Riposte Laïque : Tu es éditeur, responsable des éditions Tatamis. Peux-tu expliquer à nos lecteurs les raisons de cet engagement, et les ouvrages publiés, depuis votre création ?
Jean Robin : Tatamis a été créé en avril 2006 parce que j’avais écrit un livre sur Thierry Ardisson et la mort de l’esprit de service public à France Télévisions (Ils ont tué la télé publique, éditions du journalisme continu, 2006), mais cet ouvrage a été refusé par une trentaine de maisons d’édition qui avaient toutes peur de critiquer celui qui à l’époque était le premier vendeur de livres en France. J’ai donc pensé qu’il y avait besoin d’une nouvelle maison d’édition pour publier des auteurs dont les livres étaient refusés partout ailleurs pour de mauvaises raisons (politiquement correct, pressions économiques, etc.)
Tatamis se bat donc pour la liberté d’expression et pour informer nos concitoyens d’une manière précise et exhaustive sur les réalités qui les entourent. Pour connaître nos ouvrages publiés, 12 à ce jour, je renvoie les lecteurs de Riposte Laïque sur notre site : http://www.tatamis.fr. Pour les gros lecteurs et ceux qui veulent soutenir la maison, nous avons créé une souscription unique dans le monde de l’édition, qui permet de recevoir tous les livres déjà publiés ainsi que tous les livres qui seront publiés dans les 5 ans à venir. Nous voulons créer une relation directe avec nos lecteurs, tout en assurant à nos auteurs des lecteurs fidèles et curieux. L’offre est tout à fait raisonnable, comme chacun pourra le découvrir sur ce lien : http://www.tatamis.fr/virtuelle.php/id/111222
Riposte Laïque : Tu as lancé un appel du 18 juin, il y a quelques semaines.
http://www.bivouac-id.com/2009/06/18/appel-du-18-juin-2009/
Pourquoi cette initiative ?
Jean Robin : Déjà je tiens à préciser que cette initiative n’engage que moi et pas ma maison d’édition. Ma prise de conscience sur l’islam vient de la publication du roman La mosquée Notre-Dame de Paris, d’Elena Tchoudinova. J’avais lu quelques essais sur l’islamisation de mon pays, mais ils ne m’avaient pas convaincus. La puissance de la littérature m’a ouvert les yeux, et je dois dire que le roman d’Elena est particulièrement recommandé pour ouvrir les yeux de nos contemporains sur ce fléau qu’est l’islam.
Mais je n’ai pas voulu en rester là. Mon arrière-grand-père s’est engagé dans la résistance dès 1940, et il est mort en déportation en mai 43. C’est un véritable héros pour moi, même s’il a laissé derrière lui des orphelins (dont mon grand-père qui fut aussi emprisonné et torturé par les nazis) et beaucoup de souffrances dues à son absence. Je m’inscris dans ses pas, en espérant connaître un avenir moins funeste ! Quand il dénonçait le nazisme dès 1937, personne ne le croyait. Puis il y eut Münich. Puis il y eut la guerre. Puis l’occupation. Et mon arrière-grand-père n’hésita pas à sacrifier sa propre vie pour un idéal, la démocratie, la liberté, l’égalité et la fraternité dont nous pouvons jouir aujourd’hui. Mais ces valeurs sont fragiles et ne s’usent que si on ne s’en sert pas. Je pense que s’il vivait actuellement il aurait lancé l’appel que j’ai lancé, et c’est pour cela que je l’ai fait. Personne ne nous croit quand nous disons que l’islam est le fléau qui nous menace tous. Pourtant les faits sont là, devant nos yeux, mais il n’y a pire aveugle que celui qui ne veut pas voir.
Alors je reste optimiste, sachant que chaque jour de nouveaux yeux s’ouvrent, de gré ou de force, sur les réalités de l’islam en France et partout dans le monde.
Je ne sais pas encore sur quoi débouchera l’appel, de nombreuses personnes y ont répondu et attendent la suite, impatientes.
Riposte Laïque : Tu dis, dans ton appel, que la France a perdu la bataille du voile. Comment réagis-tu à l’initiative parlementaire, sur la burqa, menée par André Gérin ?
Jean Robin : Moi qui ai vécu 9 ans à Lyon et dans sa banlieue (à Caluire, ville où fut pris Jean Moulin), je suis triste qu’une ville comme Vénissieux soit plus connue pour ses burqas que pour autre chose… Mais je vois avec satisfaction un membre du PCF être à l’instigation de cette initiative parlementaire : une partie de la gauche se réveillerait-elle enfin ? J’en vois aussi les limites. Dire non à la burqa, autrement appelé voile intégral, cela revient-il à dire oui au voile non intégral ? Il ne faut surtout pas tomber dans ce piège, que cherchent certains musulmans et certains politiques pour mieux faire passer la pilule de l’islam. Mais elle ne passera pas. Déjà le fait d’avoir un “débat” sur la burqa est symptômatique : et pourquoi pas un débat sur les mariages forcés ?
Notre démocratie totalitaire souffre d’un relativisme culturel affligeant, et in fine mortel pour notre civilisation. D’Alain Finkielkraut (La défaite de la pensée) à Raymond Boudon (Le relativisme) en passant par Alain Laurent (La société ouverte et ses nouveaux ennemis), beaucoup s’accordent là-dessus, à “gauche” comme à “droite”. Après le voile à l’école, la burqa est un nouveau test pour la République : nous devons l’interdire fermement et en profiter pour aborder bien d’autres problèmes spécifiques que pose l’islam. On entendra hurler à la stigmatisation de l’islam, mais l’islam se stigmatise tout seul en étant le seul à prôner des choses aussi insupportables que la peine de mort en cas d’apostasie, ou la lapidation des femmes adultères. Je rappelle que les représentants musulmans ont refusé en 1999 que soit supprimée pour les musulmans français la peine de mort en cas d’apostasie…
On parle des sectes en les stigmatisant, mais quelle est la définition d’une secte ? Facile d’y entrer, impossible d’en sortir. Avec l’islam c’est pire, puisque c’est très facile d’y rentrer mais c’est la peine de mort en théorie pour en sortir. Donc l’islam est pire qu’une secte, d’autant qu’elle compte bien plus de pratiquants et de financements que n’importe quelle secte, mais la mansuétude avec laquelle on traite cette religion politique est à l’opposé de la manière dont on traite les sectes. La République doit rétablir l’ordre des choses, et hiérarchiser les menaces qui pèsent sur elle, et l’islamisation est aujourd’hui la première selon moi.
Le vrai débat devrait être le suivant : jusqu’à quel niveau d’islamisation nos dirigeants sont-ils prêts à aller ? Fixons une limite dès maintenant, et tenons-nous en là. Sinon, comme l’écrit Elena Tchoudinova, de concessions en concessions, nous perdrons notre âme. Nos dirigeants veulent-ils que des villes françaises deviennent musulmanes, comme Rotterdam ? S’ils n’en veulent pas, c’est maintenant qu’il faut agir, pendant qu’il en est encore temps. Et l’arbre de la burqa ne doit pas cacher la forêt de l’islamisation du pays.
Il faut être également conscient que sur les 5 ou 6 millions de musulmans de France dont on nous parle, beaucoup croient être musulmans alors qu’ils ne le sont que par tradition. Manger halal ou fêter l’Aïd ne fait pas de quelqu’un un musulman. Il faut respecter les musulmans car très nombreux sont ceux qui voient l’islam comme une tradition héritée de leurs parents, mais dont ils ne savent rien ou presque. De nombreux “musulmans” avec lesquels j’ai parlé ne savaient même pas ce qu’est la chari’a, alors qu’elle est consubstantielle à l’islam. Un des défis qui nous attend est d’empêcher ces Français de basculer dans l’islam alors qu’ils n’en sont pour l’instant qu’à la lisière. Une lutte contre l’islam qui pousserait ces Français dans les bras de l’islam serait un échec et ne ferait qu’accélérer l’islamisation du pays. Voilà pourquoi nous avons besoin dans nos rangs de très nombreuses personnes qui se croient musulmans mais qui ne le sont pas dans les faits (5 piliers, chari’a, etc.).
Riposte Laïque : Tu appelles à une résistance contre l’offensive islamique. Penses-tu qu’on puisse comparer ce qui se passe en France, en 2009, avec l’invasion de notre pays par les nazis, en 1940 ?
Jean Robin : Je constate que nous sommes pour l’instant sous domination américaine et libérale, mais que nous sommes encore des Français. Une France musulmane n’aurait plus rien de français, ni d’européen ni même d’occidental. Le projet nazi n’était pas le projet de la France, ni de l’Europe ni de l’Occident. Voilà pourquoi nous les avons combattus. Loin de comparer l’islam au nazisme, ce qui n’a pas de sens, je préfère parler de menace totalitaire qui pèse sur notre pays. L’islam est conquérant, rétrograde, et global : on ne peut pas le réformer pays par pays. Et les pays qui sont au coeur de l’islam sont parmi les plus totalitaires au monde !
L’analogie avec l’appel du 18 juin 40 se situe donc selon moi avec la menace totalitaire et la guerre mondiale, puisque les pays menacés d’islamisation complète sont très nombreux. C’est terrible mais c’est aussi notre chance, car nous ne sommes pas seuls à devoir affronter ces problèmes. C’est même une chance pour la laïcité car elle peut devenir le modèle mondial permettant de canaliser l’islam et les problèmes immenses qu’il pose partout où il s’implante. Nous devons tirer les leçons de l’histoire, sinon à quoi cela sert-il de commémorer le 8 mai 45 ou la Shoah ? Nous ferions mieux de commémorer Münich, qui est la cause de tout cela. Or j’estime que nous avons eu ce Münich avec le discours du Caire d’Obama et la déclaration de Sarkozy sur le voile “pouvant être porté s’il émane d’un libre choix de celle qui le porte.” Pour citer l’appel du 18 juin 2009 : “Nous considérons que cette déclaration de capitulation sans condition dans la bataille du voile ouvre la voie à une islamisation sans limite de notre pays.”
Les premiers responsables et les véritables coupables de l’islamisation de notre pays, ne l’oublions jamais, sont nos dirigeants politiques, qui ne sont pas musulmans. Il serait donc insensé d’en vouloir aux musulmans qui ne font que leur devoir de croyants et qui profitent de l’autoroute que nous leur construisons de Paris à la Mecque.
Riposte Laïque : Sous quelle forme la Résistance que tu appelles de tes vœux pourrait-elle voir le jour, et quels pourraient en être, selon toi, les principaux initiateurs, dans le paysage politique actuel ?
Jean Robin : C’est précisément ce que les gens ayant répondu à l’appel doivent déterminer, ensemble. Cela prendra du temps, et de l’énergie, mais il est indispensable de mener cette réflexion sur la stratégie à employer pour être efficace, sinon à quoi bon ? La voie électorale semble complètement bouchée, mais c’est loin d’être la seule…
Propos recueillis par Pierre Cassen