Interdit de dénoncer les réseaux mafieux de l'immigration clandestine : vive l'omerta !

Le 5 février, Eric Besson a annoncé à la suite de sa visite à Calais, son intention de permettre aux clandestins qui dénonceraient les passeurs de se voir remettre une autorisation de séjour.
Lutter contre les filières qui exploitent sauvagement les immigrés clandestins devraient être un objectif partagés par tous. On sait que ce trafic est celui qui est le plus lucratif et qui permet aux mafias en tout genre de se constituer rapidement un capital permettant ensuite de passer au trafic de drogues puis d’armes.
Grâce à la mondialisation et la déstabilisation des économies locales, innombrables sont ceux qui ne trouvant pas d’emploi dans leur pays espèrent une vie meilleure dans l’eldorado occidental.Tous ne fuient pas la misère mais les passeurs leur font miroiter des fortunes rapidement acquises quitte à leur mentir totalement sur la réalité de ce Pérou inexistant. Pour y accéder, ces candidats à l’immigration sont prêts à dépenser des sommes hallucinantes. De 1000 euros, le voyage est passé à 3000 euros. Imaginez ce que représente dans de nombreux pays cette somme quand le revenu moyen mensuel n’excède pas 150 euros. Au Maghreb, en Afrique, mains aussi en Moldavie ou en Géorgie, c’est le revenu d’un instituteur. Dans des pays plus lointain comme le Bengla desh, le Pakistan, c’est 15 ou 20 euros mensuels. Rassembler 3000 euros suppose la vente de terre, de bétail.. Cela représente un capital qui permettrait de contribuer au développement de manière beaucoup plus fructueuse que d’engraisser des passeurs sans foi ni loi.

Donc cette initiative qui vise à renforcer la lutte contre les passeurs, qui découle d’ailleurs d’une directive européenne devrait être saluée par tous ceux qui prétendent lutter contre l’exploitation des hommes. Que nenni.
Une fois de plus le chœur des vierges effarouchées s’indignent. Comment inciter à la délation ! Encore un mot alibi qui va permettre d’ostraciser un ministre chargé de l’immigration. Succédant à Brice Hortefeux ,dénoncé dès le départ comme pétiniste, vychiste, Eric Besson lui déjà estampillé comme traître pour avoir rejoint Sarkozy était dans l’axe de tir. Après Edith Cresson, Charles Pasqua, Jean Pierre Chevènement, il rejoint sans surprise la liste des ministres calomniés et désignés à la vindicte populaire comme cible par le camp indécrottable des bien pensants. Le renvoi symbolique permanent à la période de l’occupation allemande , l’assimilation indigne des étrangers irréguliers aux juifs pourchassés, des centres de rétention aux camps de concentration, des reconduites frontières aux départ vers les camps d’extermination et de la dénonciation à la délation, tous ces amalgames absurdes traduisent l’ineptie de leurs auteurs.
Cette culture sévit également pour les demandeurs d’asile. Alors que devant n’importe quelle juridiction, ceux qui interviennent sont sommés de dire la vérité, et jurent de dire la vérité, en revanche devant l’OFPRA ou à la cour nationale des demandeurs d’asile, rien de tel n’est exigé.
Par assimilation à l’époque de la deuxième guerre mondiale, on considère que pour se protéger, il est légitime de mentir. Les formations perdent parfois des heures à essayer de démêler des récits confus, incohérents, parfois totalement surréalistes souvent construits par des officines dument rétribuées mais il n’y a pas de petits profits.
Dans le même genre, la confection de faux papiers et leurs trafics sont quasiment présentés comme des actes d’héroïsme et les militants de RESF comme de valeureux résistants.
Pour être cohérent, il faut que tous ceux que la délation révulse, réclament qu’en France désormais, la règle générale soit l’omerta ; la parole est d’argent et le silence est d’or… Cette règle qui prévaut en Corse et dans les territoires perdus de la République sera généralisée.
Plus de dénonciation des vols, cambriolages, plus de dénonciation des violences, viols, incestes. Silence, laissons faire les délinquants, les meurtriers, les violeurs les assassins. Seule exception à la règle la dénonciation des patrons qui exploitent les pauvres immigrés sera vivement recommandée et accessoirement celle des islamophobes.
Gabrielle Desarbres

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