Nous avons vu dans nos précédents articles – et nous continuerons à voir – que la HALDE, financée par les contribuables français, est un instrument idéologique destiné à imposer un point de vue hémiplégique sur des problèmes de discriminations. Qui plus elle, elle n’apporte aucune solution concrète à ces problèmes, comme l’ont montré les quelques « délibérations » que nous avons étudiées.
Bien au contraire, en victimisant systématiquement certaines catégories de populations (les étrangers, même en situation irrégulière, les musulmans, les prosélytes du foulard islamique, etc.) et en harcelant tout aussi systématiquement d’autres (les entrepreneurs, les bailleurs, les Français de souche), elle ne fait que rendre les discriminations plus discrètes et elle attise les ressentiments inter-communautaires.
L’Union Européenne, véritable machine autocratique et bureaucratique qui échappe au contrôle démocratique des peuples, est évidemment une aubaine pour la HALDE, qui va faire grand usage de tous ses rouages. Il suffira de prendre comme référence telle ou telle pseudo-étude d’une quelconque officine européenne autocratique pour en faire une bonne parole du catéchisme « antiraciste », car le sceau bleu aux douze étoiles d’or confère à tous ceux qui s’en réclament un privilège ecclésiastique supranational. L’ancienne autorité de l’Eglise romaine catholique et apostolique est remplacée par l’autorité de l’Eglise universelle de Bruxelles.
La HALDE a donc tout intérêt à faire de la France la fille aînée de la nouvelle religion européiste.
Parmi ces officines européennes qui échappent à tout contrôle des Européens, et donc des Français, il y a l’ECRI : European Commission against Racism and Intolerance – Commission européenne contre le racisme et l’intolérance (1). Chaque gouvernement européen y désigne un membre pour un mandat de cinq ans. C’est Maître Marc LEYENBERGER qui représente la France. Cet avocat strasbourgeois est par ailleurs membre de la Commission Nationale Consultative des Droits de l’Homme (CNCDH).
Il n’est donc pas étonnant que la HALDE tout comme le MRAP se félicitent de la création de l’ECRI. Le mouvement de Mouloud AOUNIT se réjouit que l’ECRI « souligne la situation « complexe et préoccupante » du continent concernant les « formes contemporaines » de racisme et de discrimination que sont aujourd’hui l’antisémitisme et l’islamophobie » (2). Le ton est donné : l’amalgame entre antisémitisme (racisme « racial ») et l’« islamophobie » (critique de l’islam) est partagé par le MRAP et par l’ECRI, mais aussi – depuis peu – par Nicolas SARKOZY.
La HALDE fait également sienne cette condamnation du délit de blasphème contre l’islam, en consacrant de nombreux articles à l’ECRI (3).
Une autre officine européenne qui a les faveurs de la HALDE (4) est l’EUMC : European Monitoring Center on Racism and Xenophobia – Observatoire Européen des Phénomènes Racistes et Xénophobes. L’EUMC est devenu la FRA (Fundamental Rights Agency – Agence pour les Droits Fondamentaux) en mars 2007 (5). Chaque gouvernement européen y désigne un « expert indépendant » à son conseil d’administration (6). « Expert » en quoi ? « Indépendant » de quoi ? Mystère. La France a nommé Guy BRAIBANT, énarque spécialiste en droit administratif.
Curieusement, alors que la Turquie n’est pas encore membre de l’Union Européenne, elle délègue aussi des membres à l’ECRI et à l’EUMC, qui relèvent tous deux d’une mystérieuse « Grande Europe » sur laquelle aucun peuple européen ne s’est jamais prononcé. La Turquie a donc nommé dans les deux instances le professeur Gün KUT, politologue à Istanbul. Gün KUT réagissait sur Radio-France à des attentats islamistes en Turquie (7), en nous expliquant sans rire que le gouvernement actuel d’Ankara est « islamiste » mais « islamiste modéré » et « islamiste démocratique ».
Voilà donc des partenaires privilégiés pour la HALDE : il lui suffira de dire que tel ou tel dogme idéologique fait partie du catéchisme officiel européen via un quelconque rapport de l’ECRI ou de l’EUMC, pour le transformer en bonne pratique « antiraciste » franco-française. Nous ne pouvons évidemment pas décortiquer toutes les nombreuses références que fait la HALDE à ces officines. Nous nous pencherons sur un seul document, qui permet à la HALDE d’officialiser le délit de blasphème anti-islam (et uniquement anti-islam !) via le concept théocratique d’« islamophobie » cher aux ayatollahs de tout poil.
Le titre du document dont la HALDE fait la promotion (8) donne le ton : « Les musulmans au sein de l’Union européenne : discrimination et islamophobie ». L’amalgame est tout de suite fait entre « islamophobie » et discrimination. Voyons comment – au travers de ses 135 pages ! – ce document de l’EUMC procède pour nous imposer sa définition de l’« islamophobie » (9).
Le mot « islamophobie » revient 226 fois dans le document, auxquelles il faut ajouter les 80 occurrences des mots « islamophobe » et « islamophobes ». En matraquant ainsi ce concept sémantique plus de deux fois par page, l’EUMC tente de l’imposer au forceps dans la tête du lecteur. L’assimilation entre les concepts d’« islamophobie » d’une part, et de « racisme », de « discrimination » et de « xénophobie » d’autre part, est affirmée arbitrairement dès l’avant-propos : « La discrimination envers les musulmans peut être attribuée à des attitudes islamophobes et à des ressentiments racistes et xénophobes, ces deux éléments étant dans la plupart des cas indissociablement entrelacés. »
Mais l’EUMC va même donner une « définition » de ce qu’elle nomme « islamophobie » à la page 15 de ce rapport. Pour l’EUMC, « l’islamophobie est un terme qui est actuellement très utilisé, mais qui est très peu compris. » Qu’à cela ne tienne : « Même s’il n’existe actuellement aucune définition juridiquement acceptable de l’«islamophobie» et les sciences humaines n’ont pas davantage adopté une définition commune, des politiques et des actions visant à lutter contre ce phénomène sont entreprises dans le contexte du racisme et de la discrimination raciale, universellement reconnues par les gouvernements et les organisations internationales. »
Autrement dit, de même que l’ONU ou que l’ECRI parlent d’« islamophobie » à propos de « racisme » ou de « discrimination raciale », alors c’est bon à prendre. C’est ainsi qu’on fabrique de toutes pièces un consensus omnium sur un terme créé par les mollahs iraniens afin de punir toute critique de l’islam. L’EUMC s’appuie d’ailleurs sur plusieurs « recommandations » de l’ECRI – sa consœur en catéchisme européen – pour justifier sa « définition » de l’« islamophobie ». L’islamophobie existe, selon l’EUMC, puisque l’ECRI « note » que « certains groupes de personnes, notamment les arabes, les juifs, les musulmans, certains demandeurs d’asile, réfugiés politiques et immigrants, certaines minorités visibles et certaines personnes considérées comme appartenant à de tels groupes, sont devenus particulièrement exposés au racisme et/ou à la discrimination raciale dans de nombreux domaines de la vie publique ».
Et l’EUMC ajoute une sentence obscure : « On doit distinguer entre les attitudes et les actions dirigées contre les musulmans basées sur des stéréotypes injustes et la critique de croyances musulmanes qui peut être considérée comme portant atteinte aux droits fondamentaux. » Ainsi donc, on ramène péjorativement tout jugement sur les pratiques musulmanes à des « stéréotypes injustes », et la « critique de croyances » devient « attentatoire aux droits fondamentaux ». Il faut relire plusieurs fois ce passage pour découvrir avec stupeur qu’il est sans ambiguïté : l’EUMC ne défend pas le droit de critique d’une religion, mais au contraire criminalise cette critique. L’Union européenne, le Conseil de l’Europe et la HALDE, en avalisant ce document, légitiment ainsi la condamnation du blasphème. Et qui plus est, à l’encontre de l’islam seulement, ce qui est pour le moins discriminatoire envers les incroyants ou les adeptes d’autres religions. Etonnant pour des officines qui prétendent justement lutter contre les discriminations ! Nous sommes donc revenus aux temps de la Sainte Inquisition, bien avant les Lumières : il faut respecter une religion – et une seule – et toutes ses « croyances », sinon on est hérétique. Ce nouveau péché d’hérésie a plusieurs qualificatif ; au choix : islamophobie, xénophobie, racisme, etc.
A partir de cette « définition » qui amalgame allègrement toute critique envers l’islam avec du « racisme », de l’incitation à la haine ou de la xénophobie, l’EUMC va qualifier tout et n’importe quoi d’« islamophobe » dans la suite du document, depuis des agressions contre des Maghrébins – et même sans aucune référence religieuse – à des tags sur des mosquées (10). Il suffit, pour qualifier un acte d’« islamophobie » selon l’EUMC, de « la perception par la victime du caractère «islamophobe» du délit » (page 74). On ne saurait être plus arbitraire et partisan !
Evidemment, sont considérés comme « islamophobes » la critique du foulard islamique (pages 47 et suivantes), et… les caricatures du « prophète » (sic !) Mahomet (pages 50 et suivantes). Sur cette dernière affaire, les médias sont rappelés à l’ordre (par un euphémisme sur « l’importance cruciale de rétablir un climat de respect interculturel »), tandis que races et religions sont mises sur le même plan : « Dans ce contexte, la loi contre l’incitation à la haine religieuse et raciale récemment adoptée au Royaume-Uni est particulièrement remarquable : la «Racial and Religious Hatred Act 2006» s’applique aux attitudes et mots menaçants et à la publication, la diffusion ou la distribution de documents menaçants dans le but évident de provoquer la haine religieuse ou raciale. »
On pourrait également s’étonner des conclusions du document, où par exemple « les Etats membres de l’UE devraient entreprendre un réexamen des livres scolaires afin de s’assurer que l’histoire des groupes religieux et des groupes de migrants est présentée de manière équilibrée. » (page 132). Le MRAP doit se réjouir de cette recommandation, lui qui a traîné dans la boue un professeur d’Histoire qui a osé évoquer – quel délit « islamophobe » ! – des faits avérés de massacres anti-juifs imputables à Mahomet.
D’autres « recommandations » sont regroupées sous le titre : « Mise en application de politiques de cohésion communautaire » (page 131). On pourrait penser qu’il s’agit de la « communauté » européenne ou des « communautés » nationales des pays membres ? Pas du tout : il s’agit bien de développer le communautarisme religieux ou ethnique, selon l’EUMC : « dans le but de promouvoir un sentiment d’appartenance de toutes les communautés en estimant et valorisant la diversité des différentes cultures ». Il faut même, toujours l’officine européenne, que « les autorités locales assurent un rôle important dans l’amélioration de l’implémentation des politiques communautaires, étant donné qu’ils sont proches des citoyens européens. Le fait de leur voir confier un rôle principal dans la promotion de la cohésion communautaire a des impacts positifs sur les relations intercommunautaires. » Tariq Ramadan n’aurait pas dit mieux : laissons les imams plus ou moins « barbus » promouvoir le communautarisme musulman et gérer les « jeunes de banlieue » ! Mais il faut vraiment être naïf pour prétendre que cela pourrait avoir « des impacts positifs » sur les relations des musulmans avec les Juifs de France ou les « souchiens ».
Toujours est-il que la HALDE prendra pour argent comptant ces recommandations communautaristes, puisque, comme nous le verrons dans de prochains articles, elle s’appuiera sur des rapports ou des requêtes d’un groupuscule islamiste « contre l’islamophobie » pour reprendre à son compte le prosélytisme en faveur du voile islamique, ou le caractère « islamophobe » de mesures de sécurité publiques telles que l’expulsion d’imams salafistes et jihadistes.
La HALDE et les activistes islamiques trouvent donc dans ces officines européennes qui prétendent lutter contre le racisme de puissants alliés, qui donnent un air de respectabilité à leur idéologie islamogauchiste. Et toute cette mise en place d’une dictature de la pensée se fait sans aucun contrôle démocratique des citoyens européens. Il s’agit d’une véritable répression des libertés individuelles sous couvert d’antiracisme. Même la « littérature » est attaquée, comme le montre ce curieux classement des « données islamophobes » (page 23) :
« A. Actes de violence contre une ou des personnes (…)
B. Actes de violence contre des biens (…)
C. Menaces verbales et comportement violent (…)
D. Littérature islamophobe. »
On ne saurait mieux criminaliser tout écrit critique envers l’islam, désormais considéré comme un « acte de violence » par des instances européennes. A quand la mise au bûcher des œuvres de Voltaire et d’Averroès sur la grand-place de Bruxelles, sous le parrainage de Tariq RAMADAN, de Louis SCHWEITZER et de Mouloud AOUNIT officiant en Savonarole de l’islam ?
Mais curieusement, ni la HALDE ni l’ECRI ni l’EUMC ne s’inquiètent des dizaines d’églises et de chapelles saccagées ou incendiées en Europe. Sans doute parce que les victimes ne crient jamais à la « christianophobie » et ne menacent jamais d’incendier des écoles et des bus en criant « Jésus est grand ! » Nous reviendrons bien entendue sur toutes les cécités de la HALDE, qui n’a jamais pondu la moindre « délibération » sur un quelconque acte antisémite (et pourtant il y en a un par jour en France !), ou un acte de racisme anti-blanc, anti-français ou anti-chrétien.
Roger Heurtebise
Sites Web :
(1) http://www.coe.int/T/F/Droits%5Fde%5Fl%27Homme/Ecri/
(2) http://www.mrap.fr/communiques/ecri
(3) http://www.halde.fr/recherche.html?recherche=ecri&ok=OK
(4) http://www.halde.fr/recherche.html?recherche=EUMC&ok=OK
(5) http://fra.europa.eu/fra/index.php
(6) http://fra.europa.eu/fra/material/pub/FRA/reg_168-2007_fr.pdf
(7) http://www.radiofrance.fr/listen.php?pr=rtsp&file=/redac/03/rm_kut2111.rm
(8) http://www.halde.fr/discriminations-10/documentation-13/etudes-rapports-47/au-sein-9795.html
(9) http://eumc.europa.eu/eumc/material/pub/muslim/Manifestations_FR.pdf