6 juin 1944 : quelques rappels d’une Histoire oubliée

Il n’est pas question de minimiser le courage, la bravoure, l’abnégation des soldats de toutes les nationalités qui ont participé à la libération du territoire national et des dizaines de milliers qui sont tombés face à l’ennemi. 

Il ne faut pas non plus passer sous silence que ce D-Day du 6 juin 1944 aurait sans doute connu une réussite bien plus difficile si dès 1943 certaines actions ne s’étaient pas produites comme le débarquement en Sicile en juillet et en septembre de cette même année le front russe à l’est qui occupait une grande partie de l’armée allemande à partir de Stalingrad.

Sans oublier non plus et également en septembre 1943 la campagne d’Italie.

Enfin, que l’avance des troupes alliées aurait été moins rapide sans le débarquement en Provence des Corps francs de l’armée d’Afrique le 15 août 1944.

Tous ces discours qui célèbrent la victoire des alliés me procurent une sensation pénible, la même que lors de l’enterrement d’un personnage détesté qui soudain est couvert de louanges et à qui l’on découvre toutes les qualités qui lui faisaient défaut de son vivant.

Examinons les évènements avec un brin d’objectivité :

Rendons donc le vibrant et sincère hommage qui s’impose et qui est dû à tous ces soldats qui se sont battus et sont tombés pour libérer la France.

Mais soyons conscients qu’ils ignoraient totalement les objectifs supérieurs de ces politiciens stratèges qui les gouvernaient.

L’Angleterre notre amie de toujours ! Quelle hypocrisie !

Je ne vais pas rappeler tout ce qui nous a opposé à cette nation depuis le Moyen-Age mais tout de même faut-il oublier qu’au début de cette seconde guerre mondiale Churchill a laissé 80 divisions françaises s’opposer pratiquement seules à l’armée allemande (il n’y avait que dix divisions anglaises sur le front et la presque totalité de ses régiments restaient cantonnés outre-Manche) dans le seul objectif qui était de préserver son Ile d’une probable invasion.

Souvenons-nous de Dunkerque !

Faut-il oublier aussi que les Américains ont laissé notre armée disparaitre sous la poussée allemande sans intervenir et qu’il faudra attendre jusqu’en décembre 1941 (après l’agression japonaise de Pearl Harbor) pour voir apparaitre les yankees ! Avec une arrière-pensée financière et commerciale : celle de s’approprier l’Europe (Rappelons-nous de la conférence de Casablanca en janvier 1943 et les propositions de Roosevelt et Churchill à De Gaulle et Giraud concernant l’AMGOT : il s’agissait d’un organisme constitué par les USA pour former des administrateurs qui devaient diriger les pays européens dès leur libération et avant l’élection démocratique d’un gouverneur. La libération de l’Europe était programmée dans cet objectif et seul Churchill était au courant.)

Et, enfin, que les Russes sont restés les complices de l’Allemagne nazie jusqu’à l’automne 1941 où la folie des grandeurs d’Hitler l’a poussé à envahir l’URSS.

Pour ces trois raisons, entre bien d’autres, l’armée française a été abandonnée et anéantie, ce qui a motivé la signature de l’armistice par Pétain.

Quant à De Gaulle, dont il a été souvent fait référence au cours de cette célébration, il n’a pu avoir qu’une participation psychologique à cette libération, derrière son micro londonien, car il a été considéré comme quantité négligeable par l’ensemble des alliés qui ne l’avaient même pas prévenu ni de la date ni du lieu de ce débarquement et il n’était même pas présent à Yalta.

Il a cependant eu une participation très active lors de ces affrontements, et cela est reconnu par ce dialogue avec Pompidou, en mai 1968 : « Mais, Pompidou, j’ai passé ma vie à faire tirer sur des Français »

Et cela est bien vrai, souvenons-nous de Mers-el-Kebir, Dakar, la Syrie et, quelques années plus tard, l’Indochine puis l’Algérie…mais ça l’Histoire doit l’oublier !

Manuel Gomez