Je veux partager mon appartement, mais pas avec n'importe qui : vais-je subir les foudres de la Halde ?

Posons un problème concret et réel à Louis Schweitzer, ex-PDG de Renault et actuel président de la Halde, et à Mouloud Aounit, président du Mrap et politicien has been.
Pour arrondir mes fins de mois, je désire louer l’une des chambres meublées de l’appartement dont je suis propriétaire et dans lequel je vis. Le locataire partagera donc avec moi toutes nos « parties communes » : le salon, la cuisine, la salle de bain, la terrasse, etc., et même le garage pour y garer un vélo ou un scooter. C’est le genre de « cohabitation » qu’on retrouve dans les « colocations » très à la mode, dans les locations privées de chambres pour étudiants ou, de plus en plus, pour des gens aux revenus modestes ou en voie de paupérisation.
J’ai passé des annonces sur cinq ou six sites internet spécialisés en location, en chambres pour étudiants ou en colocation. Or, pour ceux-ci, les formulaires demandent les préférences qu’on peut avoir sur le « colocataire » : fumeur ou non, acceptation ou non d’animaux domestiques, sexe, tranche d’âge, type d’activité (étudiant, salarié, retraité, …), sexualité (hétéro ou gay/lesbienne), etc.
Si je me fie à la loi française sur les « discriminations » (les fameux articles 225-1 à 4), c’est bien « un service ou un bien » que ces annonceurs privés mettent à disposition, et ces sites devraient par conséquent exclure les précisions suivantes, explicitement précisés comme discriminatoires par la loi : sexe, âge, orientation sexuelle. (Et peut-être d’autres.)

Mais que fait donc la Halde de toutes ces annonces de locations de chambre ou de colocation, parfaitement « racistes » selon ces critères ? Et le Mrap, et SOS Racisme, et Prochoix, et SOS Homophobie, et SOS Jeunes, SOS Vieux, SOS Chômeurs, SOS Pêcheurs à la ligne, SOS Chats, où sont-ils ?
Quant à moi, j’estime avoir tout de même le droit d’avoir des préférences quant à la personne avec qui je vais partager une certaine intimité. J’ai reçu par exemple un coup de fil d’une certaine « Samira » qui viendra visiter l’appartement dans quelques jours. Son prénom, musulman, suppose une origine musulmane. Si elle se pointe voilée, que dois-je faire pour éviter le sort de Fanny Truchelut ? Et quand bien même elle ne serait pas voilée, j’estime tout de même d’avoir le droit de préférer quelqu’un de non-musulman, puisque je suis islamophobe. Et je crains le coup classique où elle ne mette le voile qu’une fois dans les lieux, comme ça arrive souvent. (Dans les locations comme dans les embauches, le voile n’apparaît fréquemment et étrangement qu’après la signature du bail ou la période d’essai. Exemple typique : http://www.mejliss.com/showthread.php?t=471435)
Je ne voudrais pas non plus cohabiter avec des gens qui me compliqueraient la vie par des exigences « casher » ou autres à la cuisine, avec des prosélytes d’une quelconque religion ou avec des gens qui écouteraient du rap toute la journée. J’estime également tout à fait légitime d’avoir des préférences sur le sexe et l’âge de la personne avec qui je partage une partie de ma vie privée.
On constate donc que ces lois « antiracistes » sont totalement stupides si on les applique à la lettre, et que les sites internet de colocations ou de locations pour étudiants les ignorent parfaitement !
Dois-je être aussi hypocrite que bien des bailleurs et colocataires ? Biaiser en disant que j’ai déjà retenu une personne qui me convient ? Faire le mort quand je reçois certains courriels ou SMS ? Trouver (de bonne foi ou non) dans l’annonce du candidat un critère que je ne remplis pas et qui ne sont pas explicitement discriminatoires dans la loi (trop loin de la fac ou du boulot, fumeur, animaux, etc.) Dois-je dire à ceux qui sont maniaques (ménage, horaires) que je suis bordélique, et aux bordéliques faire comprendre que je suis maniaque ? Dois-je jouer arbitrairement sur le manque de garanties financières ou sur d’autres choses ?
Mais en bon citoyen bien-pensant, je devrais tout accepter, et même signaler à la Halde toutes les annonces « racistes » que j’ai trouvées sur ces sites de locations et de colocations (sauf les miennes…), parce que je trouve tout de même bizarre que la Haute Autorité ne réagisse pas à toutes ces soi-disant « discriminations » qui s’étalent sur le web ! Il est vrai aussi que Louis Schweitzer, son président, gagne 11 millions d’euros par an et par conséquent n’est guère concerné par les difficultés et problèmes des petites gens que sa Halde persécute. Quant à Mouloud Aounit, président du Mrap, il fait justement son commerce sur le même type de persécutions.
Ces bonnes âmes sont donc trop éloignées des réalités pour comprendre que si des bailleurs, des colocataires ou des employeurs écartent a priori les candidats prénommés « Samira » ou « Mohamed », ce n’est, le plus souvent, nullement par « racisme », mais c’est pour éviter d’avoir à se voir imposer immédiatement ou ultérieurement des « accommodements raisonnables » (voile, ramadan, horaires, etc.) qui leur apporteront moult difficultés.
Pour la visite de Samira, j’ai déjà prévu d’afficher de manière très ostentatoire mes opinions quant à l’islam, ainsi que mon goût prononcé pour le porc et le vin : T-shirt, affiches, « la religion est l’opium du peuple », « dans le cochon tout est bon », etc., et bien sûr le livre « Les dessous du voile » bien en évidence ! On verra bien…
Roger Heurtebise

image_pdfimage_print