’armée française, il remet les pendules à l’heure, sur la combativité et l’efficacité de nos soldats, abandonnés trop souvent par certains officiers. Il accuse surtout la classe politique de l’époque d’être la principale responsable de cette catastrophe.

Il rend également hommage à la Résistance, dont l’efficacité est trop souvent niée par des historiens anglo-saxons, principalement américains, qui ont réécrit l’Histoire à leur façon. Et bien sûr, le rôle des Soviétiques, même si cela ne fut qu’à partir de 1941, n’est pas occulté.

Il dénonce également la vision manichéenne de l’Histoire, selon laquelle la gauche aurait été dans la Résistance, et la droite dans la collaboration.

Mais les deux passages qui étonneront le plus nos lecteurs seront ceux où il a réhabilité l’armée italienne pour son courage, et dresse des portraits particulièrement élogieux de quelques héros italiens.

Mais c’est le chapitre 8 qui retiendra le plus l’attention de nombre de lecteurs. Intitulé “Mussolini, un dictateur belliqueux, fanatique, et toujours allié de Hitler”, il se lance dans quelques rappels historiques des plus intéressants. Il rappelle d’abord que Mussolini est d’abord un homme de gauche, et que sa fibre sociale se retrouve dans la politique que mène le parti fasciste, au pouvoir dans les années 1925. Il confirme la très grande popularité du Duce, et donne quelques chiffres, très minimes, qui montre que la répression contre ses ennemis politiques n’a pas été des plus féroces. Il confirme surtout que Mussolini n’avait absolument pas envie de s’allier avec Hitler, qu’il méprisait, et dont il dénonçait les thèses racistes et la haine des juifs.

Selon Dominique Lormier, c’est la politique de la Grande-Bretagne, essentiellement, mais aussi de la France, qui, en refusant toute alliance avec l’Italie, ont jeté Mussolini dans les bras d’Hitler, qu’il méprisait.

Pour conclure, l’auteur rappelle, dans un dernier chapitre, avec nombre de chiffres précis, que la France n’a pas joué un rôle mineur dans la victoire des Alliés, et que tout n’est pas dû aux Américains, même s’il rend hommage à leurs soldats.

Jeanne Bourdillon

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36 Commentaires

  1. La Résistance ? C’est fou le nombre de ceux qui disent avoir été des résistants après la tempête : surtout les cocos et les socialos.

    • Les même bien souvent qui sur ordre des communistes russes envoyaient les munitions des mauvais calibres aux mauvais endroitsca nos soldats..qui se fasaientvtuer. Ces mêmes communistes qui mettaient toutes leurs ressources a saboter, partout l’effort de guerre, dans les usines, les sites decstockage, les documents passés a l est…et a la fin de la guerre cesvengeances ont été deux que les français ont
      Aimé, élus.?déjà l ensemble de la France était manipulé par devfausses infos, qui ne permettaientbpas decsavoirvtoutes ces infos…si ces expertises d’un passé pouvaient servir de nos joursvpourvouvrir les yeux de nos fon citoyens,

  2. Ce qui est terrible avec l’Histoire, c’est qu’elle est réécrite sans cesse. Au gré du Vent….
    Parfois même oubliée dans l’Education de nos jeunes…
    N’en déplaise à certains, l’Histoire est d’abord Patriotique et ancestrale.
    Une fois de plus, le Vent tourne à la repentance… Tous coupables et ignorants !

  3. En envahissant l’Ethiopie, Mussolini s’est obligé lui-même à se jeter dans les bras d’Hitler. Leur intervention commune en Espagne n’allait pas tarder.

  4. La Seconde guerre mondiale est en réalité la deuxième partie d’une guerre de trente ans (1914-1945). Nous avons payé le plus lourd tribut à la première partie de cette guerre.

    La seconde partie est entre autres le résultat de la félonie des Anglais et des Américains qui nous ont privés de notre victoire en 1918-1919 (en nous empêchant d’aller jusqu’à Berlin puis en ne respectant pas les garanties données par Wilson à Clemenceau).

    Par ailleurs, l’Allemagne n’aurait pas déclenché la deuxième partie de cette guerre sans l’absence de notre alliée, la Russie. Cette absence est le résultat d’un très sale coup fomenté par le deuxième Reich, l’envoi à Pétrograde de Lénine dans un wagon plombé pour torpiller la révolution de Février (coup d’Etat bolchévique appelé révolution d’Octobre).

    • “Notre” victoire ? Sans les Américains et surtout les Anglais, ce sont les Allemands qui seraient allés (au moins) jusqu’à Paris. En novembre 1918, il était plus que temps d’arrêter les massacres et faire crever de faim les Allemands suffisait (ça a amené le nazisme).
      Quelle aurait été l’attitude de la Russie si les Blancs avaient eu le dessus ? On en sait rien. Les bolcheviks ont radicalisé la révolution (on pouvait le regretter), comme si on disait que les jacobins ont “torpillé” la révolution de 89.

      • Oui, notre victoire, nos Poilus ont payé le plus lourd tribut à la première partie de cette guerre, les Russes à la deuxième partie. Notre victoire à Dobro Polje a en outre été décisive. Les Allemands ont ressenti l’après-guerre comme une injustice parce qu’ils n’avaient pas le sentiment d’avoir perdu la guerre. Et pour cause, ils n’ont pas réellement été occupés. Nous avions gagné la guerre mais nos alliés anglais et américains nous ont fait perdre la paix. Les alliés ont fini par aller à Berlin en 1945, mais à quel prix !

      • On sait au moins que le tsar nous a permis de remporter la bataille de la Marne en déclarant la guerre à l’Allemagne. Il l’a fait contre l’avis de son état-major qui considérait que la Russie n’était pas prête. Nicolas II a indirectement fait échec au plan Schlieffen.

        La révolution de Février a des similitudes avec la Révolution française, pas le coup d’Etat bolchévique fomenté par le Reich.

    • Pour ma part cette guerre va de 1914 a 2019
      Et n’est pas finie
      Elle s’est transformée
      1945 1954 guerre contre la France en cochinchine
      1945 1962 guerre contre la FRance en Afrique
      1962 2019 guerre contre la France en metropole et dans le monde
      Guerre economique culturelle demographique

      Avec collabos inclus

  5. Pas plus tard que jeudi – et tout à fait par hasard – une connaissance m’a appris que l’une de ses tantes était morte à 33 ans, victime des bombardements américains dans le quartier du Vieux Port de Marseille… Des quartiers entiers en ruines et des milliers de cadavres de civils français dans les décombres… Pourquoi ? Je me le demande encore. Car pour chasser quelques Allemands qui auraient pu se cacher là, les Américains n’ont pas hésiter à massacrer la population française. Scandaleux. On ne le dira jamais assez.

  6. (suite) a sauvé l’Afrika Korps. On pourra évoque de colonel italien fait prisonnier à Bir Hakeim. Il avait eu trois chars détruit sous lui. Les tankistes italiens de l’Ariete ont chargé avec beaucoup de courage dans un matériel totalement surclassé. On peut aussi évoquer les parachutistes de la Folgore attaquant les chars de Montgomery au cocktail molotov…

  7. Je vous conseille “Comme des lions” de cet auteur, qui réhabilite l’armée française de mai-juin 40. La défaite de juin 40 devenait inévitable à partir de 1932, lorsque les politiques ont commencé à sabrer les crédits militaires. il y a un formidable travail de sape des socialistes et de Léon Blum. Ce dernier deviendra lucide en 1936, mais trop tard. Si rien ne peut être mis au crédit d’Hitler, qui représente le Mal absolu, on peut être plus nuancé pour Mussolini. il est à l’origine de l’industrialisation italienne, s’est opposé à Hitler lors de la première tentative d’anschluss, entre autre. Par contre je pense que le conflit avec la France était inévitable, car il lorgnait sur la Tunisie, Nice la Savoie et la Corse. Il faut aussi réhabiliter l’armée italienne dont le sacrifice (à suivre)

    • Sans l’alliance avec l’Allemagne, Mussolini n’aurait pas déclaré la guerre à la France. Peut être à la Yougoslavie (la population de la Dalmatie était en partie italienne ou italianisée, elle sera massacrée dans les foibe).

      • Mussolini n’avait pas d’estime pour Hitler. Il est entré en guerre en juin 1940 par pur opportunisme, contre l’opinion de ses chefs militaires (l’armée italienne n’était pas prête) et de ses conseillers. Quand il a vu qu’Hitler allait gagner la guerre sans grande difficulté, il a sauté sur le char du vainqueur, convaincu qu’en septembre 1940 tout serait conclu. Il affirma avoir juste besoin de “quelques milliers de morts à faire peser dans les négociations de paix”. Mauvais calcul…En 1943 le grand conseil du fascisme le fit emprisonner et négociera un armistice avec les anglo-saxons. Quand les nazis ont libéré Mussolini (avec une opération commando très audace) pour le remettre en selle, il n’était plus que l’ombre de lui même, un pantin dans les mains d’Hitler.

  8. Il faut lire l’excellent livre de Simon Epstein ; un paradoxe français. Il explique que c’est la gauche qui a rejoint Petain et l’extrême droite qui a rejoint De Gaulle.

  9. Ce sont des faits bien connus, et sans faire de Mussolini un homme particulièrement sympathique, aucun historien sérieux ne compare le régime mussolinien au régime nazi !

    • Avec un style plus méditerranéen, il y avait quand même des structures d’embrigadement assez comparables au nazisme. Avec une idéologie impérialiste (nostalgie de la Mare Nostrum d’un côté, poursuite du Drang nach Osten de l’autre).

      • Certes, mais il n’a jamais atteint le niveau criminel du nazisme ! (Je ne parle pas de la République de Salo, dirigée de fait par les allemands.)

        Les chemises noires n’étaient certes pas des anges, mais les opposants n’ont jamais été persécutés avec la brutalité des chemises brunes.

        Ce qu’on cite le plus souvent est l’huile de ricin qu’ils faisaient boire aux opposants pour leur donner des coliques… C’était un traitement humiliant et infect, mais en Allemagne, les opposants étaient pendus aux réverbères, sans parler du traitement infligé aux juifs.

        Bon, je ne suis pas spécialiste du régime mussolinien, mais il me semble qu’il y a deux niveaux de dictature qu’on ne peut pas comparer.

        Sa plus grande erreur, finalement, a été d’entraîner l’Italie dans la guerre.

  10. On est loin d’avoir tout dit, notamment sur les causes de la guerre. L’histoire est écrite par les vainqueurs.
    Une chose est sûre ; l’Europe a perdu. On en voit bien les conséquences aujourd’hui.

  11. l’armée d’afrique où combattirent nombre de piednoirs est systématiquement ignorée, l’amère patrie!

  12. Les Français, militaires ou resistants ont mené des combats courageux, mais néanmoins mineurs au regard des effectifs engagés à l’ouest
    et à l’est.

    • effectifs engagés à l’ouest, tu veux probablement dire à l’est où les soviétiques ont écrasé au canon et au fusil les armées allemandes.

      • Je dis bien à l’est et à l’ouest… Les américains et les anglais ont écrasé l’Allemagne avec plusieurs millions d’hommes et des bombardements qui ont rasé les villes.

        • Plus de 85% des pertes de l’armée allemande ont été sur le front est. Les Anglo-américains ont surtout massacré les populations civiles. Je ne dis pas que Staline en était incapable.

          • La destruction des villes et du tissus industriel allemand faisait partie du plan de mise à genoux du régime nazi.

    • Du 1 septembre 1939 au 26 juin 1940, on n’a guère vu les américains. Quant aux soviétiques, ils ont attaqué la Pologne et la Finlande.
      Puis il y eut la campagne d’Italie et le débarquement de Provence.
      Pour un pays de moins de 40 millions d’habitants, occupé de surcroît, ce n’était pas si mal.
      La place de de Lattre le 8 mai n’était pas usurpée.

      • Bien d’accord. Et sans la Manche qui était une formidable ligne Maginot, les Anglais auraient été balayés. Et les Russes sans le froid sans le nombre, et sans l’étendue de leur territoire, idem. Ce qui met notre mémorable défaite de 40 dans une autre perspective.

        • D’après certaines études, il semblerait que le “Général Hiver” n’ait pas été si rigoureux que le dit la légende. C’est plutôt le nombre et l’étendue du territoire qui ont joué, le déménagement des industries vers l’est, ainsi que la stratégie de Joukov (Staline ayant enfin compris, même si c’était un peu tard, que les officiers formés sous le régime tsariste pouvaient être utiles.)

          Mais grâce au Petit Père Dépeuple, les russes ont quand même eu dans les 20 millions de morts…

          Un facteur important a aussi été l’étendue des lignes de communication et de ravitaillement : dès avant la Bataille de Moscou, les plans initiaux d’Hitler étaient profondément bousculés, et il a changé sa stratégie plusieurs fois jusqu’à Stalingrad (voir Timothy Snyder, Terres de sang).

      • Septembre 1939 l’Angleterre et la France declare la guerre a l’Allemagne les deux armées s’installent dans la défensive laissant les vaillants Polonais se faire massacrer ce fut le début de la 7eme compagnie il fallait distraire nos soldats alors qu’une offensive sur le sol Allemand les auraient sainement occupé s aujourd’hui nous en sommes là l’ennemi est chez nous comme en 1940 nous attendons son bon vouloir ce sera la “mohamedkrieg” la surprise et la vitesse une barbarie qui nous surprendra le fanatisme aura raison des théories de l’école de guerre chaque grande ville sera notre sedan ça commencera aussi un mois de juin ainsi débutera. ( où est passé la 7eme wilaya )

      • On n’a pas vu les américains, et pour cause ils
        n’étaient pas en guerre… On n’a pas vu non plus les soviétiques car ils étaient liés avec les nazis par un pacte de non agression.
        La participation de la France à la victoire, fut courageuse, mais bien modeste au regard des
        effectifs et moyens engagés.

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