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Avec les initiateurs de l'appel de Respect Mag, il n'y aurait jamais eu la loi de 1905

La semaine dernière, suite à une déclaration de Jean-François Copé au Figaro, deux des ténors socialistes, Martine Aubry et Laurent Fabius, ont retiré leur signature d’un appel, lancé par le Nouvel Observateur et Respect Mag, « magazine online de culture et de société, urbain, social et métissé, engagé dans la promotion du vivre ensemble et de la diversité », comme il se présente. Le retrait de leur signature étant dû à la présence parmi les signataires de Tariq Ramadan.
Fidèles à leur posture moralisatrice habituelle, M. Aubry et L. Fabius avaient signé un appel, qui reprenait les postulats usuels du musulman victime bouc émissaire, du citoyen stigmatisé qui ne disposerait pas de cette pleine citoyenneté … Et comme tout cela était déclamé au nom de convictions républicaines et laïques, l’enrobage apparaissait séduisant d’autant qu’il se calquait pleinement au fond de commerce du PS.
Au-delà de l’apparence lisse de cet appel, et de ce consternant et irréfléchi «un pas en avant – un pas en arrière» des deux socialistes, quelle est la réelle teneur de l’appel « Non au débat-procès de l’islam » (1) ? Au-delà de l’apparence de ce texte pouvant amener de nombreux Français à nous faire remarquer ingénument que ces signataires, dont Tariq Ramadan, sont donc des républicains, ne peut-on percevoir un autre message ?
LE REFUS DU DEBAT
C’est le thème principal de cet appel ; le refus du débat est pourtant une attitude peu démocratique, ne relevant pas d’un esprit républicain. « Ce nouveau débat est biaisé, stigmatisant » affirme l’appel ; cela sonne fort comme un aveu, de la part des rédacteurs de l’appel, du futur bilan négatif de ce débat pour l’islam. Cette peur de l’échec ne s’explique que par leur crainte que ce débat soit l’occasion de révéler au public la vraie nature totalitaire de l’islam.
Pourtant un débat qui se prolongerait permettrait à chacun de fournir ses arguments pour ou contre l’islam. Mais au-delà des vœux pieux habituels d’un islam, religion de tolérance, de paix et d’amour, ou de sa variante de l’islam des lumières, de l’islam moderne, de l’islam de France, les défenseurs de l’islam n’ont pas d’arguments précis qui fassent le poids à opposer à ceux qui ont une connaissance solide de l’islam.
Aussi, préfèrent-ils des méthodes de harcèlement, de «guérilla», consistant à placer sans en avoir l’air, dans des émissions dont l’islam n’est pas le thème, ou au détour d’une conversation des petites banderilles, telles les plus éprouvées « nulle contrainte en islam » ou « celui qui détruit une vie, c’est comme s’il avait détruit le monde, et celui qui sauve une vie, c’est comme s’il avait sauvé le monde » (2). Face à des interlocuteurs ne connaissant pas l’islam, ne sachant pas que le «nulle contrainte en religion» est un verset abrogé, l’opération séduction sera une réussite. Dans d’autres cas, dans des émissions consacrées à l’islam, on trouvera des spécialistes propagandistes de l’islam nous exposer leurs fadaises religieuses sans rencontrer de contradictions pertinentes, fadaises ayant l’aval des hochements de tête empathiques, mais ignares en la matière, d’animateurs tv tels Giesbert, Durand ou Ruquier.
Leur problème est que leur propagande rencontrera de plus en plus d’opposition structurée et argumentée ; le mieux pour eux est alors de refuser le débat. Ils prétextent la dénonciation de « ces procès récurrents de l’islam et de tous ses représentants » ; ce qui est un mensonge grossier. Ce qui est critiqué, ce sont les préceptes antirépublicains, antilaïques et archaïques de l’islam. C’est avant tout une critique des idées. Les musulmans qui pratiquent leur religion uniquement dans le domaine privé ne subiront jamais de procès de notre part ; seuls seront soumis à notre feu critique, les musulmans qui pratiquent avec ostentation leur religion, avec un dessein prosélyte et impérialiste, réclamant des privilèges et un régime à part en fonction de leur « qualité » de musulman. Tariq Ramadan en est un des plus beaux profils.
En lisant le 3° paragraphe de leur appel, dénonçant « ces procès récurrents de l’islam », le refus du débat serait prétexté par « un formidable mouvement d’élan pour la démocratie dans les pays musulmans ». Nous nous réjouirions tous de ce processus si l’issue de ces révoltes aboutit bien à l’établissement de la démocratie dans ces pays. Mais rien n’est encore acquis. Aussi leur déclaration relève-t-elle plus de l’espérance ou de la propagande que d’un constat objectif. Regardez, nous suggèrent-ils, l’islam n’est pas incompatible avec la démocratie. Wait and see ! Pour l’instant, l’histoire ne peut que nous laisser dans l’expectative.
D’ailleurs, ce qui a réuni tous les manifestants dans cet élan n’est pas forcément l’attrait pour la démocratie, mais au minimum le refus des dictatures en place. Si certains des insurgés et manifestants sont des démocrates sincères, le million d’islamistes réunis au Caire pour le retour triomphal du Cheikh Youssef al-Qaradaoui, et pour prier dans la rue, montre que nous n’avons pas affaire qu’à des démocrates (3) ; l’insurrection face à Kadhafi est pour partie d’ordre tribal ; quant à la Tunisie, il suffit d’écouter les inquiétudes du laïque tunisien Hamadi Redissi, (4) à propos des pressions islamiques (et non islamistes) qui empêcheraient l’installation d’une démocratie laïque en Tunisie.
UNE VOLONTE D’ ASEPTISER LA LAICITE
Pour en revenir à l’appel, objet de cet article, dans ce même 3° paragraphe, les rédacteurs de l’appel invoquent pour justifier leur refus du débat sur l’islam, une instrumentalisation grossière de la laïcité ; lisons là, en fait, de leur part, le refus tout simplement d’utiliser la laïcité comme moyen de combattre la tentative d’emprise d’une religion sur le domaine public. Avec de tels raisonnements, la loi de 1905 n’aurait jamais pu voir le jour, et il est à craindre qu’une authentique laïcité ne puisse apparaître dans les pays musulmans (5). Cette laïcité rendue stérile ne peut que satisfaire des élus socialistes, chantres de la laïcité positive et des accommodements raisonnables.
DES ANTIRACISTES NE S’OPPOSANT PAS A UNE IDEOLOGIE DISCRIMINANTE
Pour conclure, les initiateurs de l’appel nous invitent, citoyens français, à les rejoindre, « pour refuser cette France des ‘eux’ et des ‘nous’ et créer ensemble un avenir commun. ». C’est une proposition auquel tout républicain ne peut que souscrire. Et nous y souscririons volontiers avec eux, s’ils adhéraient vraiment à leur proposition. Ce n’est malheureusement pas le cas, car nous avons là des aspirants à une république communautarisée, à des adeptes du communautarisme.
Que l’on en juge : deux des rédacteurs, Marc Cheb Sun et Ousmane Ndiaye, plaident en faveur d’une citoyenneté musulmane (oui, vous ne rêvez pas !), dans une note du think tank Terra Nova (6). Faut-il en déduire qu’il existerait alors plusieurs types de citoyenneté en France, en fonction d’une religion ou de l’absence de religion ; beau vivre-ensemble !
Souscrire à cette proposition du vivre ensemble serait possible si elle n’était pas signée par des personnes comme Tahar Ben Jelloun qui s’efforce d’essentialiser l’appartenance de ses enfants à l’islam en leur inculquant l’idée qu’ils sont nés musulmans (7) ; si tous ces signataires ne défendaient pas, par leur refus d’un débat, l’islam ; cet islam qui ne propose un vivre ensemble qu’aux musulmans mâles et hétérosexuels. Pourquoi passer sous silence le caractère discriminatoire de l’islam, avec les statuts inférieurs réservés aux non-musulmans, aux femmes et aux homosexuels ?
Ce silence à propos des défauts de l’islam, ne permettra, en fait, que de favoriser sa progression dans la société française, ce à quoi participent à des degrés divers, et de façon plus ou moins consciente et volontaire un Tariq Ramadan, par son prosélytisme dans les banlieues, un Malek Chebel par son islam enchanteur, pseudo islam des Lumières (8), une Rokhaya Diallo qui a tout fait, par ses participations dans les différents media, pour empêcher l’adoption de lois empêchant le port de signes religieux ostentatoires dans les écoles ou le port de la burqa, un Jean Baubérot anesthésiste de la laïcité, quelques historiens toujours prêts à faire dévier les interrogations sur l’islam en direction de la culpabilisation coloniale des Français …
Si la logique des musulmans croyants, à propos de cet appel, est donc compréhensible, il est étonnant de constater que des non croyants de culture musulmane contribuent à cet appel ; certes, ils craignent d’éventuelles conséquences qui les transformeraient en victimes d’énergumènes racistes. Ce risque est plus que minime dans une France de 2011, acquise aux idées de l’antiracisme, et qui ne ressemble plus guère à la France des années 70. Ils ont en tout cas plus à perdre qu’à gagner en se faisant les défenseurs de l’islam en tant que religion. Ils risquent de rendre beaucoup plus difficile leur possibilité d’émancipation vis-à-vis des pressions de leur groupe culturel d’origine. Finalement que gagneront-ils, mécréants qu’ils sont, à consolider la religion islamique en France ?
Les auteurs de l’appel ont raison de souligner que la cohésion sociale de notre pays est en péril. Mais contrairement à ce qu’ils disent, elle ne trouve pas son origine dans la politique actuelle. C’est justement, parce que progressivement depuis près d’une dizaine d’années, de plus en plus de Français sont confrontés ou constatent la baisse du vivre ensemble dans leur pays, qu’ils ont été nombreux à souhaiter un débat sur l’identité nationale, ou qu’ils souhaitent un débat sur l’islam, pour préciser quels sont ses aspects compatibles avec la République et ce qui ne l’est pas. Sous un aspect inoffensif et se voulant progressiste, cet appel se révèle, en fait, fort pernicieux.
Jean Pavée
(1) http://tempsreel.nouvelobs.com/actualite/societe/20110323.OBS0156/non-au-debat-proces-de-l-islam-un-appel-du-nouvel-obs-et-de-respect-mag.html
ou
http://www.respectmag.com/2011/03/23/signez-lappel-%C2%AB-non-au-debat-proces-de-lislam-%C2%BB-5050
(2) sauf que cette formule est incomplète, voici l’intégralité de cette tirade contenue dans la sourate 5 du coran :
32. C’est pourquoi Nous avons prescrit pour les Enfants d’Israël que quiconque tuerait une personne non coupable d’un meurtre ou d’une corruption sur la terre, c’est comme s’il avait tué tous les hommes. Et quiconque lui fait don de la vie, c’est comme s’il faisait don de la vie à tous les hommes. En effet Nos messagers sont venus à eux avec les preuves. Et puis voilà, qu’en dépit de cela, beaucoup d’entre eux se mettent à commettre des excès sur la terre.
33. La récompense de ceux qui font la guerre contre Allah et Son messager, et qui s’efforcent de semer la corruption sur la terre, c’est qu’ils soient tués, ou crucifiés, ou que soient coupées leur main et leur jambe opposées, ou qu’ils soient expulsés du pays. Ce sera pour eux l’ignominie ici-bas; et dans l’au-delà, il y aura pour eux un énorme châtiment,
Le passage « celui qui détruit une vie » devient « quiconque tuerait une personne non coupable d’un meurtre ou d’une corruption sur la terre », et donc les corrupteurs sur la terre (dans le verset suivant 33), eux, peuvent être tués.
(3) http://oumma.com/Retour-triomphal-du-Cheikh-Youssef
(4) émission « C’est arrivé demain » sur Europe 1 – 27/03/11
http://www.europe1.fr/MediaCenter/Emissions/C-est-arrive-demain/Sons/C-est-arrive-demain-27-03-11-472487/
(5) les laïcités à la turque et à la tunisienne ne sont que des leurres ; n’évoquons là que le réveil du matin avec les slogans du muezzin à la gloire d’Allah.
(6) http://www.lemonde.fr/idees/article/2011/03/14/debat-sur-l-islam-pour-une-citoyennete-musulmane_1492672_3232.html
(7) http://ripostelaique.com/Le-catechisme-de-Tahar-Ben-Jelloun.html
(8) http://ripostelaique.com/Malek-Chebel-un-islam-des-Lumieres.html




L’incroyable cacophonie de la classe politique, au lendemain des cantonales

Devant le spectacle désastreux des réactions de la classe politique d’hier soir, j’ai envie de dire : « Allez, encore un petit effort, continuez à vous perdre collectivement dans les eaux usées, voire boueuses de la cacophonie. Continuez à livrer, à droite comme à gauche, vos états d’âme sur la stratégie à adopter face à la percée que je continue de qualifier de “parfaitement prévisible” du Front National depuis 1998, et à ce rythme là, le Front National n’aura plus besoin de faire campagne en vue des élections présidentielles de 2012 ! »

Qu’avons-nous, en effet, vu et entendu hier soir jusque tard dans la soirée ?

D’un côté, Jean-François Copé semblait satisfait des résultats obtenus par l’ U.M.P. Doit-on comprendre qu’il considérait que l’ U.M.P avait sauvé les meubles ? Apparemment, oui. Sur ce, il ajoute que sa représentation politique a “reçu cinq sur cinq” le message des électeurs qui ont voté pour le Front National ou ont opté pour l’abstention. Réaction qui laisse on ne peut plus perplexe si l’on se souvient que l’U.M.P avait déjà affirmé avoir entendu le message de ses électeurs lors des élections régionales de 2010. Or, qu’est-ce qui a changé dans la vie quotidienne des Français depuis 2010 ? Rien.
Seul Patrick Devedjian a tenu un discours intelligent, précisant qu’il fallait se méfier des annonces parfois montées de toutes pièces sur les intentions de vote de nos concitoyens et qu’on ne raconterait pas indéfiniment des sornettes à ce peuple qui en avait vu d’autres. Ouf, l’honneur est sauf ! Il y en a au moins un qui y voit clair, c’est déjà çà !

Néanmoins, la cacophonie a repris de plus belle dès ce matin. Les uns nous annoncent qu’il faut “mettre un terme à tous ces débats”. Comprenez d’emblée : le débat sur la laïcité annoncé pour le 5 avril prochain serait mort avant d’être né. Manière pour le moins assez cavalière de se moquer des Français ! Supprimer le débat sur la laïcité après l’avoir annoncé, c’est le meilleur moyen d’ouvrir un boulevard au Front National qui se l’appropriera intégralement et se gaussera de la majorité en place en clamant haut et fort, dans quelques mois, qu’il aura été le seul parti à débattre des sujets qui fâchent. Et que fera l’U.M.P à ce moment là ? Une fois de plus, elle constatera qu’elle s’est mis la tête dans le sac ! Mais la réalité est plus complexe qu’elle n’y paraît car, en fin de compte, rien ne dit que ce débat soit déjà mis au placard : sur un autre versant de l’U.M.P, s’expriment ceux qui, au contraire, souhaitent maintenir les débats annoncés, affirmant que “rien ne doit être tabou”. Point de vue que je partage sauf qu’il aurait juste fallu tenir ce discours il y a au moins déjà dix ans de cela, n’est-ce pas ? Finalement, nous découvrons, en vérité, une majorité présidentielle qui se fissure sous les coups de boutoir répétés du Front National qui risque de parvenir à abattre là sa carte politiquement la plus meurtrière.

Et les élus de gauche là dedans ?

Alors là, je dois avouer, une fois n’est pas coutume, que Monsieur Mélenchon m’a beaucoup faite rire et je le dis vraiment sans aucune ironie. C’est, en effet, le seul élu de la République française qui ne s’est pas noyé dans l’ivresse des résultats certes encourageants du Parti socialiste mais qui ne permettent pas pour autant de voir l’un des leurs d’office élu dans quatorze mois à l’élection présidentielle, allant jusqu’à se prêter à son exercice favori qui est la distribution de baffes bien ciblées tant à l’encontre de la droite que de la gauche. Tard dans la soirée, Madame Guigou en a d’ailleurs fait les frais : de manière, il faut bien le reconnaître, pertinente, Jean-Luc Mélenchon lui a remis vertement les idées en place sur la question du relèvement obligatoire du niveau des salaires, tant dans la fonction publique que dans le privé. J’aurais, au passage, apprécié que Madame Guigou nous parlât de ce que propose le Parti socialiste aux huit millions de personnes dans notre pays qui gagnent 840 ou moins de 840 euros par mois, pour leur permettre de sortir la tête hors de l’eau. Mais cette réalité sociale lui a, de toute évidence, complètement échappé.
Puis, décidément très en forme, Monsieur Mélenchon n’a pas oublié, à juste titre, de tirer la sonnette d’alarme en demandant à l’ensemble de la classe politique de cesser de se livrer à leurs petits comptes d’apothicaire, les uns comptabilisant les voix divers droites à celles obtenues par l’UMP, les autres greffant les voix des écologistes sur les “scores” électoraux du Parti socialiste. Donc et bien que je continue de ne pas partager, c’est le moins que l’on puisse dire, toutes les idées de Monsieur Mélenchon, j’encourage toutefois grandement ce dernier à continuer de secouer le cocotier sur la gauche de l’échiquier politique, notamment au Parti socialiste parti, semble-t-il, pour planer pendant quelques semaines encore sur le petit nuage de ses résultats électoraux.

Non, sérieusement, espérons que tout ce beau monde va se ressaisir à temps pour éviter au peuple français, déjà victime des crises économique, sociale et identitaire gravissimes, de ne pas devoir, en plus, trancher plus vite qu’on ne pourrait le croire, aux lieux et places d’une classe politique qui donne le sentiment de ne plus savoir où orienter le gouvernail, à ses dépens, les choix que notre classe politique aurait dû faire depuis longtemps. Je n’ai personnellement jamais douté que la France ait des tripes et, croyez-moi, le moment venu, elle saura les mettre sur la table. Elle y perdra peut-être la vie mais en aucun cas son âme : c’est là l’essentiel !

Bonapartine.




L'incroyable cacophonie de la classe politique, au lendemain des cantonales

Devant le spectacle désastreux des réactions de la classe politique d’hier soir, j’ai envie de dire : « Allez, encore un petit effort, continuez à vous perdre collectivement dans les eaux usées, voire boueuses de la cacophonie. Continuez à livrer, à droite comme à gauche, vos états d’âme sur la stratégie à adopter face à la percée que je continue de qualifier de “parfaitement prévisible” du Front National depuis 1998, et à ce rythme là, le Front National n’aura plus besoin de faire campagne en vue des élections présidentielles de 2012 ! »
Qu’avons-nous, en effet, vu et entendu hier soir jusque tard dans la soirée ?
D’un côté, Jean-François Copé semblait satisfait des résultats obtenus par l’ U.M.P. Doit-on comprendre qu’il considérait que l’ U.M.P avait sauvé les meubles ? Apparemment, oui. Sur ce, il ajoute que sa représentation politique a “reçu cinq sur cinq” le message des électeurs qui ont voté pour le Front National ou ont opté pour l’abstention. Réaction qui laisse on ne peut plus perplexe si l’on se souvient que l’U.M.P avait déjà affirmé avoir entendu le message de ses électeurs lors des élections régionales de 2010. Or, qu’est-ce qui a changé dans la vie quotidienne des Français depuis 2010 ? Rien.
Seul Patrick Devedjian a tenu un discours intelligent, précisant qu’il fallait se méfier des annonces parfois montées de toutes pièces sur les intentions de vote de nos concitoyens et qu’on ne raconterait pas indéfiniment des sornettes à ce peuple qui en avait vu d’autres. Ouf, l’honneur est sauf ! Il y en a au moins un qui y voit clair, c’est déjà çà !
Néanmoins, la cacophonie a repris de plus belle dès ce matin. Les uns nous annoncent qu’il faut “mettre un terme à tous ces débats”. Comprenez d’emblée : le débat sur la laïcité annoncé pour le 5 avril prochain serait mort avant d’être né. Manière pour le moins assez cavalière de se moquer des Français ! Supprimer le débat sur la laïcité après l’avoir annoncé, c’est le meilleur moyen d’ouvrir un boulevard au Front National qui se l’appropriera intégralement et se gaussera de la majorité en place en clamant haut et fort, dans quelques mois, qu’il aura été le seul parti à débattre des sujets qui fâchent. Et que fera l’U.M.P à ce moment là ? Une fois de plus, elle constatera qu’elle s’est mis la tête dans le sac ! Mais la réalité est plus complexe qu’elle n’y paraît car, en fin de compte, rien ne dit que ce débat soit déjà mis au placard : sur un autre versant de l’U.M.P, s’expriment ceux qui, au contraire, souhaitent maintenir les débats annoncés, affirmant que “rien ne doit être tabou”. Point de vue que je partage sauf qu’il aurait juste fallu tenir ce discours il y a au moins déjà dix ans de cela, n’est-ce pas ? Finalement, nous découvrons, en vérité, une majorité présidentielle qui se fissure sous les coups de boutoir répétés du Front National qui risque de parvenir à abattre là sa carte politiquement la plus meurtrière.
Et les élus de gauche là dedans ?
Alors là, je dois avouer, une fois n’est pas coutume, que Monsieur Mélenchon m’a beaucoup faite rire et je le dis vraiment sans aucune ironie. C’est, en effet, le seul élu de la République française qui ne s’est pas noyé dans l’ivresse des résultats certes encourageants du Parti socialiste mais qui ne permettent pas pour autant de voir l’un des leurs d’office élu dans quatorze mois à l’élection présidentielle, allant jusqu’à se prêter à son exercice favori qui est la distribution de baffes bien ciblées tant à l’encontre de la droite que de la gauche. Tard dans la soirée, Madame Guigou en a d’ailleurs fait les frais : de manière, il faut bien le reconnaître, pertinente, Jean-Luc Mélenchon lui a remis vertement les idées en place sur la question du relèvement obligatoire du niveau des salaires, tant dans la fonction publique que dans le privé. J’aurais, au passage, apprécié que Madame Guigou nous parlât de ce que propose le Parti socialiste aux huit millions de personnes dans notre pays qui gagnent 840 ou moins de 840 euros par mois, pour leur permettre de sortir la tête hors de l’eau. Mais cette réalité sociale lui a, de toute évidence, complètement échappé.
Puis, décidément très en forme, Monsieur Mélenchon n’a pas oublié, à juste titre, de tirer la sonnette d’alarme en demandant à l’ensemble de la classe politique de cesser de se livrer à leurs petits comptes d’apothicaire, les uns comptabilisant les voix divers droites à celles obtenues par l’UMP, les autres greffant les voix des écologistes sur les “scores” électoraux du Parti socialiste. Donc et bien que je continue de ne pas partager, c’est le moins que l’on puisse dire, toutes les idées de Monsieur Mélenchon, j’encourage toutefois grandement ce dernier à continuer de secouer le cocotier sur la gauche de l’échiquier politique, notamment au Parti socialiste parti, semble-t-il, pour planer pendant quelques semaines encore sur le petit nuage de ses résultats électoraux.
Non, sérieusement, espérons que tout ce beau monde va se ressaisir à temps pour éviter au peuple français, déjà victime des crises économique, sociale et identitaire gravissimes, de ne pas devoir, en plus, trancher plus vite qu’on ne pourrait le croire, aux lieux et places d’une classe politique qui donne le sentiment de ne plus savoir où orienter le gouvernail, à ses dépens, les choix que notre classe politique aurait dû faire depuis longtemps. Je n’ai personnellement jamais douté que la France ait des tripes et, croyez-moi, le moment venu, elle saura les mettre sur la table. Elle y perdra peut-être la vie mais en aucun cas son âme : c’est là l’essentiel !
Bonapartine.




M. le maire de La Rochelle, faut-il un débat sur la laïcité, ou d’abord faire respecter la loi de 1905 ?

M. le Maire

Je prends la liberté de vous écrire en espérant que vous m’accorderez quelques instants de votre emploi du temps chargé. Je souhaiterais parler d’un problème qui fait l’actualité en ce moment : faut-il un débat sur l’islam et la laïcité ?

Fut un temps pas si lointain, 19ème siècle, où l’Eglise Catholique régnait en maître sur les consciences, sur la vie de la société, sur les décisions politiques ; à titre d’exemple, un certain Adolphe THIERS, grand bourgeois réactionnaire, n’affirmait-il pas : « Je veux rendre toute puissante l’influence du clergé, parce que je compte sur lui pour propager cette bonne philosophie qui apprend à l’homme qu’il est ici-bas pour souffrir… ». De nos jours, tout un chacun serait scandalisé d’entendre de telles paroles d’un autre âge !

Notre République a eu la chance de compter en ses rangs des hommes politiques de gauche, tels Jean Jaurès, Aristide Briand, Emile Combes, dont le combat a permis le vote de la loi de 1905 portant séparation des Eglises et de l’Etat, cantonnant les religions dans la sphère privée et pacifiant les rapports entre les membres de la société.
Monsieur le Maire, je ne vous apprends rien, vous savez mieux que quiconque quel lourd tribut votre ville de La Rochelle (« la Génève française », bastion de l’Eglise Réformée) a payé aux guerres de religion au cours de son histoire.

Je rappelle seulement le siège de La Rochelle du 11 février 1573 au 26 juin 1573 et son cortège de malheurs pour les habitants, les 40 ans que durèrent les Guerres de religion ayant entraîné tant de souffrances au sein du peuple et le départ du Royaume de France de 200.000 huguenots.
L’Edit de Nantes, dit « édit de pacification », signé le 13 avril 1598, mit fin aux guerres de religion ; cet édit de tolérance reconnaissait la liberté de culte aux protestants.

De l’avis des historiens, l’édit de Nantes marque un tournant dans l’histoire des mentalités : sa signature marque la distinction entre le sujet politique, qui doit obéir, quelle que soit sa confession, à la loi du Roi, et le croyant, libre de ses choix religieux dorénavant cantonnés à la sphère privée. L’homme se coupe en deux : une moitié publique et une moitié privée ; les actions et les actes sont soumis sans exception à la loi du Roi.
Je comparerais volontiers l’Edit de Nantes à la Loi de 1905.

Je rappelle également le siège de La Rochelle du 10 septembre 1627 au 28 octobre 1628, date de la capitulation des habitants, qui a anéanti votre ville, entraînant la mort de 22.500 des 28.000 habitants de la cité. Je rappelle aussi les innombrables mesures prises par Louis XIII, Louis XIV et leurs ministres, sous la pression des ligues catholiques, à l’encontre des protestants du royaume et aboutissant à la Révocation de l’Edit de Nantes le 18 octobre 1685 : une cinquantaine d’années de malheur pour le peuple de France, une fuite sans précédent des cerveaux (de 500.000 à 1.000.000 de huguenots) vers l’Angleterre, les Pays-Bas, la Suisse, la Prusse, les Pays scandinaves. Une véritable saignée pour la France.
Que de drames au nom des religions ! En l’occurrence la remise en cause par les catholiques d’un acte de pacification des rapports sociaux.

Monsieur le Maire, je pense que vous ne me contredirez pas, la France connaissait depuis le début du 20ème siècle et la promulgation de la Loi de 1905 une période de paix et de tolérance entre les religions, cette même Loi garantissant à chaque citoyen la liberté de conscience et de culte dans le cadre de la sphère privée.

Or, que constatons-nous depuis une vingtaine d’années ? L’émergence d’un islam radical et les multiples tentatives d’ingérence de cette religion dans l’espace public, ses revendications contraires à la loi hélas souvent satisfaites par des élus de la République (port du voile intégral dans les lieux publics, non-mixité dans des établissements publics, prières dans les rues, repas halal dans les cantines scolaires, financement public des mosquées…).

Faire cette constatation, qui est identique dans tous les pays d’Europe occidentale, est-ce faire preuve d’un « esprit de division », d’une « obsession anti-musulmane », est-ce « stigmatiser » les musulmans, est-ce être « raciste », « fasciste », « xénophobe » ? Défendre les valeurs de la République chèrement acquises par nos illustres anciens conduirait-il à tomber sous le coup des lois anti-discrimination ? N’est-ce pas le « monde à l’envers » ?

Afin de ne pas mécontenter les musulmans radicaux dont le but ultime est l’instauration en France de la charia (certains quartiers de Lille, Roubaix, des banlieues parisienne, lyonnaise, marseillaise sont déjà des enclaves communautaires islamiques où règne la loi coranique), des hommes politiques envisagent de « modifier », « d’aménager » la Loi de 1905. Ce serait un drame pour notre pays, la fin du Vivre ensemble, une trahison envers les Pères de cette loi, une renonciation à notre République Une et Indivisible, un plongeon dans l’inconnu obscurantiste !

Si la Loi de 1905 devait être « modifiée », « aménagée » au profit de l’islam, je considèrerais cette décision politique comme une « Révocation de la Loi de 1905 » (acte comparable à la sinistre Révocation de l’Edit de Nantes), signifiant un retour en arrière de 100 voire 300 ans et la mort de la France des Lumières.

Un débat sur l’islam et la laïcité est-il nécessaire ? Et si nous commencions par faire appliquer la Loi de 1905 et toute la Loi de 1905, de façon à ce que toutes les religions, et notamment l’islam, restent cantonnées strictement à la sphère privée ?

Restant à votre disposition et vous remerciant de votre écoute, je vous prie d’agréer, Monsieur le Maire, l’expression de mes sentiments distingués.

André Bonnetain




M. le maire de La Rochelle, faut-il un débat sur la laïcité, ou d'abord faire respecter la loi de 1905 ?

M. le Maire
Je prends la liberté de vous écrire en espérant que vous m’accorderez quelques instants de votre emploi du temps chargé. Je souhaiterais parler d’un problème qui fait l’actualité en ce moment : faut-il un débat sur l’islam et la laïcité ?
Fut un temps pas si lointain, 19ème siècle, où l’Eglise Catholique régnait en maître sur les consciences, sur la vie de la société, sur les décisions politiques ; à titre d’exemple, un certain Adolphe THIERS, grand bourgeois réactionnaire, n’affirmait-il pas : « Je veux rendre toute puissante l’influence du clergé, parce que je compte sur lui pour propager cette bonne philosophie qui apprend à l’homme qu’il est ici-bas pour souffrir… ». De nos jours, tout un chacun serait scandalisé d’entendre de telles paroles d’un autre âge !
Notre République a eu la chance de compter en ses rangs des hommes politiques de gauche, tels Jean Jaurès, Aristide Briand, Emile Combes, dont le combat a permis le vote de la loi de 1905 portant séparation des Eglises et de l’Etat, cantonnant les religions dans la sphère privée et pacifiant les rapports entre les membres de la société.
Monsieur le Maire, je ne vous apprends rien, vous savez mieux que quiconque quel lourd tribut votre ville de La Rochelle (« la Génève française », bastion de l’Eglise Réformée) a payé aux guerres de religion au cours de son histoire.
Je rappelle seulement le siège de La Rochelle du 11 février 1573 au 26 juin 1573 et son cortège de malheurs pour les habitants, les 40 ans que durèrent les Guerres de religion ayant entraîné tant de souffrances au sein du peuple et le départ du Royaume de France de 200.000 huguenots.
L’Edit de Nantes, dit « édit de pacification », signé le 13 avril 1598, mit fin aux guerres de religion ; cet édit de tolérance reconnaissait la liberté de culte aux protestants.
De l’avis des historiens, l’édit de Nantes marque un tournant dans l’histoire des mentalités : sa signature marque la distinction entre le sujet politique, qui doit obéir, quelle que soit sa confession, à la loi du Roi, et le croyant, libre de ses choix religieux dorénavant cantonnés à la sphère privée. L’homme se coupe en deux : une moitié publique et une moitié privée ; les actions et les actes sont soumis sans exception à la loi du Roi.
Je comparerais volontiers l’Edit de Nantes à la Loi de 1905.
Je rappelle également le siège de La Rochelle du 10 septembre 1627 au 28 octobre 1628, date de la capitulation des habitants, qui a anéanti votre ville, entraînant la mort de 22.500 des 28.000 habitants de la cité. Je rappelle aussi les innombrables mesures prises par Louis XIII, Louis XIV et leurs ministres, sous la pression des ligues catholiques, à l’encontre des protestants du royaume et aboutissant à la Révocation de l’Edit de Nantes le 18 octobre 1685 : une cinquantaine d’années de malheur pour le peuple de France, une fuite sans précédent des cerveaux (de 500.000 à 1.000.000 de huguenots) vers l’Angleterre, les Pays-Bas, la Suisse, la Prusse, les Pays scandinaves. Une véritable saignée pour la France.
Que de drames au nom des religions ! En l’occurrence la remise en cause par les catholiques d’un acte de pacification des rapports sociaux.
Monsieur le Maire, je pense que vous ne me contredirez pas, la France connaissait depuis le début du 20ème siècle et la promulgation de la Loi de 1905 une période de paix et de tolérance entre les religions, cette même Loi garantissant à chaque citoyen la liberté de conscience et de culte dans le cadre de la sphère privée.
Or, que constatons-nous depuis une vingtaine d’années ? L’émergence d’un islam radical et les multiples tentatives d’ingérence de cette religion dans l’espace public, ses revendications contraires à la loi hélas souvent satisfaites par des élus de la République (port du voile intégral dans les lieux publics, non-mixité dans des établissements publics, prières dans les rues, repas halal dans les cantines scolaires, financement public des mosquées…).
Faire cette constatation, qui est identique dans tous les pays d’Europe occidentale, est-ce faire preuve d’un « esprit de division », d’une « obsession anti-musulmane », est-ce « stigmatiser » les musulmans, est-ce être « raciste », « fasciste », « xénophobe » ? Défendre les valeurs de la République chèrement acquises par nos illustres anciens conduirait-il à tomber sous le coup des lois anti-discrimination ? N’est-ce pas le « monde à l’envers » ?
Afin de ne pas mécontenter les musulmans radicaux dont le but ultime est l’instauration en France de la charia (certains quartiers de Lille, Roubaix, des banlieues parisienne, lyonnaise, marseillaise sont déjà des enclaves communautaires islamiques où règne la loi coranique), des hommes politiques envisagent de « modifier », « d’aménager » la Loi de 1905. Ce serait un drame pour notre pays, la fin du Vivre ensemble, une trahison envers les Pères de cette loi, une renonciation à notre République Une et Indivisible, un plongeon dans l’inconnu obscurantiste !
Si la Loi de 1905 devait être « modifiée », « aménagée » au profit de l’islam, je considèrerais cette décision politique comme une « Révocation de la Loi de 1905 » (acte comparable à la sinistre Révocation de l’Edit de Nantes), signifiant un retour en arrière de 100 voire 300 ans et la mort de la France des Lumières.
Un débat sur l’islam et la laïcité est-il nécessaire ? Et si nous commencions par faire appliquer la Loi de 1905 et toute la Loi de 1905, de façon à ce que toutes les religions, et notamment l’islam, restent cantonnées strictement à la sphère privée ?
Restant à votre disposition et vous remerciant de votre écoute, je vous prie d’agréer, Monsieur le Maire, l’expression de mes sentiments distingués.
André Bonnetain




Régis Jauffret, un « rebelle » en pantoufles

  Mercredi dernier, le journal Libération publiait un article d’un certain Régis Jauffret. Consacré à Marine Le Pen et intitulé « La fille du Bédouin », il commence d’emblée par cette grossière et insultante provocation :
 Elle entre dans l’hôtel Saint-Aygulf (Var). Jeans, bottes à talons, plus sexy que son père. Si je n’étais pas féministe et partisan de la parité au Parlement, je me serais dit que c’est exactement le genre de fille qu’on a envie de sauter entre deux portes en espérant qu’elle vous demande de lui donner des baffes avant de jouir pour pouvoir se mettre un instant dans la peau d’un sans-papiers macho et irascible.
C’est l’occasion de nous interroger sur le profil de prestataires médiatiques qui, tel Régis Jauffret, se croyant forts d’une immunité journalistique ou artistique et au nom d’une union sacrée élitaire, se croient autorisés à jeter publiquement des monceaux d’ordures sur qui bon leur semble, dès lors où ils peuvent contribuer à salir Marine Le Pen, ses sympathisants et ses électeurs.
Régis Jauffret fait partie de ces écrivains de troisième catégorie qui se sont fait une petite place sur le marché éditorial au rayon libertaire. Comme la plupart de ses semblables, il croit dur comme fer à sa posture d’écrivain  rebelle,  à laquelle il confère le pouvoir de colmater sa paresse intellectuelle et d’authentifier son talent littéraire.
« Je ne respecte ni vivants, ni morts, ni la morale, surtout pas la morale… la littérature doit être voyou, hors la loi », déclame t-il devant les micros et caméras, comme s’il vivait en marge des pouvoirs et défiait courageusement leur censure. La posture est avantageuse mais en réalité grotesque et hypocrite. Car ça fait belle lurette que l’eau bénite et la morale à Papa sont passées sous les ponts. C’est en quoi le « libertaire » n’est plus cet anarcho-idéaliste prêt à en découdre, quoiqu’il lui en coûte, avec les pouvoirs et les conformistes. Les « libertaires » de l’espèce de Régis Jauffret sont des conformistes et des conservateurs du système, des courtisans de ses « gouvernances » ultra-libérales dont ils partagent les valeurs, celles sonnantes et trébuchantes du marché, de la finance mondialisée et de leurs relais médiatiques.
C’est en quoi le « libertaire » contemporain se garde bien de cracher sur les autorités en place (ou s’il le fait, c’est par excès d’arrogance et maladresse). Ce serait cracher dans la soupe et la gamelle d’or, à laquelle il tient tant, où il contemple son reflet. Surtout quand c’est une bande de copains et cousins qui la remplissent. La liste est longue en effet de ces pseudos-rebelles convertis à la pantoufle d’hermine : en politique, en pub, dans tous les directoires, les parlements, les tribunes et plateaux médiatiques. Dans les directoires éditoriaux, bien sûr… C’est là que s’alimente notre « libertaire » de service. Il a rudement besogné à tisser les copinages pour disposer du rond de serviette et de la gamelle dorée des abonnés du système. Ne vous moquez pas ! C’est un investissement à plein temps et au long cours de copiner avec les plumitifs du premier cercle, celui qui côtoie et tutoie les instances du pouvoir… C’est ainsi que Régis Jauffret peut aujourd’hui compter sur l’appui de BHL, le grand filousophe qui tutoie Sarkozy et lui dicte sa politique guerrière, sur le soutien de Philippe Sollers, éditeur chez Gallimard, expert sadien et contempteur de la « France moisie » (concept dont il est l’auteur) et sur celui de Virginie Despentes, Christine Angot, Philippe Djian, Frédéric Beigbeder, Michel Houellebecq, Yann Moix, autant de plumettes promues en tête de gondole grâce au reflet qu’elles offrent de l’air du temps, c’est-à-dire de la « sensibilité élitaire » contemporaine.
Toutes plumettes siégeant confortablement sur l’Olympe auprès des maîtres qui les nourrissent. C’est pourquoi les unes et les autres se mettent à trembler très fort quand surgit l’anachronique : une représentante politique d’un peuple voué à disparaître… au point qu’on le considérait déjà mort. Un peuple dont le réveil annonce les ennuis que redoutent toutes les aristocraties arrivées en fin de parcours, c’est-à-dire prises au rets de la réplétion et de la corruption : la perte de leurs privilèges, la menace d’un retour de bâton.
C’est l’occasion que saisit notre libertaire de service pour se mettre en valeur. Considérant être encore assuré de camper du côté du manche et donc de se produire en héros à peu de frais, il se lâche, se déboutonne, étale grossièrement ses fantasmes qu’il adresse comme un hommage servile à ses maîtres et un clin d’œil obscène à ses pairs. Mais corseté par l’obligation de la « belle-âme humanitaire », son désir ne réussit à s’exprimer que par le truchement d’un scénario, un jeu de miroir utilisé communément par la pornographie pour remédier à l’impuissance, c’est-à-dire à la panne du désir. Ce scénario consiste à déléguer à un autre la mise en œuvre du fantasme. Celui de Régis Jauffret révèle sa fascination pour le machisme archaïque importé par les sociétés traditionnelles, pour la domination masculine et la violence qui va de pair, c’est-à-dire la tentation de la barbarie. Triste aboutissement de l’épopée libertaire que cette pitoyable capitulation et criminelle régression…
Quoi d’étonnant à ce que nombre de « libertaires » soutiennent si complaisamment les revendications de l’islam sur notre territoire, telle cette pétition pour empêcher le débat sur l’islam et la laïcité où la signature de libertaires notoires – dont Régis Jauffret – s’associent à celle d’offensifs prosélytes de l’islam, notamment Tariq Ramadan…
Victor Hallidée




Article du JDD : Un musulman est-il d’abord français, ou d’abord musulman ?

Le Journal du Dimanche est parti à la rencontre de la communauté musulmane d’Hénin-Beaumont.
Il en rend compte dans les colonne de son site dans un article en date du 23 mars 2011
http://www.lejdd.fr/Societe/Actualite/Le-JDD.fr-est-parti-a-la-rencontre-de-la-communaute-musulmane-d-Henin-Beaumont-288307/?from=cover

Un « papier » dans l’air du temps, très novlangue, sans aucune rugosité. Du pré-digéré pour du prêt à penser. Quelques égratignures au passage pour la droite nationale, mais rien que nous ne connaissions déjà dans la pratique de la langue de bois et la pensée de coton. Pourquoi en parler ? Pour une phrase significative, en fin d’article concernant une boucherie hallal dans le centre ville d’Hénin-Beaumont et qui contient un élément pertinent qui mérite un peu d’attention.

Je cite cette partie de l’article« Il en va d’ailleurs de même, selon lui, avec la boucherie hallal sise place de la République, en pleine centre-ville de la cité. Hilarité générale du côté des musulmans d’Hénin-Beaumont: “Il y a plus de ‘Français’ (*) que de musulmans qui la fréquentent”, s’exclame Tayeb, retraité de 63 ans.

Cet élément c’est la différence réalisée par Tayeb entre français et musulmans. Tayeb a une classification particulière pour les individus: soit celle de la nationalité, soit celle de la religion. Pour lui l’évidence est là. Un français n’est pas musulman et le musulman l’est au-dessus de toute chose. Sans faire de la divination, on peut affirmer que cette boucherie a une bonne part de français musulmans parmi ses clients. Pour cet homme de 63 ans et qui doit résider en France depuis de nombreuses années, cette possibilité, pourtant réelle, du français musulman ne tient aucune place dans son raisonnement. Il serait bon de savoir, dans l’esprit de Tayeb, ce qui fait le plus obstacle à cette réunion des deux termes « français musulman ». Est-ce que « français » à de la difficulté à s’accrocher à « musulman » ou est-ce « musulman qui ne peut se joindre à « français » ? En tout cas le résultat est évident.

Attention, je ne ferai pas d’une phrase prononcée par un individu, une généralité. Ce serait une escroquerie intellectuelle. Cependant, nous devons être très attentif à cette sorte d’étiquetage qui place la religion comme critère comparatif à la nationalité. C’est le signe patent d’une pensée de regroupement communautaire religieux. Chacun sait, et l’Histoire peut nous le rappeler; à quel point cela présente un réel danger pour la nature démocratique de nos sociétés.

Pierre Thyde

(*) Je suppose que c’est le journaliste qui à fait l’ajout des guillemets pour le terme « français ».




Article du JDD : Un musulman est-il d'abord français, ou d'abord musulman ?

Le Journal du Dimanche est parti à la rencontre de la communauté musulmane d’Hénin-Beaumont.
Il en rend compte dans les colonne de son site dans un article en date du 23 mars 2011
http://www.lejdd.fr/Societe/Actualite/Le-JDD.fr-est-parti-a-la-rencontre-de-la-communaute-musulmane-d-Henin-Beaumont-288307/?from=cover
Un « papier » dans l’air du temps, très novlangue, sans aucune rugosité. Du pré-digéré pour du prêt à penser. Quelques égratignures au passage pour la droite nationale, mais rien que nous ne connaissions déjà dans la pratique de la langue de bois et la pensée de coton. Pourquoi en parler ? Pour une phrase significative, en fin d’article concernant une boucherie hallal dans le centre ville d’Hénin-Beaumont et qui contient un élément pertinent qui mérite un peu d’attention.
Je cite cette partie de l’article« Il en va d’ailleurs de même, selon lui, avec la boucherie hallal sise place de la République, en pleine centre-ville de la cité. Hilarité générale du côté des musulmans d’Hénin-Beaumont: “Il y a plus de ‘Français’ (*) que de musulmans qui la fréquentent”, s’exclame Tayeb, retraité de 63 ans.
Cet élément c’est la différence réalisée par Tayeb entre français et musulmans. Tayeb a une classification particulière pour les individus: soit celle de la nationalité, soit celle de la religion. Pour lui l’évidence est là. Un français n’est pas musulman et le musulman l’est au-dessus de toute chose. Sans faire de la divination, on peut affirmer que cette boucherie a une bonne part de français musulmans parmi ses clients. Pour cet homme de 63 ans et qui doit résider en France depuis de nombreuses années, cette possibilité, pourtant réelle, du français musulman ne tient aucune place dans son raisonnement. Il serait bon de savoir, dans l’esprit de Tayeb, ce qui fait le plus obstacle à cette réunion des deux termes « français musulman ». Est-ce que « français » à de la difficulté à s’accrocher à « musulman » ou est-ce « musulman qui ne peut se joindre à « français » ? En tout cas le résultat est évident.
Attention, je ne ferai pas d’une phrase prononcée par un individu, une généralité. Ce serait une escroquerie intellectuelle. Cependant, nous devons être très attentif à cette sorte d’étiquetage qui place la religion comme critère comparatif à la nationalité. C’est le signe patent d’une pensée de regroupement communautaire religieux. Chacun sait, et l’Histoire peut nous le rappeler; à quel point cela présente un réel danger pour la nature démocratique de nos sociétés.
Pierre Thyde
(*) Je suppose que c’est le journaliste qui à fait l’ajout des guillemets pour le terme « français ».




Réponse à Christine Tasin sur le nucléaire

Très chère Christine, tu t’en doutes, ton modeste camarade ne partage pas entièrement tes vues sur le nucléaire ; je souscris à ta dénonciation de l’hypocrisie écologiste, mais il me semble qu’affleure dans tes textes une sorte de complaisance au nucléaire, une sorte de posture nucléocratique latente qui me gêne un peu (1). Tu veux que je te dise ? Lorsque certains écolos souhaitent nous envoyer au peloton d’exécution, nous autres de RL et de RR, au nom de leur idéal libéral-gauchiste et multiculturaliste, j’ai une forte envie de leur démonter la gueule ; en revanche, lorsque d’autres écolos (ou peut-être les mêmes) essaient d’arrêter des convois de matières radioactives, j’aurais presque tendance à les trouver sympathiques, même si, tu t’en doutes, il ne me viendrait jamais à l’idée de voter pour des Cohn-Bendit, des Duflot, des Mamère ou des Meirieu… Je reste intimement convaincu en tout cas que notre santé est aujourd’hui directement menacée par des pollutions 1)chimiques, 2)électromagnétiques et 3)radioactives, que ces pollutions provoquent des maladies bien affreuses, et qu’elles ont, pour couronner le tout, le toupet de s’avancer masquées devant la quasi-totalité des gens, dont on sait qu’ils ne possèdent jamais les instruments de mesure adéquats, à l’exception de leurs organes. La pollution radioactive, en outre, possède l’intéressante particularité de nous concerner pour des siècles ou des millénaires… En clair, l’idée d’une sortie progressive du nucléaire me paraît intéressante (2), et je ne m’en cache pas ; l’idée que l’atome assurerait notre indépendance énergétique me paraît, elle, d’autant plus dérisoire que le combustible est extrait en dehors du pays (3).
La régulation démographique : contrôle des naissances et maintien des frontières
Je partage entièrement le point de vue malthusien de certains écologues, comme l’entomologiste Michel Tarrier, selon lequel le principal péril planétaire se situerait au niveau de la prolifération des naissances (en revanche, je ne partage en rien l’immigrationnisme échevelé de Tarrier). Lorsque j’entends les écologistes (pas les écologues) nous dire qu’il faudra produire de plus en plus d’électricité, mais qu’il faudra le faire à coup d’énergies douces (éoliennes et compagnie), je bondis face à l’hypocrisie : la locution « de plus en plus » prouve bien que ces gens ne sont pas des sauveurs de l’environnement. La seule position tenable réside dans une sorte de décroissance démographique. J’enfonce une porte ouverte en clamant que, si la population française était restée au niveau de celle des années cinquante, nulle construction nucléaire n’eût été faite, ni même envisagée. Le planète entière aujourd’hui souffre d’un inquiétant malaise que Michel Tarrier qualifie de syndrome de l’Île de Pâques : un peuple débarqua un jour, on ne sait trop comment, sur une petite île charmante et fertile, et s’y établit. La nature pourvoyait aux besoins de ces braves gens, tant et si bien qu’ils lapinèrent comme des fous, et se retrouvèrent à la fin si nombreux, tout système clos ayant ses limites, qu’ils finirent par mourir de faim, de détresse et de guerres intestines, sur leur charmant îlot transformé en gros caillou sans forêt (4). La population se réduisit d’elle-même, d’un coup, et de manière drastique. La colonisation européenne, ensuite, a ramené à presque rien, il est vrai, cette population déjà précaire et très diminuée (maladies et déportations).
On se pâme aujourd’hui de ce que la France frise les 70 millions d’habitants. Les Attali ou les Minc en souhaiteraient deux fois plus (trois fois, quatre fois plus, pourquoi pas?), et en recourant à l’immigration bien entendu ! Ces ultralibéraux rejoignent les gauchistes, qui ne jurent que par la fécondité de femmes venues d’ailleurs, matrices rayonnantes d’une civilisation nouvelle, régénérée par le multiculturalisme et l’islam, doctrines rédemptrices qui sauveraient les vieux gaulois de leur effondrement culturel et génétique. Ben voyons ! Des gaucho-fascistes du NPA au stalino-libertaires du Front de Gauche (ce sont les mêmes) en passant par les socio-libéraux du PS ou les libéraux-conservateurs de l’UMP (ce sont aussi les mêmes), toute la clique politique mondialiste et remplaciste, à droite, à gauche, nous souhaite une France riche de ses dizaines de millions d’enfants « métissés »… On ne peut pourtant pas pousser les murs de l’hexagone, mais de cela tout le monde se fout, et profondément.
Le natalisme et l’immigrationnisme sont en réalité les deux facettes d’un même effondrement du bon sens planétaire. Certes, j’ai des camarades natalistes à RL et à RR, et, je crois, Christine, que tu en fais partie ; il s’agit d’un natalisme de résistance patriotique, que je n’approuve pas, mais que je comprends. Le bon Freysinger en est lui aussi partisan, lorsqu’il conseille aux Français de souche de faire beaucoup d’enfants pour compenser l’impressionnante fécondité des populations issues de l’immigration. Comment ne pas voir, cependant, qu’une telle doctrine ne dépasse guère la plaisanterie ? A ce petit jeu, dans un système ouvertement remplaciste, ce ne sont pas les Français de souche qui gagneront ; je pense même que toi, Christine, et les autres natalistes, vous le savez pertinemment. Disons le clairement : la régulation des naissances à l’échelle planétaire est le seul moyen de préserver une Terre qui, sans cela, nous montrera fermement qu’elle peut fort bien se passer de nous. Mais pour que ces options de décroissance démographique aient une quelconque efficacité, il faut bien que les nations, les nations européennes notamment, déclarent une guerre sans merci à l’immigration (et, sur ce point-là, même l’admirable Michel Tarrier n’a hélas rien compris). Accueillir des flux migratoires incessants, c’est encourager à la fois le natalisme débridé des peuples émigrants et ce natalisme réactionnel et résiduel des populations de souche dans les pays d’accueil. Je gage que si l’Occident n’avait pas donné à corps perdu dans la charité immigrationniste depuis près d’un semi-siècle, les peuples qu’on dit « émergents » ou « du Sud » ou « pauvres » auraient connu des progrès civilisationnels inouïs. L’islam (système ultra-natalitaire s’il en existe) n’y serait probablement plus qu’un souvenir folklorique, l’obscurantisme et l’arriération n’imprégneraient plus les esprits ni les mœurs, et peut-être même que ces peuples, qui aujourd’hui s’agitent et se massacrent pour aller on ne sait où, seraient à la pointe de la sagesse, économique, écologique et culturelle, et donneraient des leçons aux vieilles nations « civilisées ».
C’est tout le contraire, hélas, qui est advenu : les vieilles nations occidentales, à force d’écarter les cuisses devant des hordes promptes au parasitisme (ou à la prédation), n’ont fait que maintenir ces peuples « émergents », ou « du Sud », ou « pauvres », dans les doctrines les plus funestes et les comportements les plus barbares. L’excellent Pascal Hilout dit d’ailleurs la même chose que moi, et en des termes assez semblables, dans un article récent, d’une redoutable et remarquable lucidité (5). L’Occident a failli sur toute la ligne, il devait donner l’exemple de la sagesse dénatalitaire et fermer ses frontières de la manière la plus hermétique, sans refuser d’accueillir cependant quelques étrangers méritants… Il a fait tout l’inverse. Il a dit aux autres civilisations : « croissez et multipliez, nous serons toujours assez généreux pour vous accueillir ». Ce n’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd. Il n’est qu’à écouter les propos des actuels « réfugiés » de Lampedusa, que nous serons peut-être sommés un jour d’héberger dans nos maisons, et à nos frais.
Productions de proximité et retour à une certaine frugalité collective
Nos frontières sont ouvertes aux populations, aux marchandises, et aux capitaux. Il faudrait qu’elles le soient le moins possible. On n’imagine qu’à peine les dépenses d’énergie faramineuses que représentent ces flux incessants de marchandises et de populations, eux-mêmes induits par un mondial-capitalisme aveugle au main d’une poignée d’oligarques transnationaux, dont le train de vie, et celui de leurs hauts-salariés politiques, est lui-même immensément dispendieux en énergies et en argent. Toujours plus de routes, de véhicules, de bâtiments, d’éclairage, de machines, de réseaux, sans compter l’entretien de ces infrastructures… Je ne dis pas qu’il faille supprimer toute notion de commerce international, ni faire disparaître toute forme de tourisme ou même toute idée de déplacement. Je ne dis pas non plus qu’un pays pourrait absolument produire la totalité de ce dont il a besoin. Je dis simplement que le « patriotisme économique » dont tout un chacun parle, alors que personne ou presque n’y entend rien, suppose, à défaut d’une autarcie nationale complète, la volonté en tout cas de dépendre le moins possible des autres. Réduisons les flux, et la masse de besoins humains qu’ils supposent, on manquera déjà beaucoup moins de ressources énergétiques.
Par ailleurs, il faudrait aussi que cesse cette tendance inepte à remplacer des hommes par des machines, lorsque celles-ci jouent visiblement contre leur propre finalité. Les caméras électroniques ne servent qu’à surveiller les honnêtes gens ; on a vu des racailles, sûres de leur impunité, commettre des exactions devant ces caméras. D’une manière générale, tout se dépersonnalise ; chaque métier est remplacé par une machine, machine à composter, machine à vendre, machine à encaisser, machine à billet de banque, machine à poster les lettres, etc. Dès qu’un service public disparaît, ou qu’un entreprise privée ferme ses portes, on voit surgir des machines, qui souvent ne fonctionnent pas, ou qui ne fonctionnent que le temps d’être vandalisées par la racaille. Ce mécanocentrisme forcené, cette déshumanisation du quotidien ne seraient encore rien si c’était gratuit, mais, outre le chômage et la destruction généralisée du tissu social qu’ils engendrent, cela consomme une énergie démentielle, y compris nucléaire. La seule machine qui trouve grâce à mes yeux, c’est celle qui reste contrôlée par l’homme ; mais alors, dans de nombreux cas, à quoi sert-elle ? Je préfère acheter directement à un guichetier mes tickets de métro, plutôt que de réclamer ces billets au même guichetier après avoir constaté que la machine est cassée ou en panne. Il en est de la mécanisation, comme du reste : trop, c’est trop. Trop, c’est trop : nous le disons déjà, à RL ou à RR, à propos de l’islam, de l’ultra-violence ou de l’immigration… Je crois qu’on peut en dire autant de la mécanisation du quotidien, du tout-nucléaire, des OGM, des nanoparticules, des rayonnements électromagnétiques, etc. Certes, les esprits forts hurleront que ce sont là des combats d’un autre âge, comme le seraient aussi la sortie de l’euro et de l’Union Européenne, voire la sortie de l’OTAN ou de l’ONU. Et pourtant, ces combats « d’un autre âge » reviennent furieusement à la mode.
En ce qui concerne l’électricité… C’est là une merveilleuse découverte. Cela étant as-ton besoin d’éclairer de larges avenues toute la nuit, et aussi abondamment ? Je vis moi-même dans un village où l’éclairage nocturne se coupe à 23 heures. N’a-t-on pas également suréquipé les particuliers, au nom de « nouvelles normes » (qui ne sont autres que les profits de ceux qui vendent les équipements et fournissent l’énergie) ? Lorsqu’une technique manuelle est efficace, pourquoi la remplacer par un équipement ? A-t-on besoin de stores électriques, d’un ouvre-boîte électrique, de tourniquettes électriques comme pourrait le chanter Boris Vian ? Je n’ai pas compétence pour écrire un traité sur ce qu’on appelle les Négawatts (en clair : les économies d’énergie), mais de nombreux savants s’en chargent à ma place, et l’on ne perd rien, sans doute, à les lire. Quant aux productions alternatives d’électricité, je n’y suis pas absolument opposé. Il me semble que l’implantation d’éoliennes privées, de turbines à eau pour ceux qui habitent près d’un torrent, ou encore les panneaux photovoltaïques ne sont pas vraiment des initiatives criminelles. Là encore, rien de trop, mais de tout un peu.
L’irrésistible légitimation d’un paradigme décroissant
Dès qu’un hurluberlu se prend à dire « il faudra de plus en plus », il est sûr qu’il n’a rien compris à l’écologie, même s’il s’en revendique. Le vrai paradigme consisterait plutôt à viser le moins. A cela, il existe des solutions fondamentales : démographiques (par la régulation du natalisme et l’arrêt de l’immigration) ainsi qu’économiques (par la proximité, l’autosuffisance, certes toujours relative, des richesses et des ressources) ; à ces solutions s’en ajoutent d’autres, techniques et comportementales, visant à promouvoir des économies d’énergie, des techniques plus simples, une vie collective plus frugale, quoiqu’efficacement organisée. Des chercheurs s’expriment, je le répète, sur ces thèmes, et ce sont eux qu’il faut écouter, non les politiques. Je suis parfaitement d’accord avec Christine lorsqu’elle dénonce l’hypocrisie des écolos, dont le discours ne vise qu’à imputer au citoyen lambda fauché toute la responsabilité des catastrophes planétaires. Ce citoyen lambda est constamment sommé de se mettre aux normes (normes, du reste, bien douteuses) alors qu’il n’en a pas les moyens, ou alors il devrait se résigner à passer l’hiver chez lui sans chauffage, pendant que les Cohn-Bendit et autres nababs de l’écologie politique se prélassent à grands frais dans les palais dorés de la République ou les bâtiments high-tech de l’Union Européenne, vastes vaisseaux bien éclairés et bien pourvus en équipements de confort (sans compter le train de vie privé de nos khmers verts bobocrates, sur lequel il y aurait sans doute beaucoup à dire aussi). Mais enfin, l’aversion, légitime, qu’on peut avoir pour ces oligarques verdâtres ne doit pas non plus nous faire sombrer dans une technophilie béate, propre à nous faire imaginer qu’une douzaine de centrales nucléaires performantes résoudrait tous les problèmes d’énergie en France. Du reste, le combustible nucléaire, comme le pétrole ou le charbon, est lui-même une énergie vouée à la disparition (6).
NOTES
(1) http://christinetasin.over-blog.fr/article-nucleaire-quand-les-irresponsables-ecolos-gauchos-osent-sans-vergogne-instrumentaliser-le-drame-japonais-69566852.html
(2)
Je rappelle aussi au lecteur que le risque sismique n’est pas écarté en France… ni dans d’autres pays possédant le nucléaire civil.
Une référence institutionnelle :
http://www.risquesmajeurs.fr/installations-nucl%C3%A9aires-et-risque-sismique-dans-le-sud-est-de-la-france
Une référence journalistique :
http://www.lemonde.fr/idees/article/2011/03/18/risques-sismiques-ou-terroristes-la-france-n-est-pas-a-l-abri-du-danger_1495212_3232.html
(3) http://fr.wikipedia.org/wiki/Mines_d’uranium_en_France
(4) http://www.larevuedesressources.org/spip.php?article1145
il est à noter que si l’analyse strictement écologique de Michel Tarrier est juste, il semble se réclamer, dans de nombreux textes, d’une idéologie immigrationniste favorable aux étrangers, qu’il assimile à des victimes de la dévastation planétaire due à l’arrogance occidentale. Il en devient même carrément remplaciste. Sur ce point là, je m’oppose absolument à lui : son diagnostic est bon, mais contaminé par des lamentations gaucho-misérabilistes. On ne peut pas être dénatalitaire et en même temps immigrationniste, là se situe l’erreur de Tarrier.
Ces contradictions de Michel Tarrier sont résumées dans un blog :
http://biosphere.blog.lemonde.fr/2011/03/14/lecologie-contre-les-migrations/
Les citations immigrationnistes de Michel Tarrier, très gauchistes, se trouvent également ici :
http://biosphere.ouvaton.org/index.php?option=com_content&view=article&id=1384:2011-faire-des-enfants-tue-la-planete-de-michel-tarrier&catid=110:annee-2011&Itemid=103
Je suis navré qu’un esprit aussi profond ait pu sombrer dans de tels égarements !
(5) http://ripostelaique.com/stopper-l-immigration-et-combattre-l-islam.html
(6) http://nucleaire-nonmerci.net/actualite/le-nucleaire-n-est-pas-une-energie-renouvelable.html




Riposte Laïque est il en train de virer de bord ?

On ne peut s’empêcher de ressentir une drôle d’impression en lisant l’article d’Henri VAUMORET, non par ce qu’il laisse supposer dans le domaine du pire, mais par le ton qu’il emploie, tout en retenue et pourtant d’une lucidité prévisionnelle qui, contrairement à ce qui pourrait passer pour un délire paranoïaque, n’en révèle pas moins une vista d’analyse qui contraste avec les commentaires entendus ça et là sur toutes les chaînes d’information.
Si le mythe du complot, tel le souvenir d’une cinquième colonne, peut être motif d’interrogation,voire de perplexité, il n’est pas douteux que nous ne sommes pas suffisamment informés pour dire si la théorie d’Henri VOMAURET tient la route ou pas. En tout cas, c’est assez bien démontré pour que la fiction d’aujourd’hui ne devienne, hélas, la réalité de demain, mais cela, il est évident que seul l’avenir nous le dira. Je préférerai qu’il se trompe.
Sur ce plan là, R.L. pose clairement, au travers de ses « auteurs » (occasionnels ou réguliers), sa particularité si attachante, celle de se montrer ouvert aux avis, fussent-ils divergents, comme je le faisais remarquer en rendant hommage à Hubert SAGE. (A son sujet, il ne m’a guère convaincu quant à son article faisant l’apologie du sieur MELENCHON, car, toutes considérations politiques dites « de gauche » mises à part, ce dernier ne semble pas encore prêt à considérer que les mouvements islamistes en France constituent un véritable questionnement, et que les réponses qui sont données par M. Le PEN sont devenues un véritable problème. Une fois de plus, on est prêt à passer sur les détails pour se ranger vers ce qu’on pense être l’essentiel, en ignorant que ce sont souvent les petits cailloux dans la chaussure qui entravent la marche, bien davantage que les énormes rochers).
Nous assistons donc, doucement mais sûrement, à une évolution du site, sous couvert d’un assentiment marqué à l’aune du bon sens. Est-il en passe de se transformer en plateforme de lancement politique, tout en avouant le regretter, pour ce qu’il estimerait relever de la logique des apparentements souhaitables, ou inévitables ?
La démonstration se fait sur des plans qui ne souffrent pas de contradiction, car frappés au coin de ce fameux « bon sens », et j’ajouterai « populaire ». J’ose l’avouer, et qu’on y voit aucun mépris vis à vis du peuple, le terme « bon sens populaire » m’a toujours inquiété. Je n’en ai pour preuve que l’acte référendaire. Il faudrait être d’une malhonnêteté évidente pour accepter de considérer que la valeur républicaine d’ « Egalité » puisse signifier autre chose qu’une égalité devant la loi, et si les systèmes scolaires étaient bien faits, devant les chances qui justifiaient la méritocratie républicaine. A savoir que si demain un référendum sur la peine de mort était proposé, rien ne nous dit qu’il ne recueillerait pas un oui massif. L’acte référendaire, loin de résoudre les questions, apporte des accumulations d’avis sans attendus ni commentaires. Et de même, pour d’autres questions qui font appel au « bon sens populaire », c’est-à-dire à l’expression personnelle épidermique de la notion de choix, (cf : « c’est mon choix ») qui laisse à la porte le sens de l’intérêt général pour ne favoriser que les intérêts particuliers.
Aussi, pour en venir au principal de mon courrier, l’éditorial de CYRANO, qui ne pêche, ni par absence de logique, ni par manque de culture, m’a laissé sans voix.
Il faut posséder un sens de l’humour développé pour oser écrire au sujet de la candidate Marine le Pen: « Aujourd’hui, n’en déplaise au petit monde politico médiatique, c’est elle qui incarne Marianne, l’amour de la France, et de sa république laïque » (sic).Il aurait pu ajouter : « hélas… » ça m’aurait rassuré.
(Passons sur l’appréciation portée globalement au « petit monde politico médiatique », comme si le site de RL souhaitait se situer en dehors de celui-ci ?).
Intelligemment, CYRANO joue avec les prénoms : Marine devient Marianne, et le Front National (dont il est imaginable qu’il ne pourra longtemps renier ses enfants, sa famille, son passé, ses amis et affidés), s’inscrit comme le chantre de la laïcité ! Ce serait oublier un peu vite pour quel futur peuvent nous engager les convictions du F.N., même s’il donne à penser qu’il est le seul à ne pas utiliser la langue de bois, et qu’il s’est saisi opportunément du bâton boueux. Ils osent, et ils ont raison…ce sont les autres qui ne l’ont pas fait qui devraient le regretter. On ne balaie pas la poussière en l’envoyant sous les meubles.
Ce que j’aurais à reprocher à R.L. , c’est de me donner l’impression qu’à compter de ce constat, il a choisi son camp, et qu’il le fait au nom d’un principe dangereux qui consiste à affirmer que : « les ennemis de mes ennemis sont mes amis », ignorant – ou c’est du moins ce que je persiste à croire comme une erreur de sa part – qu’il sera l’objet d’un « baiser de la mort » le moment venu, remercié comme il se doit pour son rôle d’idiots utiles par un parti qui saura rapidement se débarrasser de tout ce qui pourra gêner ses réelles visées. La question qui embarrasse tout le monde est de pouvoir jauger l’indice de sincérité du F.N., et en particulier de son leader M.L.P. qui offre, y compris à ses détracteurs, une image séduisante de vérité, surtout en ce qui concerne toutes les questions qui inquiètent, au détriment de toutes les autres.
C’est à n’en pas douter, l’histoire qui jugera qui avait raison et qui se fourvoyait. L’histoire bégaie, nous devrions y penser dans ce cas d’espèce.
Ce qui est certain, c’est qu’on n’a jamais vu dans aucun pays du monde les idéaux d’extrême droite apporter un quelconque progrès social, ou autre chose qu’un régime autoritaire, xénophobe, replié sur lui-même, et incapable d’assurer aux populations la liberté à laquelle elles aspiraient. Et quant aux principes de la laïcité, si le F.N. les avaient défendu, ça se saurait.
Alors, lorsqu’un organe comme Riposte Laïque, enfant spirituel de Respublica, se met à se détourner ostensiblement des principes qu’on aurait imaginé aux antipodes de celles du F.N., laissera, je le crains, un grand nombre de ses sympathisants pantois et déçus, avec les conséquences d’adhésion qui se produiront inévitablement.
J’en fais partie, n’en déplaise à ceux qui m’apporteront, et je n’en doute pas, une contradiction solidement étayée.
Paul Ramon