Je ne sais si vous avez mentionné la rue Bisson dans vos articles sur l’envahissement des rues pour la prière le vendredi dans divers quartiers de Paris et ce, sans aucune réaction de la police (si vous l’avez fait, je vous prie de m’excuser, je n’avais pas noté que vous aviez cité cette rue dans vos textes).
Le Vendredi est le jour du marché sur le boulevard de Belleville et il est, naturellement, fort encombré par les étals de tous les marchands de fruits et légumes, de poisson etc et dont les appels aux passants, pour vanter les mérites de leurs produits sont fortement audibles dès le matin. Ne parlons pas, non plus des camions de livraison, des voitures en double file et autres joyeusetés de la vie à Paris. Les Embarras de Paris n’ont jamais autant mérité leur nom que les jours de marché à Belleville.
En plus de ces encombrements, à partir de 14h, les trottoirs de la rue Bisson, une rue étroite qui débouche à angle droit du Boulevard se remplissent de fidèles qui étalent leur tapis de prière, se déchaussent et un trottoir puis l’autre deviennent difficilement passables (en fait impassables) pour permettre à ces fidèles de se livrer à leur pratique religieuse. Pour l’instant, la chaussée n’est pas envahie, mais au rythme où cette pratique se répand, il est à parier que la rue sera également occupée très bientôt par des dizaines de personnes décidées à prier coûte que coûte.
Bien évidemment, aucune femme ne se mêle à ces fidèles, la prière comme on le sait étant réservée aux hommes…
Je n’avais pas encore eu de raison d’aller dans cette rue un vendredi dans la journée, mais devant me rendre dans un laboratoire d’analyses médicales du quartier, situé dans la rue, j’ai découvert ce spectacle peu banal de tous ces fidèles attendant sagement et silencieusement le début de la prière..
Selon une personne que j’ai interrogé, ce spectacle n’est visible qu’en dehors de l’hiver car à cette période, il fait froid, il pleut et les fidèles préfèrent s’entasser dans la mosquée plutôt que de braver les froidures de l’hiver ou des intempéries. Ou alors, l’été qui s’achève a apporté un nouveau contingent de musulmans dans le quartier et donc la mosquée ne suffit plus à la foule qui veut s’y presser.
Il semblerait que si un locataire d’un immeuble dont la sortie de parking donne sur la rue tente de sortir du garage, il doit patienter jusqu’à la fin de la prière car les fidèles qui empiètent sur les “bateaux” des sorties de garage ne bougeront pas tant que la prière n’aura pas pris fin.
Aujourd’hui, je n’ai pas vu la chaussée de la rue bloquée, mais les fidèles arrivaient jusque sur le trottoir du boulevard de Belleville et littéralement à 10 cms d’un couple attablé à un restaurant du Boulevard.
On reste admiratif devant la détermination de ces personnes à vouloir prier ensemble en dépit de conditions précaires mais d’un autre côté jusqu’où ira l’envahissement progressif des rues de la capitale? et quand les autorités feront-elles quelque chose pour endiguer cette crue?
Amis de Riposte Laïque, ne lâchez pas prise, il faut continuer le combat pour la laïcite dans notre pays, sinon, c’est Khadafi et Boumedienne qui auront eu raison…et l’identité française tant décriée par les bien pensants aura sombré corps et biens dans une religion qui, visiblement, est loin d’envisager de faire son “aggiornamento” et de combler dans ses pratiques les 7 siècles qui la séparent de l’Esprit des Lumières.
Sincèrement,
David Harari