Boubakeur pleurniche contre l'islamophobie française auprès de Bouteflika !

Dans un communiqué adressé au journal algérien Echorouk , Dalil Boubakeur, recteur de la Grande Mosquée de Paris, en appelle au président algérien Bouteflika contre une prétendue islamophobie et une prétendue propension à l’anticléricalisme d’Etat en France.
Il ” appelle les autorités de notre pays à intervenir pour que cessent les vexations et les discriminations publiques qui ne se comptent plus contre l’islam et les musulmans”. Il pointe du doigt le leader du Front national, Jean Marie Le Pen et rappelle aussi de prétendues atteintes au culte musulman qui, d’après lui, “prennent une intensité et une fréquence inquiétante”. ” Certains dérapages visant les personnes et les symboles de l’islam ne manquent pas” dira-t-il. En citant en guise d’exemple de “cette islamophobie haineuse” les différents actes de “profanations répétées des mosquées sur l’ensemble du territoire national”, Le recteur de la grande mosquée de Paris rappelle aussi les propos du président français Nicolas Sarkozy lors de l’hommage rendu aux combattants musulmans de la Première guerre mondiale dans son intervention au cimetière militaire de Notre Dame de Lorette, en France. “L’islam, disait-il, est aujourd’hui la religion de nombreux Français. Et notre pays, pour avoir connu non seulement les guerres de religion mais aussi les luttes fratricides d’un anticléricalisme d’Etat, ne peut laisser stigmatiser les citoyens français musulmans”.
On s’étonne de voir le représentant d’un islam supposé « de France » en appeler ainsi à un chef d’Etat étranger particulièrement peu exemplaire en matière de liberté religieuse.
Votre islam est-il de France, Monsieur Boubakeur ? Dans ce cas, il n’est pas convenable d’aller vous plaindre à l’étranger. Il faudrait quand même savoir où se situe vos loyautés.
D’autant plus que les actes d’ « islamophobie » que vous relevez se bornent à quelques mosquées taggées, désagrément anecdotique qui arrive parfois aussi à des églises.
A part cela, Monsieur Boubakeur, vous n’avez aucun exemple concret à produire, et vous vous plaignez principalement du déroulement d’un débat démocratique qui n’évolue pas dans le sens que vous souhaitez.
He oui ! Les Français osent de plus en plus se plaindre des invasions agressives de l’espace public (voile, burqa, prières dans la rue) et même de leur espace le plus privé, leur corps (vente de viande hallal à des consommateurs non prévenus). Ils en ont assez de voir des mosquées construites sur fonds publics en contournant la loi de 1905. Ils en ont assez de cet islam au dessus des lois, et ils ont le droit de le dire ! Cela s’appelle la démocratie !
Ancien président du Conseil Français du Culte Musulma, (CFCM), Monsieur Boubakeur est souvent présenté comme un musulman modéré.
Drôle de conception de la modération ! On rappellera que Monsieur Boubakeur, en 1989, a approuvé la fatwa de l’imam Khomeyni contre Salman Rushdie pour son livre Les Versets Sataniques, ce qui équivalait à approuver une condamnation à mort pour de simples écrits.
Il s’est récemment illustré en demandant un moratoire sur la loi de 1905 disposant que la République ne reconnaît et ne subventionne aucun culte.
Il s’était également illustré lors de l’affaire des caricatures de Mahomet en traînant en justoce Charlie Hebdo, qui avait eu le tort de publier les dessins.
Mais c’est sur le sujet de la burqa qu’il déploya tout son art de la « takia » (mensonge destiné à tromper l’ennemi, autorisé par l’islam).
Donc, notre bon apôtre, modéré tout plein, ne pense pas que la burqa soit une obligation religieuse.
A la bonne heure : on se dit que le Parlement va pouvoir l’interdire avec la bénédiction des autorités religieuses musulmanes, puisque l’Etat croit devoir demander cette bénédiction.
Voici donc Monsieur Boubakeur devant la mission parlementaire d’André Gérin. Et là :
«C’est trop tard parce qu’on a laissé beaucoup filer le problème du fondamentalisme … Il y a longtemps qu’on aurait dû être sensible à cette montée du fondamentalisme»
Oui, vous avez bien lu : il est trop tard pour combattre le fondamentalisme et la burqa (d’autres bons apôtres disent aussi qu’il est trop tôt, que les burqas ne sont que peu nombreuses, qu’on lutte contre un non-problème … ce n’est jamais le bon moment pour arrêter les abus de l’islam).
Bref, la burqa n’est pas une obligation religieuse, mais surtout ne faisons rien contre, ou pas grand chose.
Monsieur Boubakeur avait précedemment qualifié de « prescription religieuse » le port du voile non intégral, et avait demandé qu’il ne soit pas légiféré à son sujet.
Et n’oublions pas de financer encore plus ce cher « Islam de France » dont Monsieur Boubakeur se veut l’emblème.
Dali Boubakeur, avait déjà lancé l’idée d’un “moratoire de dix ou vingt ans” sur la loi de 1905 (séparation de l’église et de l’état) qui interdit tout financement public des lieux de culte, afin d’opérer un “rattrapage” des besoins de l’islam.
Au sujet de l’UOIF (fondamentaliste et suprémaciste), il déclarait en 2005 : «Nos différences de visions ne doivent pas nous diviser, car nos objectifs sont tous convergents, seules nos méthodes peuvent différer. »
Donc, Boubakeur est partisan d’un islam à la française ; il respecte, parait-il, l’autorité de la République ; il demande juste que les lois soient suspendues pour quelques décennies quand elles ne lui conviennent pas, et que le débat public s’arrête quand il devient critique. Il met en oeuvre toutes les ressources de la takia pour laisser se déployer des signes vestimentaires de stigmatisation de la femme et pour laisser monter le fondamentalisme tout en disant qu’il regrette cette montée. Et il va se plaindre de la France au dictateur algérien.
Monsieur Boubakeur, vous avez encore quelques efforts à faire pour être un Français, pour être un modéré, et pour être un républicain !
Catherine Ségurane

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