De 200 000 troquets dans les années soixante
A moins de 35 000, une baisse conséquente.
Dieu se rit des hommes qui déplorent les effets
Dont ils chérissent les causes, sans en voir les méfaits.
Bossuet à toutes les sauces, fussent-elles non-culinaires ;
Pas lieu de regretter le temps d’Apollinaire.
De multiples raisons expliquent cette chute,
Le point d’orgue fut Evin et sa fameuse lutte,
Aux dires de certains, contre le tabagisme ;
Mais il faut être honnête, bien loin d’être un séisme.
Car c’est très en amont que fut fixé leur sort,
Et l’exode rural est un de ses ressorts.
Il y a soixante ans, l’église et le café
Se faisaient concurrence, pour le plus grand bienfait
Des âmes pour la première, pour l’autre, du gosier.
La querelle éternelle : Don Peppone, Grandgousier !
Les deux lieux se trouvaient au centre du village
Et il n’était pas rare, par exemple un mariage,
Que l’usage du premier se termine au deuxième,
Que le curé se joigne aux agapes d’un baptême,
Ou même inversement que la fréquentation
Assidue du second vous vaille l’extrême-onction.
Mais tout ça se faisait en parfaite harmonie
Chaque génération pouvait y faire son nid.
Les anciens jouaient aux cartes, les gosses à la marelle
Et pour plaire aux garçons, les filles se faisaient belles ;
Le samedi soir, se tenait le bal des baisers,
Hors chaperons, à la tapisserie punaisés.
Le point central était le café du village,
Où s’échangeaient nouvelles, voire ragots, commérages ;
L’équipe locale y fêtait sa dernière victoire ;
Baby-foot et flipper, jeux de dés au comptoir.
Et la télévision fit son apparition,
On découvrit alors de nouvelles sensations,
Des films, des émissions, des jeux, des reportages,
Chaque offre bien ciblée selon les tranches d’âge,
A toute heure du jour, si ce n’est de la nuit,
Bannir la rêverie fort mal-nommée ennui…
Les cafés se vidèrent plus tôt que d’habitude
Mais nul n’en éprouva une quelconque inquiétude.
Puis le remembrement et ses obligations
Mirent fin à de nombreuses petites exploitations,
Signèrent l’exode rural de ces petites communes
Que seule l’agriculture agrégeait, par coutume.
Vendanges ou fenaison, récoltes saisonnières,
La fête du cochon entre autres, même en hiver.
Nombre de paysans durent partir « à la ville »
Et leur famille les suivre, de l’exode à l’exil.
Les cafés de campagne fermèrent alors boutique
Comme beaucoup de commerces, par faute de pratique.
Les jeunes s’en allèrent travailler à l’usine,
Bouffer comme dit Ferrat, leur poulet aux toxines.
Ils conservèrent pourtant cette douceur de vivre
Aux heures vespérales, mais pas au point d’être ivres,
Le temps de partager quelques instants festifs,
Avant de regagner leurs pénates respectifs.
L’hécatombe routière fut pour les gouvernants
L’occasion de prôner à grands coups de slogans
La tolérance zéro ; cette répression accrue
N’apporta certes aux bars de nouvelles recrues.
Quant à la loi Evin, elle a plus satisfait
Ceux qui n’appréciaient pas d’aller dans un café
Pour ressortir avec l’odeur de cigarette,
En termes de marketing, ce fut plus une conquête.
Le coup de grâce, pour ne pas dire l’achèvement
Fut asséné par le progrès, l’avènement
Des consoles de salon et des jeux vidéo,
Des téléphones portables et des réseaux sociaux,
Internet son pouvoir d’explorer chaque recoin,
Symbole du vivre ensemble… mais chacun dans son coin.
Ils scellèrent le destin de ces petits troquets,
Sur le train du futur, qui sont restés à quai.
Il n’est plus désormais que deux sortes d’affaires
Le boui-boui, le bobo, et peu d’intermédiaires.
On appelle ça progrès : la convivialité
Disparue sous le joug de la modernité.
Allégorie : ce monde est-il vraiment si sage
Qui laisse ses enfants « dévorer » leur image ? (1)
Oreliane
(1) http://www.20min.ch/ro/news/suisse/story/Dans-ce-bistrot–on-peut-siroter-son-propre-selfie-16307862
Y-a-il VRAIMENT de quoi pleurer la disparition de troquets ou pour la plupart viennent passer leur journée à picoler des traîne-savate et des crétins consanguins? Un peu plus et on aura droit à un article sur la détresse des buralistes marchands de cancer qui disparaissent jour après jour.
Au troquet celui qui ne veux pas y aller n est pas obligé . C était convivial et au moins les gens se parlaient . maintenant ils ne se parlent plus ,ils communiquent avec les smarts phone et les jeunes passent tous leur temps libre scotché sur l écran et sont lobotomisés par la propagande à tous les niveaux . Ça fait 50 ans que petit à petit on nous enlève des libertés avec des interdits de ceci ou de celà ,ou alors on a le droit mais faut payer une autorisation . Font chier avec tous leurs interdits ces co ……rds !!
Exactement, les gens ne se parlent plus, ils communiquent et ont des amis virtuels……
Le vide ……. Affolant !!
Lili : oui , c est affolant , je pense que si les gens se rencontraient encore comme du temps des bistrots que des actions collectives auraient déjà été faites contre l invasion des migrants et leurs barbaries quotidiennes ; mais là rien ,chacun renfermé à la maison devant son écran . Plus personne ne se défend ,comme si on était déjà rentré dans l abattoir comme des moutons , ou plutôt comme des loches et des lâches !! Ça me dégoûte cette mentalité de tarlouze !!
Nous sommes d’accord, il y aurait des réactions contre les racailles et contre les politico-collabos !!
Le peuple s’unirait, pèserait face aux zélites-élus !
Le microbe n’aurait jamais été élu….
Et oui, j’ai le même dégout que vous pour cette mentalité de tarlouze, j’ajoute , de frocs baissés devant les « culs levés », de tafioles en folie (mâles et femelles)……
Lili :les gens étaient beaucoup plus rebelles avant lorsqu ils s estimaient dans leurs droits . Et je ne suis pas un syndicaliste et n ai jamais adhéré à aucun syndicats .c est les retraités qui vont commencer la révolution sinon il ‘ y aura rien . Faut bloquer le pays et foutre tous les collabos et la racaille à la déchèterie , seul endroit où se situe leurs places .
Malheureusement, beaucoup de gens se plaignent dans leur coin….. et le gouvernement collabo se conduit comme les pires dictatures, il livre le peuple à ses assassins en lui liant les mains…..
Lili : c est peut être aux gens de ne pas se laisser lier les mains aussi .si chacun reste dans son coin c est pas comme ça que ça va bouger , il faut se réunir et prendre des initiatives et vite !
@Astérie,
C’est exact mais tout est fait par nos politiques vendus pour maitriser le peuple…Voyez les procès faits à P. Cassen, C. Tasin, Zemmour, les Identitaires..etc… Nous n’avons même plus le droit de penser !!
Cela dit, nous devons nous unir, nous battre, refuser ce qu’on nous impose….seulement, il y a beaucoup de lâcheté aussi. Il nous manque une figure autour de laquelle un sursaut salutaire puisse s’engager….
Lili :attendre un chef , je crois qu on peut attendre longtemps !! Il faudrait d abord faire des petits groupes et que ces groupes se multiplient sur le territoire . Mais comme vous dîtes il y a de la lâcheté ce qui fait trouver des prétextes à certains pour rester planquer devant la télé .
Astérie,
Il nous faut un « point de ralliement », un « appel du 18 juin » car nous sommes nombreux à partager le même dégout et rejet de tout ce qu’on nous fait vivre et impose.
Nous sommes beaucoup prêts à combattre se battre, donner de son temps…mais dispersés
Vous avez raison pour les petits groupes..J’ai essayé le truc dans ma région : sur le site de RR j’ai contacté des commentateurs pour sortir du virtuel se rencontrer réellement créer un réseau d’entraide, un truc pour ne pas être seuls dans son coin…. Sur 4 personnes contactées, toutes se sont dégonflées…. on n’a pas le cul sorti des ronces..ni les ronces sorties du … ! ;-D
Oui !!!
Les bistrots où on retrouvait ses copains pour jouer aux cartes, au flipper, au billard tout ça a disparu. Dommage, ça faisait partie aussi de notre civilisation.
Maintenant, il ne reste presque que des PMU effectivement peuplés de crétins consanguins qui ne consomment rien, en plus…
Mais je regrette les bistrots! un lieu de convivialité… et parfois d’excès, j’admets…
Rabarabe
Comme vous le dites , il reste les PMU ou les crasseux passent leurs journées et même leurs semaines à jouer avec le fric de la CAF pompé sur notre compte .j espérais qu au salon de l agriculture qu ils allaient pendre l autre branleur orgueilleux à l entrée .mais rien !! Les gens sont terrorisés par la justice du mur des cons .cette justice collabo est en guerre contre les français de souche .il faudrait que la peur change de camps car justice il n y a pas .c est de la dictature !
Bartabac, vous devez être trop jeune pour être nostalgique des troquets. Dommage, votre philosophie de comptoir aurait passionné les crétins consanguins, comme vous dîtes.
c’était aussi un lieu où les classes sociales se rencontraient ; cancer ? j’ai eu une belle-doche, prof, qui en est morte dans d’atroces souffrances alors qu’elle n’avait jamais fumé ni fréquenté les bistrots où ça pompait ; voilà pourquoi le Peuple est divisé, c’est parce qu’ « à droite dure » on ne cesse de taper sur le prolétariat « ignorant » ainsi que le lumpen et qu’on leur dit qu’on sait exactement quoi faire pour que ce Peuple cesse toute activité non productive. (le sport conseillé est de l’activité productive puisqu’elle est censée générer du productivisme laborieux, etc…..on évite évidemment de causer bombes qu’on sur la gueule en syrie-lybie-ukraine et kosovo serbe parce qu’elles ne toucheraient que l’ennemi…..
Bien dit, Bartabac. La diminution du nombre de bistrots est une excellente chose.
Vous préférez la prolifération des kebabs ?
La fermeture des troquets dans les campagnes c’est la faute des contrôles d’alcoolémie par les gendarmes sur toutes les petites routes secondaires , les gens restent chez eux .
Et les flics boivent dans leurs brigades !
Excellent ! et tellement vrai
La première photo est une illustration parfaite.
Bravo pour votre texte.
Joli poème !
Très joli
« Tout mes Sonnets non lus, la Sonnette s’arrête.
Quand la Prose s’impose, elle est bien plus Discrète »
Les Villages disparaissent, happés par les Villes. La télé a tout tué, chacun reste chez soi. « Boire un coup » entre copains devient un délit. ON PARLE TROP !
Faut-il être sonné pour écrire de si jolis Sonnets ?
Ne vous découragez pas !
Merci à vous et à Oreliane !
Tchin- tchin ! A la vôtre !
il y a aussi ceux qui confondent recettes et bénéfices , mauvaise gestion , rien n’est jamais acquis définitivement ! une autre époque !!
pas consanguin,pour un sou,pas traine savate,bon ils nous arrivaient de nous foutre sur la gueule,ca formait un home,aussi,qu’avec vous maintenant,a part des taffiotes efarouches,je suis descendu un matin,boire mon café,emporter dans une embrouille,je suis revenu 5 ans plus tard,entre 2 j’ai vu le monde,les deserts,la foret vierge,les bordels,les blessures ,la boule rouge a N’jamena,le concorde a Djibouti,le Mermoz a Libreville,la vie etait belle.sans bistro un pays n’a pas d’ames,j’ai fait l’Arabie,pas de bistro,pas d’ame…
Le café c’est la convivialité, là ou on prend ses marques dans un quartier. C’est pourquoi les Islamistes veulent les contrôler . Vous n’êtes pas obligé de vous pinter.Un café un chocolat chaud, un soda…..au soleil, quand il y en a, avec des amis voilà la vraie vie !!!!!Un village sans café c’est triste!!!!!