Grande-Bretagne : élèves punis parce qu'il refusent de prier Allah

Cela ne s’est pas passé en Afghanistan, au Pakistan ou en Arabie Saoudite. Cela s’est produit près de Stoke-on-Trent, dans le nord-ouest de l’Angleterre, dans un collège (Alsager High School) qui, contrairement à la très grande majorité des établissements scolaires britanniques, n’est pas confessionnel.
Lors d’un cours de « Religious Education » ou « Education Religieuse » (que nous appellerions en France « Enseignement de l’Histoire des religions »), l’enseignante a sorti des petits tapis d’un placard, a demandé aux élèves de mettre des couvre-chefs islamiques sur la tête, s’agenouiller sur les tapis et prier Allah.
Parce qu’ils ont refusé de le faire, deux garçons âgés de onze-douze ans ont reçu des heures de retenue et les autres élèves privés de récréation, le professeur les trouvant « irrespectueux ».

Les parents indignés et choqués ont infomé le quotidien Daily Mail.
Le principal adjoint, Keith Plant, a déclaré : “Il est difficile de savoir pour l’instant si cela fait partie du programme ou pas. Je ne suis pas professeur d’Histoire des religions ».
Cette réponse faussement naïve est indigne d’un chef d’établissement qui plus est laïque. Quelle personne censée ignore qu’on ne peut transformer un cours d’Histoire des religions en service religieux, endoctrinement et prosélytisme et qu’on ne peut pas forcer des élèves à faire une prière à Allah, de plus dans une langue autre que l’anglais ?
M. Plant a ajouté : « Je pense qu’il est dommage qu’autant de parents aient contacté la presse avant de venir me voir ».
Le principal, David Black, a immédiatement informé les autorités, qui ont assuré les parents qu’un enquête est en cours.
Les parents admettent que l’enseignement des différentes religions ne peut être que bénéfique à la culture générale de leurs enfants. En revanche ils estiment que l’acte du professeur est une atteinte aux droits humains et rappellent que si on demandait aux élèves musulmans de se signer ou de faire la communion, cela déclencherait une guerre.
Cet événement scandaleux et inquiétant suscite plusieurs réflexions.
Contrairement à mes amis laïques comme moi, j’estime que l’enseignement des religions assuré par un laïc est une chose positive pour la culture des élèves, à condition que les religions soient placées dans leur contexte historique et que leur étude soit associée aux différents aspects de la culture, notamment l’Art et la Littérature.
Pendant toute ma scolarité en Italie j’ai subi les cours hebdomadaires de religion, qui ne m’ont apporté qu’ennui et sentiment de révolte. En effet les cours étaient assurés par des curés, qui n’évoquaient jamais les autres religions, qui ne nous ont jamais demandé de lire la Bible de peur que cela n’éveille en nous l’esprit critique.
J’aurais tant aimé que l’étude de la Bible soit au programme comme l’Histoire ou la Littérature. Cela m’aurait permis de comprendre plus tard dans les grandes œuvres littéraires les références à tel ou tel autre événement biblique.
Je me rappelle que lorsque j’étudiais l’Anglais à l’université, la seule étudiante qui arrivait à déceler et interpréter sans aucune difficulté les références à Loth, Rachel ou autres personnages de l’Ancien Testament était une jeune dame d’origine américaine, qui avait été habituée à lire la Bible dès son plus jeune âge. Evidemment ses résultats étaient toujours meilleurs que ceux des autres en commentaire de texte !
Des connaissances du Nouveau Testament m’auraient aussi permis de mieux apprécier certaines toiles et tirer meilleur profit de la visite des églises.
Je crois en la nécessité de l’enseignement des religions dans l’art et la littérature.
C’est à la fin de mes études que je me suis mise à lire la Bible. Mieux vaut tard que jamais !
On me dit que la religion ne doit pas figurer dans les programmes scolaires parce qu’elle fait partie de la sphère privée.
Je pense qu’il faut dissocier la religion en tant que phénomène historique faisant partie de la Culture et la religion en tant que foi.
Un professeur (laïc) doit apporter des connaissances en matière de religion d’une manière neutre. Ni professeur ni élèves ne doivent afficher leurs croyances personnelles et encore moins les imposer aux autres.
On me dit aussi que vu le contexte actuel, il vaut mieux renoncer à l’étude du fait religieux pour éviter de heurter les sensibilités des élèves musulmans. Cela s’appelle l’auto-censure. Beaucoup d’enseignants la pratiquent pour avoir la paix.
Ce que l’incident gravissime de Stoke-on-Trent m’inspire c’est une méfiance grandissante vis-à-vis des musulmans, qui essaient de saper les fondements des sociétés occidentales de l’intérieur. Ils investissent les institutions et les entreprises non pas pour s’intégrer et vivre comme les autres citoyens dans le respect des lois et des principes qui lient ces derniers, mais pour effectuer pernicieusement des changements dans le respect de la charia ou des mœurs islamiques souvent avec la bénédiction d’élus, dirigeants et responsables associatifs aveugles, qui ne se rendent pas compte que les intégristes islamiques gagnent du terrain au détriment de la démocratie, de la laïcité et de l’égalité entre hommes et femmes.
On réclame et on octroie des créneaux horaires dans les piscines communales pour les femmes musulmanes comme si nos sociétés occidentales évoluées étaient régies par l’apartheid des sexes. On réclame des menus hallal dans les cantines scolaires, des carrés islamiques dans les cimetières, comme si la ségrégation devait séparer non seulement les hommes et les femmes mais aussi les morts musulmans et les morts non musulmans. On obtient des aménagements dans les entreprises pour que les ouvriers et les employés musulmans puissent s’absenter pour leurs prières et le ramadan. On impose le voile, la burqa, le tchador dans les lieux publics comme si nos sociétés occidentales étaient devenues aussi arriérées et rétrogrades que le pays idéalisé par les Talibans.
Nous constatons hélas que certains musulmans même nés dans des pays occidentaux, y ayant été scolarisés, y travaillant, y gagnant bien leur vie, n’y subissant aucune discrimination, souhaitent les tranformer selon les préceptes venus de pays où règnent terreur, théocratie, charia et oppression.
L’incident de Stoke-on-Trent est révélateur de l’incursion dans nos sociétés d’une vague de fanatiques dont le dessein ne doit pas être ignoré. Si nous acceptons de l’ignorer, nous serons alors responsables de la destruction de nos sociétés parce que nous aurons laissé faire.
Certains fanatiques font des études et passent des concours pour devenir peut-être enseignants. Ils pourraient insidieusement instiller dans les esprits de nos très jeunes enfants des idées, des croyances, des principes totalement opposés à ceux pour lesquels des générations d’hommes et de femmes se sont battus.
D’où la nécessité d’une Ecole Laïque et d’un enseignement respectant la laïcité.
D’où la nécessité de former les futurs professeurs à l’enseignement de la laïcité.
D’où la vigilance des parents et de tous les citoyens, qui doivent dénoncer toute atteinte à la laïcité et à la démocratie.
D’où la fermeté des autorités, qui doivent sanctionner d’une manière exemplaire toute atteinte à la laïcité, à la démocratie et aux droits humains.
Rosa Valentini

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