Braves gens, tenez vos langues ! Vous êtes épiés, pistés, filmés, par vidéo et portables interposés. Il ne s’agit pas de vols ou de braquages. Non, il s’agit de mots. Malheur à vous si vous avez un mot malheureux. Il suffit d’un « ces gens là », pour que l’horrible suspicion de raciste tombe sur vous, que la meute efflanquée des associations antiracistes, se mette à hurler son indignation vertueuse et vous désigne à la vindicte. La chasse aux sorcières est réouverte. Big Brother plane au dessus de nos consciences, version antiraciste.
Les affaires Paul Girot de Langlade, préfet et Brice Hortefeux, ministre, qui ont animé notre vie médiatique ces temps ci, illustrent ce climat de terreur et d’intimidation que fait régner une poignée d’ hystériques de l’antiracisme. Cela entraîne des réactions en chaîne qui seraient comiques si elles n’attentaient pas à la liberté de penser. Car là est le danger : comme tout dogme, l’antiracisme à tout prix tourne au terrorisme. « On en peut plus rien dire », telle est le sentiment général.
Les deux personnages précités, le préfet et le ministre, qui ne suscitent pas précisément a sympathie, ont été amenés à nous rejouer la scène de l’arroseur arrosé. Ainsi Brice Hortefeux qui croyait se refaire une virginité antiraciste sur le dos du préfet Girot de Langlade est à son tour accusé de racisme, pour avoir tenu hors champ des propos supposés racistes.
Le préfet accuse en effet Brice Hortefeux d’avoir orchestré cette affaire pour faire oublier son passage au Ministère de l’Immigration et se donner une image d’antiraciste. Il menace de le poursuivre.
Le préfet Paul Girot de Langlade a été mis le 9 septembre à la retraite d’office, suite à des plaintes pour propos racistes, déposées par des d’agents de la sécurité d’Orly, en aout 2009. Une enquête est ouverte pour « injures à caractère racial ». Il est suspendu illico par le ministre de l’intérieur, B. Hortefeux, puis mis à la retraite anticipée. Le préfet n’en est pas à son coup d’essai. Il est publiquement désavoué par N. Sarkozy en 2002 pour propos à caractère raciste contre les gens du voyage, puis mis en examen. La juge a rendu un non-lieu à cause d’un défaut de procédure[5]. Il a remis ça en 2006, alors qu’il était préfet d’Indre et Loire, dans une interview toujours à propos des gens de voyage : « il y en a trop sur le département. On a été trop laxiste pendant trop longtemps … Chacun sait que quand ils arrivent quelque part, il y a de la délinquance. »
Honnêtement, qui n’a jamais pensé cela ? Le préfet l’a dit. Tout le monde en a marre des gens du voyage, de ces véritables villages ambulants qui squattent des terrains par la force. Si on ne peut pas dire que cela pose problème, sans se faire traiter de raciste, que devient la liberté d’expression ? Par contre, silence assourdissant sur le racisme anti-blanc, ou anti-français, qu’évoque André Gérin dans le texte ayant initié la pétition.
N’est on pas allé vite en besogne avec le préfet ? Voici des extraits de l’interview qu’il a donné à France inter en aout :
« Je m’étonne que des propos qui n’ont jamais été tenus soient véhiculés sans vérification approfondie » « L’hôtesse d’Air France qui m’accompagnait pour le transit à Orly entre deux avions, était indignée elle-même par le comportement de l’agent de sécurité et m’a présenté des excuses au nom de sa compagnie » « Je leur ai dit dépêchez-vous, de façon agressive, certes, mais c’est tout ce que je leur ai dit » « Il s’agit sans doute, pour moi, d’une manipulation en lien avec les deux procès qui ? ont été engagés à mon encontre par le Mrap , pour lesquels je vous rappelle il a été débouté à deux reprises ». L’hôtesse d’Air France a effectivement confirmé la version de Paul Girot de Langlade.
Cette terreur exercée urbi et orbi par les bien pensants du MRAP et autres LDH présente un danger bien réel. A force de traquer l’antiracisme, ils sont en train de favoriser dans la majorité de la population, la résurgence d’un racisme qui ne se limite pas à des mots, mais s’exprime au quotidien, là où ça fait vraiment mal : travail, logement, relations individuelles… On ne fera pas reculer le racisme à coup d’anathèmes et de sanctions. Dans le domaine des habitudes mentales, racisme, sexisme, cela ne marche pas. Mais au fait nos associations vertueuses ont elles jamais stigmatisé ces propos si courants « sale pute, boudin, nique ta mère… ». Les a t on entendues sur l’affaire Orelsan ? Les a-t-on jamais vu défendre la loi antisexiste (sur le modèle de la loi antiraciste) que nous avons proposé dès 1974 ?
Hortefeux s’est fait piéger parce qu’il a cédé à l’intimidation antiraciste. En mettant à la retraite le préfet. Mais il a été rattrapé par le naturel, dans l’affaire de la video.
L’ASKAF, association des kabyles de France analyse finement ce qui s’est vraiment passé ce jour là.
« Tout commence lorsque le jeune homme est présenté au ministre de l’intérieur, régional de l’étape, Brice Hortefeux. Comme un symbole de la diversité. Tout fier, il avoue, en confidence, manger du cochon et ne pas faire le ramadan. Bref, le message est clair : “je suis un homme libre et je ne me détermine pas par rapport à la religion”.
Ce qui ne manque pas de faire réagir le ministre de l’intérieur : “il ne correspond pas au prototype”. Ou encore “un seul, il en faut. C’est lorsqu’ils sont plusieurs qu’ils posent des problèmes”.
Ainsi, le jeune homme, qui se présentait comme un individu libre, français et républicain est… renvoyé dans sa communauté supposée par une personnalité politique censée faire appliquer les principes républicains ! Là encore, le patronyme et le faciès de l’individu l’emportent sur ses convictions républicaines…
Mais ce n’est pas tout. Non seulement le jeune militant est renvoyé à son appartenance d’origine, mais qui plus est dans une communauté qui n’est pas la sienne et dont le ministre entretient, par ses paroles, une vision caricaturale. »
Le communiqué n’est pas plus tendre avec une certaine gauche, dont il stiglmatise l’indignation de principe.
« Car la gauche a fait de la compassion et de la défense des populations d’origine immigrée, son fond de commerce. Afin de faire oublier qu’elle n’a concrètement jamais rien fait pour elles lorsqu’elle était au pouvoir. La compassion et la victimisation sont les deux mamelles de la politique sociale prônée par la gauche. »
Ah ! Big Brother, tu es là où on ne t’attendait pas. Quoique… L’histoire nous a appris que les goulags sont pavés de bonnes intentions.
Anne Zelensky